En projet depuis 2005, le parc éolien du Mont-des-Quatre-Faux est sur le point de trouver enfin son dénouement.
Ce n’est plus du vent… Dans les cartons depuis plus de 14 ans, le projet du parc éolien du Mont-des-Quatre-Faux devrait enfin pouvoir se concrétiser sur le terrain suite à la décision favorable prise, le 23 janvier, par le Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.
La juridiction marnaise a, en effet, donné son feu vert à WindVision et EDF Renouvelables, lesquels auront longtemps rongé leur frein avant de pouvoir créer le plus important parc éolien terrestre de France (*).
« Cette décision confirme la qualité des études et du travail réalisés par les équipes depuis l’initiation du projet en 2005 », a réagi, derechef, la Société du Parc Eolien du Mont-des-Quatre Faux qui se félicite de cette décision comme de nombreux acteurs de la vie locale.
63 ÉOLIENNES DE 200 MÈTRES DE HAUT RÉPARTIES SUR SEPT COMMUNES
S’inscrivant sur une plaine venteuse d’une superficie de 5000 hectares d’un seul tenant sur un plateau crayeux ; ce parc réparti sur sept communes du sud des Ardennes, nécessitera un investissement de 532,5 millions d’euros pour aboutir à l’installation de 63 mâts d’une hauteur de 200 mètres en bout de pale.
Le site retenu en zone favorable par le schéma régional éolien de Champagne-Ardenne, éloigné de monuments historiques ou de sites emblématiques, présente un très faible relief et possède un potentiel énergétique intéressant grâce à la vitesse de vent constatée sur ce secteur (5 à 5,5 m/s à 50 mètres de hauteur).
Le secteur d’implantation couvre donc sept villages ruraux : La Neuville-en-Tourne-à Fuy (23 machines), Hauviné (9), Cauroy (9), Juniville (8), Bignicourt (6), Ville-sur-Retourne (4) et Mont-Saint-Remy (4) appartenant à deux communautés de communes : le Pays Rethélois et l’Argonne Ardennaise.
Des aérogénérateurs surpuissants (5 MW) élevés à un kilomètre des habitations développeront une puissance globale de 315 mégawatts, soit l’équivalent de la consommation électrique de 249 000 habitants.
Après bien des aléas – présence d’un radar de la défense aérienne de l’ex-base de Reims Prunay sur la zone de couverture, réduction du projet initial qui comptait 71 éoliennes et recours d’un collectif de défense – ce programme d’énergie renouvelable d’exception devrait connaître un coup d’accélérateur au cours du second trimestre 2020. Les deux associés devront, toutefois, patienter deux mois supplémentaires pour lancer l’appel d’offres puisque le collectif de défense des riverains a annoncé son intention de se pourvoir en appel.
200 OUVRIERS SUR LE CHANTIER ET DES DIZAINES D’EMPLOIS PÉRENNES
Le chantier d’une durée de plus de deux ans aura, bien sûr, des conséquences positives sur l’emploi. On estime déjà à 200 le nombre d’ouvriers appelés à œuvrer sur le site lors de la réalisation de ce projet titanesque. À cela s’ajouteront plusieurs dizaines d’emplois pérennes dans les opérations d’exploitation et de maintenance. Un centre de maintenance sera d’ailleurs implanté dans un rayon de 30 kilomètres autour du parc. Les retombées financières annuelles ne seront pas négligeables pour les collectivités locales : 2,5 millions d’euros pour les deux communautés de communes (1,5 million au Pays Rethélois, 1 million à l’Argonne Ardennaise), 900 000 euros pour le département et 120 000 euros pour la Région Grand Est.
Sans oublier les 700 propriétaires ou exploitants fonciers, ayant loué leurs terrains aux investisseurs, qui se partageront durant 20 ans au minimum un million d’euro chaque année et les sept communes impactées qui profiteront de 6,5 millions d’euros de mesures compensatoires dites mesures « vertes », en bénéficiant de la création d’espaces végétaux, de sentiers de randonnées pédagogiques, d’éclairage économe en énergie, d’enfouissement d’une partie des réseaux ou de bourses d’arbres.
Actuellement, 338 éoliennes fonctionnent ou sont autorisées dans les Ardennes à travers 55 parcs existants. Dont 22 dans le Rethélois, 12 dans les Crêtes préardennaises et 10 dans l’Argonne Ardennaise.
(*) Le plus grand parc existant actuellement sur le territoire français est basé à Fruges (Nord). Il comprend 70 éoliennes et assure une puissance de 140 MW.
