Uvo Care : un boîtier pour désinfecter les masques en trois minutes

Le boîtier Uvo Care désinfecte les masques à l’aide de rayons UV-C

L’entreprise T.Zic a développé un boîtier pour désinfecter des surfaces à l’aide de rayons UV-C.

Il s’est invité depuis quelques semaines sur les visages et dans les sacs de tout un chacun. Le masque, obligatoire depuis peu dans tous les espaces clos, présente le désavantage d’être jetable ou de s’user après lavage. Pour répondre à ces problématiques, l’entreprise T.Zic, basée à Montpellier et Toulouse, a conçu l’Uvo Care, un boîtier pour désinfecter et réutiliser les masques. Pour développer ce produit, l’entreprise s’est basée sur son savoir-faire en matière de désinfection de l’eau pour créer un boîtier adapté aux objets volumineux. Grâce à l’envoi de rayons UV-C, sur le masque, toutes les bactéries et virus sont éliminés en trois minutes. Cette technologie est déjà utilisée par la société pour ses solutions de désinfection de l’eau et propose l’avantage de neutraliser toute forme de vie microscopique. « L’UV-C détruit les brins d’ARN et d’ADN et rend les bactéries et virus inoffensifs », explique Thomas Séchaud, ingénieur, directeur général et cofondateur de l’entreprise. « Le boîtier envoie des ondes inférieures à 280 nanomètres de longueur d’onde, ce sont celles qui sont germicides. L’ensemble est projeté grâce à des LED, ce qui nous permet de n’envoyer qu’un seul type de rayonnement, l’UV-C, sans risque de chauffe », détaille-t-il. En plus des masques, le boîtier dispose d’un second programme destiné aux objets solides du quotidien comme les téléphones portables ou des clés avec comme garantie de ne pas abîmer l’objet. « Certaines personnes m’ont demandé si en mettant une Rolex à l’intérieur elle ne pourrait pas être détériorée. Et la réponse est non », commente Thomas Séchaud.

À l’utilisation, les équipes de T.Zic se sont efforcées à ce que le produit soit « simple, rapide et efficace », selon le responsable. Concrètement, il suffit de poser le masque ou l’objet dans un petit bac fourni avec le boîtier, le refermer et lancer le programme pour initier la désinfection. Cette dernière s’effectue à l’intérieur de la machine et évite ainsi tout contact avec les rayons qui sont nocifs lorsque l’on y est exposé. « Une des différences avec d’autres produits, c’est que, tout se fait à l’intérieur du boîtier sans exposition », détaille Thomas Séchaud.

Disponible sur le marché depuis le mois de juin, l’Uvo Care a nécessité un temps de développement très court, entamé pendant le confinement. « Dans notre plan de développement sur les cinq prochaines années, on avait un produit de désinfection de surface, commente le directeur général, mais avec la crise sanitaire, nous n’avons pas eu d’autre choix que de réfléchir différemment », explique-t-il. Résultat, après trois mois de gestation, le boîtier dispose de la certification CE et de plusieurs autres établies par un laboratoire indépendant français. Depuis le mois dernier, l’entreprise affirme avoir déjà reçu près de 200 commandes. « Nous avons d’abord visé là où les gens en avaient besoin, c’est-à-dire les professionnels, notamment ceux de la santé, commente Thomas Séchaud, mais le produit peut aussi être destiné au grand public ». Aujourd’hui, les particuliers représentent « 10 a 15 % des ventes », selon le directeur général. À terme, la société compte produire un modèle plus adapté au grand public, moins cher mais nécessitant des temps de désinfection plus longs. Cette version devrait être disponible l’année prochaine.

ÉCONOMIQUE ET ÉCOLOGIQUE

En proposant la désinfection des masques, et donc leur réutilisation, le boîtier se veut être un moyen de réaliser des économies en évitant les achats récurrents de protections. « On a réalisé nos tests de certification sur cent cycles, détaille Thomas Séchaud, et les masques n’ont pas bougé d’un iota », explique-t-il. Moins d’achat c’est également moins de déchets « Notre produit vise également une démarche environnementale puisqu’il évite de jeter des masques ou même d’utiliser des lingettes désinfectantes qui seront elles aussi jetées après », explique-t-il.

Grâce à ce nouveau produit, l’entreprise a pu recruter six nouveaux collaborateurs. Ils ont rejoint les 16 employés déjà répartis entre les trois sites de Montpellier, Toulouse et Cannes. Pour la commercialisation, l’Uvo Care a été déployé « sur notre site marchand dans l’urgence, explique Thomas Séchaud. Mais nous le vendons aussi en demande directe et bientôt auprès de distributeurs ». L’entreprise espère en vendre 10 000 sur l’année et table déjà sur le fait qu’« en termes de chiffre d’affaires, l’Uvo Care devrait normalement passer devant nos solutions de désinfection d’eau pour cette année », commente le fondateur.

L’Uvo Care aura droit dans les prochains mois à une nouvelle itération. « Pour laV2, nous travaillons déjà sur un produit 100 % sans-contact », annonce le responsable. À l’avenir, T.Zic compte proposer de nouvelles déclinaisons de ses dispositifs de désinfection aux UV-C pour différents usages. « Avant le confinement, nous avions déjà trois ou quatre prototypes dont un pour désinfecter des endroits plus exigus. » S’ils sont développés, T.Zic espère pouvoir les mettre sur le marché en 2021.