VitiBot révolutionne le travail de la vigne

Bakus fait déjà ses preuves dans quelques vignes champenoises.

La jeune entreprise rémoise va présenter Bakus lors du Viti Vini
(du 16 au 19 octobre à Épernay), un robot enjambeur autonome qui fait déjà ses preuves en expérimentation et sera commercialisé fin 2019.

Successeur du chenillard Hector qui a permis à la start-up de valider sa technologie de conduite autonome, le robot enjambeur Bakus se prépare à « révolutionner le travail de la vigne », s’enthousiasme Bernard Boxho, directeur général de VitiBot. « Il apporte des solutions plus économes, écologiques et précises, tout en améliorant la sécurité et en offrant de la flexibilité », ajoute celui qui précise que la robotisation permet à la fois de répondre aux enjeux environnementaux mais aussi d’améliorer la rentabilité.

100 % autonome en se repérant grâce à plusieurs caméras, cette solution d’intelligence artificielle embarquée est aussi 100 % électrique avec une autonomie de travail de dix heures et la possibilité de se recharger en deux heures. « Bakus voit son environnement en temps réel, il peut s’adapter et envoyer une notification en cas de difficulté, ce qui permet à l’opérateur de voir la situation grâce aux caméras. C’est une plate-forme qui pourra être équipée d’une gamme d’outillage pour divers travaux viticoles. Il est en capacité de travailler sur des pentes allant jusqu’à 45 % et fournira aussi des données sur l’état sanitaire du vignoble ».

DÉJÀ 36 SALARIÉS

Lors du Viti Vini, l’entreprise va présenter la deuxième version de Bakus qui, en plus du travail du sol, apporte également des solutions de pulvérisation confinée. Créée par Cédric Bache, la start-up emploie déjà 36 salariés (ils étaient 13 au mois de janvier) et Bernard Boxho manage une équipe jeune composée principalement d’ingénieurs en mécanique, électronique et bien sûr informatique.

Son innovation est déjà testée en partenariat avec des viticulteurs, des Mai- sons et des prestataires de services avant sa véritable mise sur le marché en 2019 : « Nous organiserons des démonstrations au début d’année et nous lancerons la commercialisation fin 2019 ». Ce qui ne veut pas dire que Bakus n’évoluera plus puisqu’il sera amené à être optimisé grâce à des mises à jour.

FABRIQUER JUSQU’À 150 MACHINES PAR AN

En terme de coût, Bernard Boxho situe Bakus au niveau des enjambeurs conventionnels et met donc en avant des gains importants en performance et sur le plan environnemental. « Le coût d’exploitation à l’hectare sera quatre fois plus rentable », estime-t-il. De telles promesses vont forcément susciter d’importants besoins et l’entreprise se prépare à industrialiser sa fabrication. « Nous avançons étape par étape. Notre volonté est de répondre au marché le plus rapidement possible mais nous allons d’abord nous limiter à la Champagne, même si nous avons déjà des demandes dans d’autres vignobles », annonce le directeur général. Le marché français attendra donc 2020 et l’international 2021 : « Nous avons l’ambition d’être un leader de la robotique viticole ». Pour ce faire, la start-up a déjà levé 3 M€ en juin 2018 et lèvera à nouveau des fonds pour accélérer son développement.

En quittant Châlons pour ses locaux actuels situés en zone Farman-Pompelle, VitiBot dispose en tout cas d’un vaste espace de 4 000 m2, avec, en plus des nombreux écrans des développeurs informatiques, la possibilité d’assembler jusqu’à 150 machines par an à terme. « Nous ferons de l’assemblage en nous fournissant d’éléments (châssis, carrosserie…) auprès de sous-traitants locaux auprès de qui nous sommes très exigeants ».