L’entreprise rémoise propose des solutions pour faciliter le recrutement de compétences et le partage de matériel en milieu agricole.
Boîte à outils numériques à destination du monde agricole, WiziFarm est une émanation de TER’Informatique, service de la FDSEA de la Marne qui emploie 40 salariés. En huit mois, son directeur Jean-Baptiste Vervy a construit une équipe de 10 salariés pour proposer deux services innovants afin de faciliter le recrutement de compétences et mieux comptabiliser les prestations des groupes d’entraide.
« Nous avons constaté que des nouveaux besoins sont apparus et que l’expérience de l’utilisateur est devenue primordiale. Nous avons justement testé nos solutions tout au cours du process et nous continuerons dans nos prochains développements », explique le dirigeant.
Baptisé Mission, le premier outil vise à fournir les compétences recherchées par les exploitants, alors que le besoin de main d’œuvre est estimé à 70 000 personnes en France. Mais le service numérique ne cible pas uniquement les demandeurs d’emploi, souligne Jean-Baptiste Vervy : « Un tiers des agriculteurs vit sous le seuil de pauvreté, beaucoup ont du temps et du matériel à valoriser. Pour les jeunes ou les retraités, cela peut aussi constituer du pouvoir d’achat supplémentaire ». Depuis septembre, 1 600 inscrits ont déjà indiqué leurs compétences et donné leurs affinités (bio, agriculture de conservation…) et la moitié des 80 offres a trouvé une personne à employer. « Contrairement à ce que l’on peut penser, il y a une méconnaissance entre les professionnels du milieu agricole, WiziFarm les met en relation en ajoutant un système de notation sur les compétences, cela permet de rassurer les recruteurs qui rencontrent trop souvent des déconvenues. Et c’est encore mieux si l’on peut partager des centres d’intérêt professionnels ou personnels communs », détaille-t-il.
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE BASÉ SUR LA PUBLICITÉ
Gratuit pour les deux parties, le portail base son modèle économique sur de la publicité ciblée en lien avec différents services proposés après le matching entre l’offre et la demande : contrat, fiche de paie, assurance… « Cela permet de cibler au bon moment un public concerné », argumente Jean-Baptiste Vervy qui espère convaincre près de 20 000 utilisateurs d’ici fin 2019.
Dans cette volonté de « partir des besoins du terrain », WiziFarm va bientôt lancer un deuxième service : Petits comptes entre agris. « La moitié des agriculteurs échange du matériel ou travaille avec des confrères. Aujourd’hui, ils écrivent sur des carnets ou calendriers et font les comptes à la fin de la mission de manière approximative. Ce service permettra aux membres d’un groupe d’entraide de saisir les opérations réalisées avec plus de précision, de savoir qui doit quoi à qui en permanence, tout en étant moins cher que l’équipement de boîtiers connectés sur les machines agricoles ». 40 % des usages seront gratuits et les plus poussés nécessiteront un abonnement.
Autant de services qui doivent permettre à la société, essentiellement présente en Champagne, de se développer au niveau national. Bien que WiziFarm soit issue du groupe FDSEA de la Marne, le dirigeant souligne que les solutions de la start-up sont ouvertes à tous les prestataires. « Nous voulons aussi établir des partenariats avec d’autres entreprises engagées dans le co-farming et qui partagent la même philosophie ».
À terme, il envisage l’entreprise comme un véritable assistant virtuel : « Nous voulons apporter des solutions pour faciliter la commercialisation et la logistique en amenant de l’intelligence dans le fonctionnement quotidien. Il s’agit par exemple de permettre à un viticulteur de relancer facilement ses clients, de savoir combien de bouteilles il a en stock… et de pouvoir consulter ces informations en mobilité sur smartphone ». Il part en effet du constat que si la profession est très connectée, les agriculteurs n’utilisent leur ordinateur que le matin et le soir, tandis qu’ils ont leur smartphone à portée de main tout au long de la journée.
DES AGRICULTEURS TRÈS CONNECTÉS
En lançant sa nouvelle application agricole GARI (gestionnaire de tâches, cours du blé, du maïs et du colza, vidéosurveillance agricole, sondes à fourrage connectées, station météo de précision), Groupama a aussi dévoilé les résultats d’une étude réalisée avec l’institut BVA, sur le déploiement des nouvelles technologies dans le monde agricole. 67% des agriculteurs français utilisent pour leur activité des nouvelles technologies « significatives » comme des objets connectés, des caméras, GPS, drones ou images satellites. Les matériels les plus présents sont les GPS sur tracteurs (31%), les caméras sur l’exploitation (20%), les caméras sur tracteurs (19%) et les stations météo connectées (18%). Les images satellite sont également très utilisées par les agriculteurs concernés : 35% d’entre eux y ont recours. Parmi les nouvelles technologies peu utilisées actuellement, certaines devraient se développer dans les deux prochaines années :
– Les drones : 6% des agriculteurs ayant des cultures les utilisent, 12% supplémentaires envisagent d’en utiliser dans les deux ans.
– Les pièges à insectes connectés sont actuellement utilisés par 3% des agriculteurs ayant des cultures, 9% supplémentaires envisagent d’en utiliser dans les deux ans.
– Les robots de désherbage : 0,4% d’utilisateurs actuellement en grandes cultures, vigne, arboriculture, maraichage, horticulture, +8% supplémentaires envisagés. Les intentions de développement sont particulièrement fortes en viticulture (1% aujourd’hui, +10% supplémentaires envisagés).
– La vidéosurveillance : 18% des éleveurs en utilisent actuellement et 22% supplémentaires envisagent d’en utiliser dans les deux ans.