Urban Radar révolutionne la gestion des mobilités

La technologie développée par Urban Radar permet d’agréger les flux de mobilité de formats divers (voitures, bus, vélos, logistique urbaine...).

Incubée chez Innovact, à Reims, Urban Radar a mis au point une solution technologique pour accompagner les collectivités à mieux intégrer les nouvelles mobilités sur leur territoire.

Créée en 2018, la jeune entreprise Urban Radar se positionne sur le marché des mobilités à destination des collectivités. « Notre technologie permet d’agréger des flux de mobilité de formats divers (voitures, bus, vélos, trottinettes, logistique urbaine…) pour en faire des visualisations, des analyses et à terme de la prédiction », explique Philippe Rapin, CEO de la start-up, qui résume : « Nous co-construisons la ville de demain ».

Un outil utile aux collectivités pour comprendre leur territoire avant la prise de décisions en matière de réglementation et d’aménagement d’infrastructures. « Aujourd’hui, les planifications sont faites par des enquêtes très chères ou réalisées à l’aveugle », poursuit Philippe Rapin. « Notre solution permet d’agréger ces mêmes informations de manière plus optimale financièrement et dans la durée. Nous déclinons ensuite les résultats en cas d’usage, en fonction de la politique locale pour réduire les embouteillages et offrir une meilleure qualité de l’air ».

En matière de logistique urbaine (livraison de colis, NDLR) par exemple, qui est une activité en plein essor, Urban Radar travaille avec des sociétés privées pour comprendre son impact sur le territoire.« On s’attend à ce que cette activité double d’ici cinq ans. Or, elle créé des bouchons et impacte la qualité de l’air d’un espace urbain qui n’est pas adapté à cela. En corrélant les données collectées à celles dont on dispose sur la voirie, la circulation et le stationnement, on obtient des réponses sur l’endroit où sont les bouchons liés à la logistique et la pertinence de certains aménagements. On mesure aussi l’impact quasiment en temps réel pour pouvoir ajuster immédiatement ».

ENTRE REIMS ET SAN FRANCISCO

Installé dans la Silicon Valley en compagnie de Geoffrey Bir, l’autre co-fondateur et CTO d’Urban Radar, Philippe Rapin pilote depuis les Etats-Unis le développement de sa start-up incubée à Reims dans les locaux d’Innovact. Un choix stratégique assumé. « Nous avons choisi Reims pour son positionnement dans le Grand Est, aux confluents de l’Europe, axé vers l’Allemagne, la Belgique et le Nord de l’Europe ». Si la proximité avec Paris a également été un argument, elle ne constitue pas un « critère-clé » pour le CEO, qui mise sur un cadre de vie agréable pour ses salariés et futurs salariés. « Nous avons rencontré à Reims et chez Innovact des gens pragmatiques, qui nous ont donné envie de nous inscrire dans l’écosystème local ». Pour ce faire, l’entreprise a recruté début juin un développeur informatique (formé à la Wild Code School de Reims) et cherche un profil de commercial.

Pour le moment, Urban Radar travaille avec la Ville de Versailles et la Région Ile de France (TIGA) sur des sujets liés aux embouteillages. La start-up collabore également avec des communes moyennes telles que Nevers sur des sujets de mobilité en milieu semi-rural, et sur la problématique de l’accès aux villes. Elle intervient également dans le cadre de l’Observatoire des mobilités d’une des plus grandes métropoles françaises pour laquelle elle a reçu une note technique de 58 points sur 60. « Notre priorité c’est aujourd’hui de travailler avec des collectivités du territoire local et plus particulièrement la Métropole rémoise. Nous avons déjà rencontré la présidente du Grand Reims Catherine Vautrin mais le confinement et les élections ont forcément ralenti nos projets », explique Philippe Rapin, qui compte bien faire grossir ses effectifs rémois et ses affaires sur le territoire pour créer une dynamique qui devrait s’étendre bien plus largement, en France et à l’international. « Notre objectif est de proposer notre solution aux collectivités mais aussi aux bureaux d’études. Elle peut permettre de faire économiser entre 20 et 30% du coût d’une étude classique ».

QUI EST URBAN RADAR ?

Urban Radar a été créée en 2018 par Philippe Rapin, spécialiste des études d’urbanisme et de mobilité, et par le responsable de la technologie Geoffrey Bir, sur un constat sans appel : « Les bureaux d’études vont être disruptés et ne sont pas câblés sur la technologie. C’est là que nous intervenons pour leur permettre de faire appel à nos services ». Depuis deux ans, les deux co-fondateurs ont investi eux-mêmes de manière conséquente dans les premières étapes du développement de leur start-up.

« Notre objectif était d’avancer au maximum par nous-mêmes, pour « dérisquer » notre entreprise pour les futurs investisseurs. Nous voulions avoir une technologie qui fonctionne et qui soit commercialisable, une équipe et un premier chiffre d’affaires avant de faire appel à des levées de fonds », poursuit Philippe Rapin. Une approche assez rare dans le monde de la start-up assumée par les co-fondateurs qui ont obtenu la labellisation FrenchTech de Bpifrance et qui songent malgré tout à engager une levée de fonds d’ici à la fin de l’année. « Nous allons devoir lever des fonds pour passer en mode business, développer l’entreprise et recruter notamment en matière commerciale », explique-t-il. Une levée qui pourrait être située entre 500 000 euros et 1 M€.