La Banque de France a réuni des structures d’accompagnement et des jeunes entreprises pour débattre du développement des start-up dans la Marne.
Comment définir une start-up et comment l’accompagner ? C’est pour répondre à ces deux questions que la Banque de France de la Marne a organisé une table ronde lundi 24 juin. Explications.
QU’EST-CE QU’UNE START-UP ?
Sur la définition, Eleanor Asprey (directrice du ThincLab Châlons) souligne « la volonté de développement à l’international et l’ambition d’une jeune entreprise ». Jérôme Nassibou, directeur d’Innovact by Semia, évoque « une organisation transitoire qui cherche à construire son business model ». Philippe Tandeau de Marsac, conseiller de l’accélérateur régional Grand E-nov, insiste « la volonté de créer des solutions qui vont changer le monde de demain ». Quant à Arnaud Bassery, co-fondateur du Bloc qui pilote l’espace Quartier Libre, il met en avant « le potentiel de développement rapide et les besoins de financement ».
QUEL ACCOMPAGNEMENT ?
Le terme start-up englobe donc plusieurs enjeux, souvent liés à une innovation mais celle-ci n’est pas forcément technologique. Leur accompagnement peut prendre plusieurs formes. Si le ThincLab héberge quatre porteurs de projet à Châlons en leur mettant à disposition l’expertise et le réseau de l’université d’Adélaïde (Australie), Innovact by Semia est devenu « un pure-player de l’incubation », comme l’explique son responsable : « Nous accompagnons 18 projets actuellement aux- quels nous apportons une méthodologie pour les mettre en action ». Quartier Libre propose ses locaux (co-working et bureaux) et valorise sa communauté : « Nous pilotons aussi la démarche French Tech Reims pour identifier les acteurs et créer un réseau efficace qui englobe également Châlons et Charleville-Mézières ».
En aval de ce processus, Grand E-nov gère « un dispositif d’accélération pour appuyer commercialement les jeunes pousses ». L’agence (24 projets accompagnés dont 9 en Champagne-Ardenne) s’adresse ainsi aux entreprises de moins de cinq ans qui génèrent entre 500 000 et 250 000 € de chiffre d’affaires pour les conseiller sur leur levée de fonds : « Nous pouvons accorder 150 000 € de prêts d’honneur et 30 000 € de subventions par an sur trois ans pour renforcer leurs fonds propres ». L’objectif de Philippe Tandeau de Marsac est de permettre aux start-up d’atteindre 1 M€ de chiffre d’affaires sous trois ans.
QUELS CONSEILS DONNER À DE JEUNES ENTREPRENEURS ?
Résilience, capacité à constituer une équipe complémentaire, savoir communiquer, trou- ver des investisseurs qui partagent la même vision, consacrer son temps à trouver des clients plutôt qu’à rechercher des fonds… Les différents spécialistes s’accordent sur les conseils à donner aux jeunes entrepreneurs. Avec un juste milieu à trouver : ne pas arriver trop tôt si le marché n’est pas prêt mais savoir aller vite quand c’est nécessaire.
PLUSIEURS FAÇONS D’INNOVER
Pour développer la commercialisation de son PassCare (voir article) en France et à l’international, InnovHealth « met en place des process pour grandir vite », présente Magedouline Ngairi, directrice des opérations, qui communique notamment sur la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de ses clients (entreprises, assureurs, pharmacies ou même dernièrement la Ville de Bezannes) qui offrent ce service à leurs collaborateurs et à leurs clients.
Tout jeune créateur accompagné par le Creativ Labz de l’Université et Innovact, Alexandre Lachi prépare la commercialisation de sa planche de skate électrique : « Elle est facile à utiliser, peu encombrante, il est possible de freiner… Je souhaite en vendre une pré-série de 100 à Noël ». Implanté au Village by CA de Bezannes, Emmanuel Martinez n’a également pas encore lancé son activité, un site internet appelé « Marre de chercher ». Mais il annonce déjà l’intérêt d’une market-place pour son concept qui « fait gagner du temps aux acheteurs qui ne veulent pas avoir à rechercher ce dont ils ont besoin ». Pour constituer son équipe, il s’appuie sur des élèves de la Wild Code School, installée à Quartier Libre.
L’exemple de Philippe Haffner (voir article) illustre enfin le changement de modèle d’un bureau d’études spécialisé dans la conception de centrale biomasse, transformé en start-up pour développer des stations d’hydrogène comme carburant automobile : « Nous sommes passés de 34 à 17 personnes, nous perdons de l’argent mais la valeur de l’entreprise a décuplé. Nous finalisons une levée de fonds de 10 M€ pour nous positionner sur ce marché de la transition énergétique ».