Premier bilan positif en terme de régularité, de tarification et d’amélioration de services avec des dessertes revues à la hausse.
Considérablement affaiblie par le manque récurrent d’investissements pendant longtemps et un matériel roulant de plus de quarante ans, la ligne TER Vallée de la Marne a retrouvé sa vitesse de croisière, de la régularité, et même une nouvelle raison d’être qui garantit son avenir. « C’est une ligne structurante pour la région et c’est pourquoi nous l’avons prolongée jusqu’à Strasbourg via Nancy », précise Franck Leroy, vice-président du Grand Est et président du Corest (Comité régional des services de transports) de la ligne Vallée de la Marne. Un Corest qui s’est tenu en Haute-Marne, à Saint-Dizier, où l’amélioration du service est déjà très appréciée. Longue de plus de 500 km, la ligne qui part et arrive à Paris-Est, dessert notamment Reims, Châlons, Saint-Dizier, ou encore Bar-le-Duc.
« C’est la deuxième ligne TER la plus longue de France, juste après la ligne 4 qui relie notamment Paris à Troyes et Chaumont », poursuit Franck Leroy. La stratégie de la région Grand Est, en tant qu’organisateur de transports, a consisté à reprendre la main sur la totalité du parcours, y compris celui passant par d’autres régions. C’est chose faite par des accords conclus avec l’Île-de-France pour la partie ouest, des négociations étant en cours avec les Hauts-de-France pour 70 km de tracé dans l’Aisne. Il faut dire que les besoins étaient importants avec, en 2017, un taux de régularité de la ligne qui n’était que de 75 %, soit avec un train sur quatre qui connaissait des problèmes. Cette gestion totale de la ligne permet à présent d’être plus efficace sur les investissements et de proposer une politique tarifaire plus cohérente pour les usagers. C’était précisément l’un des défauts de la ligne Vallée de la Marne, avec une tarification basse en Île-de-France et bien plus élevée au-delà. « La tarification a été repensée sur l’ensemble de la ligne et revue à la baisse », ajoute-t-il.
HAUSSE DES DESSERTES
Ce n’est pas fini au chapitre des bonnes nouvelles puisque le nombre de liaisons entre Saint-Dizier et Paris va être revu à la hausse dès le mois de décembre avec 6 TER directs au lieu de 4 en provenance de la capitale et 5 TER directs (trajet d’environ 2h10) au lieu de 4 en direction de la Gare de l’Est. Les dessertes entre les villes de la région vont également être augmentées en même temps. Ainsi, la ligne Reims-Châlons-Saint Dizier-Chaumont évoluera sur le principe d’une cadence horaire de base sur Reims-Châlons avec prolongement de plus d’un TER sur deux jusqu’à Saint-Dizier. En substance, il y aura 41 TER par jour (24 % de plus qu’aujourd’hui) entre Reims et Châlons, 21 TER entre Châlons et Saint Dizier (24 % de plus), et 19 TER entre Saint-Dizier et Chaumont (en hausse de 12%).
Dans le même temps, le déploiement de nouvelles motrices a permis d’augmenter sensiblement le taux de régularité qui était autrefois le point noir de cette ligne, pour atteindre aujourd’hui 87 à 90 %. Il y a quelques années en arrière, les seuils étaient bien inférieurs à 70 %, voire moins. Les villes se mettent au diapason et investissent de leur côté pour améliorer les gares. C’est le cas à Saint-Dizier. « La gare SNCF, au cœur du pôle d’échange multimodal que nous avons en projet, contribuera à en faire la porte d’entrée du territoire », annonce Élisabeth Robert- Dehault, maire de Saint-Dizier. La gare bragarde voit passer quotidiennement 350 voyageurs et se situe dans un quartier en cours de requalification. Ce projet s’inscrit dans le volet transport de la démarche Saint-Dizier Cœur de Ville visant à renforcer l’attractivité de Saint-Dizier en améliorant sa connexion avec les territoires voisins.
Ligne 4 : de nombreux travaux cet été : sur l’axe Troyes-Paris les chantiers liées à l’électrification se multiplient.
Difficile de reconnaître en ce moment la gare de Troyes (photo) où les trains se fraient une voie parmi les impressionnants échafaudages occupant les lieux. L’arrivée de l’électrification à Nogent-sur-Seine dans un premier temps, puis à Troyes, entraîne des chantiers en série.
Ainsi la gare de Troyes se refait une beauté depuis quelques semaines. Des travaux importants, effectués sans couper la circulation ce qui portera l’achèvement du chantier à l’horizon 2021. La vénérable grande halle de 7000 m2, construite en 1894 avec une structure métallique, va être totalement rénovée par la SNCF pour un coût de 12,5 millions d’euros avec l’essentiel des travaux s’effectuant de nuit, l’objectif étant la mise en service pour février 2021. Enfin, le quartier de la gare de Troyes est lui aussi en pleine requalification.
L’ÉLECTRIFICATION SUR LES RAILS
L’autre grande ligne TER désormais gérée par le Grand Est sur sa totalité, la ligne 4 a vu les premiers travaux d’électrification lancés il y a quelques mois, en particulier en Seine-et-Marne, sur la portion allant jusqu’à Nogent-sur-Seine. Des chantiers complexes à mener sur cette ligne très fréquentée tant par les trains voyageurs que par le transport de fret. Des perturbations sont prévues, notamment cet été, pour permettre l’avancée des travaux.
Pour rappel, il s’agit d’implanter 3 000 poteaux supportant le fil caténaire, de dérouler 230 km de fil d’alimentation électrique des futurs trains et d’adapter toute la signalisation ferroviaire de la zone. D’autre part, pour permettre le passage des caténaires, d’importants travaux de génie civil seront réalisés sur une vingtaine de ponts et dans un tunnel. La plupart de ces travaux sont la nuit, quand les trains ne circulent pas.
Dédommagements pour les usagers
À l’occasion des travaux réalisés au Tunnel des Bouchots (Seine-et-Marne) dans le cadre du projet d’électrification de la ligne 4, les circulations seront interrompues entre Paris et Longueville du 13 juillet au 24 août impactant le quotidien des usagers cet été. Afin de dédommager les usagers des désagréments subis, Jean Rottner, Président de la Région Grand Est, a obtenu de SNCF Mobilités la mise en place de gestes commerciaux exceptionnels : des réductions et prix ronds pour les voyageurs occasionnels et un remboursement pour les abonnés. Ces mesures ont un impact financier d’1,75 million d’euros.