Venture Orbital Systems met Reims sur orbite

À Reims, Venture Orbital Systems va développer Zephyr, un nano-lanceur capable d’envoyer des satellites à 500 km de la Terre.

La jeune entreprise Venture Orbital Systems a choisi Reims pour y développer ses nano-lanceurs de satellites.

Après avoir été le berceau de l’aéronautique, Reims s’apprête-t-elle à devenir un bastion de l’aventure spatiale ? C’est en tout cas le pari de Stanislas Maximin, Président et CEO de l’entreprise Venture Orbital Systems qui conçoit et développe des lanceurs de nano-satellites. Un nano-lanceur, c’est une « petite » fusée de 12 mètres de haut destinée à envoyer dans l’espace un nano-satellite (moins de 20 kg) servant la plupart du temps à observer la terre en temps réel. « Ce genre de satellite est utile par exemple dans le secteur de l’agriculture ou dans la lutte contre les feux de forêts, par exemple. Cela peut aussi être utilisé dans l’internet des objets et bien d’autres marchés encore, dans le cadre de développement d’applications spatiales », souligne Stanislas Maximin (photo). En effet, aujourd’hui, des lanceurs comme Ariane 5 ou le Falcon 9 de SpaceX sont conçus pour envoyer à 36 000 km d’altitude des satellites de la taille d’une voiture. « Or nos clients ont besoin d’envoyer des satellites de 3 ou 4 kg à 500 km d’altitude», précise-t-il. Aujourd’hui, ces nano-satellites représentent 80% du marché des satellites, soit environ 450 des 600 satellites envoyés dans l’espace chaque année.

RECRUTEMENTS

Passionné par le spatial, le co-fondateur de VOS a créé son entreprise en avril 2019 à la sortie de l’école de commerce, l’IESEG, et a décidé de s’implanter à Reims un an plus tard. « Nous n’avons jamais réellement voulu nous installer à Paris, même si nous voulions rester à proximité de la Capitale. Nous savions aussi la capacité de certaines régions, à déployer tout un panel d’aides logistiques, industrielles ou financières pour attirer les entreprises, notamment technologiques. Et nous voulions aussi nous implanter à moins d’une heure de Paris ». Un élément sur lequel le territoire rémois a su se montrer convaincant, notamment par l’entremise d’Invest in Reims, qui a accompagné la venue de Venture Orbital Systems en quelques semaines seulement . « L’entreprise compte 14 personnes dont 9 sont déjà à Reims actuellement. Nous sommes aussi en phase de recrutement, notamment d’un ingénieur GNC (guidage, navigation, contrôle) ».

70M€ D’INVESTISSEMENT

Car la jeune entreprise ne masque pas ses ambitions. Son objectif : lancer son premier satellite (déjà baptisé Zephyr) en 2024. Et à terme « devenir leader mondial de ce marché des nano-lanceurs de moins de 100 kg, pouvant propulser des satellites de moins de 20 kg». Car si le marché des lanceurs de plus de 100 kg est aujourd’hui disputé, avec une quinzaine d’opérateurs dans le monde, celui des plus petites fusées n’est occupé que par deux entreprises, canadienne et sud-coréenne.

Si selon son Président, le montant du capital levé tout comme l’identité des investisseurs impliqués restent secrets, Stanislas Maximin souligne que la majorité des activités de développement et de la R&D sera financée par de nouvelles levées de fonds, pour atteindre 70 M€ d’investissement en quatre ans. Les tests et le pas de tir des fusées seront basés en Normandie, tout comme vraisemblablement l’assemblage des fusées. « En revanche, toutes les activités de R&D resteront à Reims et dans son agglomération, tout comme la fabrication des éléments des fusées », souligne le CEO.

De quoi envisager la création d’une centaine d’emplois sur le territoire.