Marvin ChazelonWeb sur-mesure, un métier prenant

C’est grâce aux jeux vidéo et à la fréquentation des cybercafés qu’il a trouvé sa voie : « Je voulais être indépendant, créer mon entreprise et entrer rapidement dans la vie active. Et c’est ce que pouvait m’apporter l’informatique ». Avec en poche un Bac S, obtenu à l’âge de 17 ans, il entre en 2007 à l’école supérieure d’informatique SUPINFO, à Troyes.

Dès le début de sa troisième année d’études, il s’associera à trois autres étudiants pour créer en 2009 une entreprise dans laquelle ils feront tous leurs stages. « Nous avons ainsi créé un site d’e-commerce pour vendre du matériel informatique. On connaissait le matériel et on était les premiers à avoir ce positionnement d’automatisation de la vente du fournisseur au client, en supprimant les intermédiaires », fait valoir le passionné.

À la fin de ses études, ce travail d’automatisation sera vite reconnu. « La qualité du travail réalisé pendant trois ans a été mise au service de l’entreprise, devenue Agence Webup en 2012. Et le développement sur-mesure est à 80 % ce qui fait notre différence, encore aujourd’hui », observe le dirigeant fondateur. Dès la création de l’agence, les quatre créateurs achèteront leurs propres locaux, situés en face de la Maison de l’Outil à Troyes. Ils y resteront quatre ans, avant d’acheter un espace plus grand, toujours au centre ville, pour faire face à une forte croissance. De quatre personnes, ils étaient en effet passés à dix en 2016.

SPÉCIALISTE DE LA CONCEPTION ET DE L’INGÉNIERIE WEB

Les co-fondateurs auront tout de suite à cœur de se démarquer. « Nous avons par exemple fait le choix de ne pas faire d’impression, même si c’était tentant au départ. Nous voulions nous spécialiser dans le but d’obtenir de gros marchés dès le début », explique Marvin Chazelon. En travaillant avec la technopole de l’Aube, ils le feront indirectement avec les start-up en incubation : « C’était une forme de reconnaissance car cela nous a permis de travailler d’emblée pour des entreprises innovantes ». Ces mêmes entreprises représentent encore aujourd’hui un tiers de leur chiffre d’affaires.

L’année 2014 marquera le début d’une longue coopération au niveau national avec l’AFPA. L’agence pour la Formation Professionnelle des Adultes leur demandera de mettre en œuvre leur plateforme nationale d’accompagnement pour leurs stagiaires: « Nous avons au départ créé un prototype d’application. L’AFPA nous a fait confiance sur le long terme et nous continuons aujourd’hui à améliorer cette plateforme. Les grands groupes et les start-up sont ainsi devenus notre axe de développement ».

Quant à l’agence Adverti, elle est une émanation directe de Webup : « Lorsque nous faisons du développement pour des clients, ceux-ci ont des besoins parallèles, en web marketing, en ce qui concerne les start-up, notamment. Émeline Foissey travaillait au début en free-lance pour assurer ces prestations. Puis c’est devenu plus que de la co-traitance, avec 60 % de notre porte-feuille partagé entre les deux. Nous avons alors créé l’agence, toujours avec la même ambition de garder le côté spécialiste. La tendance est d’ailleurs aujourd’hui à l’hyper-spécialisation », observe le co-directeur associé d’Adverti, spécialisée en référencement, réseaux sociaux ainsi qu’en marketing stratégique et de contenus.

DU SUR-MESURE, ÉVOLUTIF ET DURABLE

« Nous embauchons une à deux personnes tous les ans – venant de l’IUT de Troyes, de SUPINFO et de l’UTT – et nous accueillons des stagiaires, tous rémunérés. Nous recherchons des gens qui ont la passion de ce qu’ils font, tout le temps en capacité d’apprendre. Car il doivent sans cesse s’adapter aux changements d’outils et de langages informatiques », fait remarquer le jeune entrepreneur aubois. Même s’il aimerait encore faire du développement, Marvin Chazelon a un autre rôle à jouer. Car toute la chaîne de production est un système complexe, où l’excellence technique doit être associée à un haut niveau d’organisation et d’accompagnement. « Le groupe Webup-Adverti se démarque par sa culture d’entreprise. Les horaires sont souples, on vient dans la tenue qu’on veut, on peut faire la sieste et des soirées sont organisées tous les quinze jours », fait valoir Marvin pour qui le bien-être au travail est une des clés pour garder dans son entreprise des personnes techniques et engagées et éviter ainsi l’écueil du turnover.
Un tel écosystème a permis au groupe de se voir confier de belles missions. Parmi celles-ci figurent par exemple l’accompagnement des piscines Magiline dans leur transformation numérique, avec le volet domotique et la connexion d’assistants vocaux ; la mise en œuvre de l’application d’entraînement auditif pour Hearfit by LDRD ; ou encore une application pour CDER, consistant en un système d’émargement électronique. Et – un projet qui sera finalisé en 2019 – l’optimisation du site e-commerce de l’enseigne de meubles et déco Pier Import…

IMPLICATION LOCALE

Même si cela est très chronophage, il tient à « rester en contact avec les étudiants et être à jour sur l’information », en donnant à Troyes des cours de management et de création d’entreprise à l’EPF, à SUPINFO et à Saint-Joseph. Il tient également des conférences et assure des formations au groupe CEGOS à Paris La Défense. Marvin est également très actif dans les réseaux d’entreprises, tels que le Club des Créateurs et Repreneurs d’Entreprise de l’Aube (CCREA), le Cercle des Services, La Fondation UTT, Le Laboratoire du Web et Perspectives Numériques 10. Participer au développement économique local lui permet de diffuser de l’information et de se positionner comme expert : « Cela nous donne de la visibilité. : la recommandation représente d’ailleurs 90 % de notre force de vente ».