Les entreprises auboises, dont Actuplast, s’adaptent pour produire des parois de protection pour les magasins.
Depuis le 17 mars, la PME troyenne Actuplast s’est organisée pour fabriquer des protections en plastique contre la propagation de l’épidémie de Covid-19. Son stock de PVC est désormais employé à usiner des parois de protection pour les magasins et les pharmacies notamment. Et deux semaines après le début du confinement social, l’entreprise fabrique des visières pour protéger les personnels soignants. « Malgré les mesures barrières, les trois quarts de notre personnel ont souhaité rentrer chez eux, par peur d’une contamination, explique Sophie Briey. Notre effectif est passé de 30 à 6,5 personnes ».
Une réduction de l’équipe, somme toute en phase avec la baisse d’activité, lui donnant la sensation d’« être en confinement au travail ».
EFFICACITÉ DES RÉSEAUX
Au niveau local, le groupe Larbaletier, qui fabrique du mobilier d’agencement pour des chaînes de magasins, a été le premier à commander près de 500 pièces. Ont suivi les commerces de Troyes et des alentours. Au niveau national, Actuplast travaille avec des réseaux de magasins. « Les commandes émanent aussi de gens en contact direct avec les réseaux des pharmaciens », ajoute-t-elle.
« Un autre réseau, initié par Renaud Mignolet, dirigeant l’entreprise 3D Métal Industrie, (voir l’article « Des entreprises se mobilisent pour produire des masques ») s’est mis en place pour faire travailler ensemble, par localités, des imprimeurs 3D et des entreprises qui, comme nous, découpent et transforment le plastique. Nous faisons partie de ce groupe LinkedIn, « Fabrication collaborative contre le Covid-19». « On a répondu présents pour fabriquer des visières pour les personnels des hôpitaux, les infirmiers-ères libéraux-ales et les médecins de ville », fait valoir Sophie Briey.
Semblables à des casques de soudure, ces visières protègent du haut du visage jusqu’à la gorge. Grâce à une petite imprimante 3D, Actuplast a pu en réaliser le prototype en interne. Ce qui a permis de lancer rapidement la production des visières. Via Fedex, l’entreprise appose désormais sur les cartons à expédier un logo spécial, imprimé en interne, afin que les colis soient livrés en priorité.
Les protections sont actuellement fabriquées en PVC, mais le stock de matière première diminuant aussi chez les fournisseurs français, l’entreprise s’est déjà réapprovisionnée dans des matières de substitution, comme le PETG, (polyester), le PC (polycarbonate) et le PMMA (abusivement nommé Plexiglas®). « Face à la demande, il faut que les gens pensent à s’équiper rapidement », insiste la chef d’entreprise.
