Virage bien négocié pour AMME

En reprenant l’entreprise de Brazey-en-Plaine il y a deux ans, Franck Arras a consolidé son développement et créé deux bureaux d’études en mécanique et électrique.

Spécialiste de l‘assemblage et de l’usinage, notamment pour les équipementiers automobiles, l’entreprise AMME sort grandie d’une transmission longue. Franck Arras, le repreneur, dévoile les clefs d’une reprise réussie.

S’il devait le refaire, sans doute ne changerait-il rien. C’est dire si Franck Arras est content d’être aujourd’hui là où il se trouve. À la tête de l’entreprise AMME – Assemblage, Montage, Mécanique Électrique – à Brazey-en-Plaine, le dirigeant peut aujourd’hui s’enorgueillir de sortir grandi d’une situation dans laquelle d’autres auraient pu échouer.

Après deux ans de transmission longue et un travail au coude à coude avec l’ancien patron, l’entreprise se porte bien. Et même très bien si l’on regarde de plus près l’exercice comptable. Elle a tout bonnement doublé son chiffre d’affaires entre 2017 et 2018, créé un bureau d’études et embauché cinq personnes, portant l’effectif à vingt collaborateurs.

Première clé de ce succès, explique l’intéressé : la passion. « J’ai envie d’avoir ma propre entreprise depuis que je suis enfant : je voyais les parents de mes copains avoir la leur ». Après une quinzaine d’années passées dans des entreprises d’assemblage, ce passionné d’automobile réalise qu’il se projette assez bien à la tête d’une petite entreprise familiale. Son choix se porte sur AMME qu’il connaissait en tant que fournisseur dans une ancienne entreprise où il travaillait. « J’avais déjà en tête mon projet de création à ce moment-là, confie-t- il. J’ai su que le patron voulait vendre. Lui me connaissait et connaissait mon désir de reprendre une entreprise ».

TUILAGE SÉCURISANT

La confiance réciproque, entre les deux hommes forme le second socle de cette reprise réussie. « Même si la transition – mise en place un peu tôt par rapport au départ en retraite de mon prédécesseur – était plutôt longue, tout s’est bien passé, apprécie Franck Arras. Cette transmission dans le temps nous a permis de continuer à travailler avec les partenaires historiques de l’entreprise ». Franck Arras s’est aussi rapidement placé en force de proposition, assurant assez naturellement la fonction de développement commercial de nouveaux projets. Un tuilage sécurisant donc pour le repreneur et très bénéfique pour l’entreprise qui a vu s’adosser un bureau d’études mécaniques et un bureau d’études électrique à son activité initiale. Ce développement a permis de créer quatre postes, portant le chiffre d’affaires sur le dernier exercice à 3,8 millions d’euros. Franck Arras a également souhaité créer un vrai atelier d’usinage : il a investi dans une nouvelle machine à commande numérique ainsi que dans une machine imprimante 3D pour 15.000 euros en juin dernier.

Challenge relevé donc pour le repreneur qui ne boude pas son plaisir : « être à cette place aujourd’hui correspond tout à fait à ce que j’attendais : on a le sentiment de maîtriser notre avenir dans une entreprise à taille humaine ». Il nourrit l’envie aussi de donner une nouvelle orientation à la société de Brazey-en-Plaine. Au sein d’un ancien bâtiment de textile, dans deux ateliers de production de 4.000 mètres carrés à l’ambiance épurée, soignée et étonnement calme, le dirigeant souhaite développer la partie automatisation, et cherche un futur responsable automatisme. Il envisage également un nouveau service pour ses clients, des équipementiers et des fabricants de machines sur un marché français comme européen (AMME compte des clients en Angleterre, en Roumanie, en Espagne et même au Maroc) : la remise en état de machines d’occasion.

Dans les ateliers de production situés rue du Tissage, règne une ambiance étonnement calme, épurée, soignée, où postes mécaniques et à commandes numériques cohabitent.

L’entreprise compte aujourd’hui 20 salariés : cinq postes ont été créés depuis l’arrivée du nouveau dirigeant.