Valaubia fait la part belle aux entreprises locales

Benoît Saligot, responsable grands projets Veolia détaille l’avancée du chantier de Valaubia. (Photo : Laurent Locurcio)

Depuis la fin de l’année dernière, le chantier de la future unité de valorisation énergétique des déchets avance à la Chapelle-Saint-Luc.

Les travaux de Valaubia, la future unité de valorisation énergétique de l’Aube, sont lancés depuis quelques mois sur un ancien terrain de Michelin à la Chapelle-Saint-Luc. C’est là que dès l’année prochaine cet équipement, destiné à collecter les déchets ménagers de l’Aube en vue de les incinérer tout en produisant de l’énergie en même temps, entrera en fonctionnement. Actuellement, 120 000 tonnes de déchets ménagers sont enfouis dans les centres de Saint-Aubin et de Montreuil-sur-Barse.

La future UVE de la Chapelle-Saint-Luc va prendre le relais. « Dès le départ, nous allons atteindre la capacité maximale de 60 000 tonnes par an », fait remarquer Laurent Namur, directeur de secteur Veolia. Un sous-dimensionnement voulu par la SDEDA, le syndicat d’élimination des déchets de l’Aube, qui table sur la réduction continue des déchets ménagers ultime grâce à la progression du tri et le changement des habitudes. Par ailleurs, pour des raisons de proximité, les déchets ménagers de Bar-sur-Aube seront incinérés à Chaumont.

Mais l’UVE auboise sera bien plus qu’un simple incinérateur de déchets car elle produira aussi 41 GWh d’électricité, soit la consommation électrique de près de 50 000 habitants. En même temps, l’unité génèrera également de la chaleur sous forme de vapeur qui sera utilisée par ses voisins industriels comme Michelin pour la fabrication de pneus agricoles. Enfin, les mâchefers résiduels seront aussi valorisés pour être utilisés dans les travaux routiers.

DES RETOMBÉES LOCALES

Jusqu’à 190 personnes seront présents pendant les 29 mois de travaux prévus. « Une trentaine d’entreprises locales sont mobilisées sur ce chantier », rappelle Benoît Saligot, responsable grands projets Veolia. Parmi celles-ci une majorité d’entreprises locales, en particulier du BTP, comme Roussey et CRN Brocard notamment. L’entreprise marnaise Gibeaux intervient en ce moment même pour les charpentes métalliques. Le projet a d’ailleurs aussi été conçu par le cabinet aubois d’architectes Peiffer-Freycenon-Rossit. « Le cahier des charges prévoyait des retombées économiques pour les entreprises locales », fait remarquer Danièle Boeglin, la présidente de la SDEDA.

Veolia a joué le jeu, et une bonne partie des 78 millions d’investissements pour la construction bénéficiera à des entreprises régionales. Il y aura toutefois des travaux réservés à des spécialistes des unités de valorisation énergétique, comme l’industriel français Cnim pour les équipements techniques. Un chantier qui met aussi l’accent sur la sécurité et l’environnement, avec par exemple un système de lavage des roues des camions ou encore des bennes pour le tri sélectif. Le calendrier des travaux est pour le moment respecté grâce à une météo favorable. Réalisée selon la technique d’un coffrage glissant – un béton coulé en continu pendant dix jours – la fosse qui alimentera le four est désormais visible. La plateforme mâchefers de 4500 m2 est aussi bien avancée.

D’autres bâtiments sont aussi d’ores et déjà sortis de terre. Les équipements nécessaires au process tant d’élimination des déchets que de production d’énergie arriveront ensuite. Dès l’année prochaine, les premiers essais pourront être effectués sur les équipements, l’activité proprement dite sera lancée pour sa part en 2021.