La jeune entreprise rémoise a trouvé un partenaire en Suisse pour commercialiser son passeport santé. En Afrique, elle a signé un contrat avec l’assurance maladie du Gabon et devrait prochainement faire de même avec le ministère de la Santé de Côte d’Ivoire.
Avec déjà 300 000 cartes actives en France, une distribution par l’assureur Hélium (groupe Servyr) ou encore un réseau de bientôt 1 000 pharmacies partenaires, le PassCare d’Innov Health se propage progressivement en France. Mais, la société (15 salariés) pourrait croître beaucoup plus rapidement grâce à l’international. Son président, Adnan El Bakri, vient d’annoncer des nouvelles en ce sens lors de la deuxième édition du Take-CareShow, journée nationale de la e-santé organisée à Reims jeudi 4 avril 2019.
En Europe, c’est le marché suisse qui se prépare à accueillir le PassCare par l’intermédiaire de la société Cohrent Streams qui va le commercialiser. « 25 cantons sont souverains et gèrent leur budget santé, avec plusieurs projets de Dossier Médical Personnel (DMP) dans un pays qui a la culture de la sécurité, nous pensons que le PassCare est un outil innovant qui va plaire aux citoyens », indique son président Pierre Rossel.
Adnan El Bakri annonce ainsi sa volonté stratégique de « s’allier avec des partenaires locaux » pour se développer à l’international. Une démarche entreprise aussi en Afrique par l’intermédiaire du groupe Ardiss. « En Europe, le PassCare peut être perçu comme un luxe. En Afrique, la problématique est différente, c’est une urgence. Selon l’OMS, le continent dispose d’un professionnel de santé pour 10 000 habitants (23 en moyenne dans le monde) », présente Roger Likeng, ingénieur et représentant de la solution rémoise auprès de gouvernements africains.
SIGNATURE AVEC LE GABON
L’enjeu est en effet de pouvoir proposer un système de couverture santé à tous les citoyens et d’aboutir à une carte de santé numérique; dans des territoires où la population est très connectée. La première signature officielle a été faite avec Cyriaque Kouma, secrétaire général de la caisse nationale d’assurance maladie du Gabon, pays de 2 millions d’habitants : « Nous voulons mettre en place une couverture santé universelle, réduire nos délais de remboursement, informer sur la disponibilité de médicaments… Le dossier médical numérique doit permettre un archivage moins coûteux et aider les personnes vulnérables ». Un système de financement de prestations de santé pourrait même être alimenté par de la famille en Europe par exemple.
25 MILLIONS D’HABITANTS EN CÔTE D’IVOIRE
En Côte d’Ivoire, le marché potentiel représente 25 millions d’habitants. Karim Bamba, directeur général de l’assurance maladie ivoirienne souhaite aussi un système de CMU et abandonner le papier pour le tout numérique : « Seuls 5 % de la population peuvent prétendre bénéficier d’une assurance santé. La digitalisation doit nous aider à sécuriser les données et à lutter contre la fraude ». S’il assure que « Pass Care trouvera un terrain fertile en Côte d’Ivoire », Adnan El Bakri doit toutefois attendre la validation du conseil des ministres du pays avant de pouvoir aller prochainement signer un contrat à Abidjan.
Si toutes les promesses annoncées lors du Take CareShow se concrétisent, InnovHealth devrait doubler ses effectifs rémois cette année et se développer aussi dans d’autres régions de France. Sans oublier que l’annonce, déjà évoquée lors de l’inauguration des nouveaux locaux de l’entreprise au Village by CA en février, se confirme : La technologie du PassCare va bien être dupliquée pour la santé animale, un marché mondial qui pèse 90 milliards d’euros.
Financement en STO
InnovHealth annonce sa volonté de lancer une STO (security token offering) privée le 1er juillet 2019 : « Il s’agit d’une levée de fonds par blockchain qui permet à une jeune entreprise innovante de lever plus d’argent, en euros et non en crypto-monnaies. Nous allons accéder à un consortium d’investisseurs de la société américaine The Circle. Cela permet de se financer sans faire de spéculation et en augmentant la valorisation de l’entreprise. Dans ce financement collectif, la communauté crée de la valeur ». Une levée de fonds (5M€) plus traditionnelle, voire une introduction en bourse, pourront ensuite se faire sans trop diluer le capital de la société sur laquelle Adnan El Bakri entend « garder la main ». À noter que la filiale Pass
Animal est aussi en recherche
de financement.