Le fabricant aubois de maisons à ossature bois veut passer à la vitesse supérieure en investissant dans son outil de production.
La jeune entreprise Melliat, spécialisée dans la fabrication de maisons à ossature bois, construit actuellement sa future usine à Piney. L’achèvement des travaux prévu au printemps devrait la rendre opérationnelle dès cet été. Grâce à cette nouvelle usine d’une surface de 1 000 m2, construite sur deux hectares, l’entreprise du charpentier Thomas Melling et de l’ingénieur Antoine Sourdillat va pouvoir passer au stade industriel. Car aujourd’hui et depuis 2018, date de la fondation de la société Melliat, l’entreprise dispose d’à peine 200 m2 pour travailler. Ce manque d’espace est une contrainte de taille pour leur activité de construction, en atelier, de maisons sous forme de modules – seul l’assemblage étant réalisé sur place. Un concept qui permet de répondre aux exigences de finition, de sécurité et de respect des normes.
« Notre bâtiment tout neuf sera plus de cinq fois plus grand que l’actuel, explique Thomas Melling. Cela va nous permettre d’aller plus loin dans la finition. Suivant la configuration des lieux où la maison est installée, nous pouvons y transporter des modules à assembler plus ou moins grands ». Leur usine flambant neuve va en effet leur permettre d’optimiser le procédé de construction modulaire. Et de gagner ainsi du temps – ils espèrent à hauteur de 20 % – et de l’argent, soit une baisse des coûts de l’ordre de 8 %, selon les calculs d’Antoine Sourdillat. Quand il faut un an pour fabriquer une mai- son traditionnelle, une maison à ossature bois sera livrée avec finitions (hors fondations) en seulement six mois avec ce procédé. Et puisque la plus grande partie du bâti est préfabriquée en atelier, les aléas climatiques, responsables de nombreux retards habituellement, n’ont plus de prise sur la mise en œuvre globale de la maison en ossature bois. Ainsi, les prix de ces constructions de qualité sont équivalents à ceux des maisons traditionnelles. «Mais ce n’est pas la même clientèle que celle qui construit en traditionnel. Nos clients sont exigeants en termes de finitions. Le prix peut alors aller du simple au double », explique Thomas.
UN HAUT NIVEAU DE PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE
La maison en bois a le vent en poupe et séduit autant les jeunes que les moins jeunes. Et s’il n’y a pas de clientèle type, l’engouement pour l’écologie est un dénominateur commun chez ceux qui franchissent le pas. « On veut mettre en avant l’utilisation de matériaux biosourcés. Nous utilisons par exemple pour l’isolation de la laine de bois ou de la ouate de cellulose », expliquent les co-fondateurs qui œuvrent pour améliorer la qualité perçue des constructions bois. Ils garantissent un haut niveau de performance énergétique en utilisant des matériaux nobles et naturels.
Après leur installation dans leur nouvelle usine, représentant un investissement de 600 000 euros, ils projettent d’investir en 2022 dans du matériel – dont un pont roulant, des machines de découpe et un camion pour l’acheminement des modules – pour un montant global de plus de 200 000 euros. Grâce à une équipe de huit personnes, dont une embauchée récemment, quatre CDI, un apprenti et un itinérant des Compagnons du devoir, ils espèrent réaliser un CA de 650 000 euros cette année. Il était de 230 000 € en 2019 et de 430 000 € en 2020.
Thomas Melling et Antoine Sourdillat avaient le projet de créer leur entreprise trois ans avant de devenir les fondateurs de Melliat. C’est avec en poche une licence construction bois, que Thomas, originaire de Piney, avait passé son CAP de charpentier chez les Compagnons du devoir. Quant à Antoine, un BTS et une école d’ingénieur du bois l’avaient conduit en premier lieu à travailler au sein d’une entreprise d’emballage bois. Ils se sont retrouvés en 2018 « pour construire des maisons à coût raisonnable, identique aux constructions traditionnelles en répondant aux enjeux écologiques et durables ».
