Vacci’Bus : l’idée du Grand Reims essaime dans la ruralité hexagonale

Catherine Vautrin, Présidente du Grand Reims et Gérard Larcher, Président du Sénat, accueillis par François Mourra, Maire de Vandeuil.

Pour faciliter la vaccination des personnes âgées à mobilité délicate, le Vacci’Bus vient d’entamer sa seconde tournée dans les quarante-six villages ciblés de l’agglomération rémoise.

Du 19 janvier au 1er février, le Vacci’Bus a permis la vaccination de 444 personnes âgées de plus de 75 ans dans 46 communes rurales de moins de 300 habitants sur le périmètre du Grand Reims. La deuxième vaccination, commencée le 16 février ira jusqu’au 1er mars, à la cadence moyenne de 37 personnes vaccinées par jour. Quand la vaccination vient à vous, les observateurs japonais ou anglais font le voyage vers le Grand Reims et commentent positivement. Président du Sénat, la Chambre du Parlement au cœur des collectivités territoriales, Gérard Larcher était la semaine dernière à Vandeuil, l’une des 46 étapes du Vacci’Bus

Ce Vacci’Bus est-il une des réponses efficaces à la crise sanitaire ?

Gérard Larcher : « C’est du concret, le bon exemple de la proximité. On a créé ici les conditions de la confiance auprès des patients. Je salue l’engagement des l’ordre des médecins, des sapeurs-pompiers et de tous ceux qui contribuent au succès de cette opération. Ce qui se fait au niveau du Grand Reims est un travail des élus de tous milieux, l’urbain et le rural. C’est une des réponses à la crise sanitaire : rapide et efficace. C’est un acte de sociabilité : aller vers les aînés, les protéger et leur permettre de protéger les autres.

Il s’agit, en effet d’une initiative qui vient du terrain. Vous savez, au Sénat, nous représentons les collectivités territoriales et nous sommes pour que l’Etat et les collectivités travaillent ensemble. C’est pour cela que je plaide en faveur d’une revalorisation du travail et des compétences des préfets sur le terrain. Le dialogue que l’on prône entre les préfets et les maires n’exclue pas les conseils départementaux et les conseils régionaux. La vaccination est un acte collectif, un acte de solidarité ».

Aujourd’hui, la Ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités est à l’Elysée, vous, vous êtes dans une commune de 200 habitants ?

GL : « Inutile de créer des polémiques, d’abord parce que Jacqueline Gourault est sénatrice et ensuite parce qu’elle fréquente très souvent le terrain. Le Gouvernement est en phase d’élaboration de la Loi 4D, Décentralisation, différenciation, déconcentration, décomplexification, et le Sénat devrait aborder le projet de loi dès ce printemps. C’est parce que je crois au pouvoir d’innovation local que je suis ici aujourd’hui à Vandeuil. Au Sénat, nous travaillons pour éviter la césure entre l’urbain et le rural, césure qui va jusqu’à la fracture difficile à résorber dans les esprits de certains ».

Une loi de décentralisation avant la fin de l’année ?

GL : « Je le souhaite, même si le calendrier parlementaire est très chargé. J’espère un texte solide qui répondent vraiment aux demandes des territoires. Il nous faut un renforcement de l’Etat territorial et cette loi doit aller en ce sens ».

LE VACCI’BUS, UN MODÈLE D’EFFICACITÉ

La Charente-Maritime, le Haut-Rhin, le Loiret, le Territoire de Belfort, l’Allier, le Lot-et-Garonne et bien d’autres collectivités ont repris l’idée et l’ont déclinée selon leurs besoins.

Catherine Vautrin, Présidente du Grand Reims, à l’initiative du Vacci’Bus, affiche sa satisfaction : un travail en commun pour une meilleure proximité au service d’une cause essentielle.

Le Vacci’Bus, une illustration de la proximité ?

Catherine Vautrin : « Nous avons été les premiers en France à lancer cette vaccination en milieu rural. Il s’agit d’une volonté forte de la Communauté Urbaine et de ses 143 communes. La proximité que nous défendons se concrétise dans cette opération : aller vers ceux qui ne peuvent pas forcément se déplacer mais qui veulent être vaccinés ».

Un modèle repris dans d’autres régions ?

CV : « Je crois en l’échange d’expériences. Travailler ensemble prouve que l’on peut répondre aux attentes des citoyens. Que d’autres reprennent un peu partout en France cet accès facilité à la vaccination prouve qu’une idée de terrain partagée par beaucoup est efficace et peut être généralisée ».