L’entreprise de mécanique industrielle Aerem a investi dans une usine à énergie positive, aux murs en paille. Un outil de production innovant pour accompagner son expansion.
De la paille pour construire une chaudronnerie. C’est le défi architectural audacieux relevé par l’entreprise Aerem, spécialisée dans l’usinage d’ensembles mécaniques, et l’agence toulousaine, Seuil Architecture. Depuis un an, la société coopérative, qui réalise notamment des équipements d’outillage et de manutention pour les chaînes d’Airbus, dispose à Pujaudran, d’un bâtiment à énergie positive constitué de caissons en bois démontables, remplis de 3 000 bottes de paille récoltée dans le Gers, un matériau retenu pour ses excellentes performances acoustiques et thermiques. Géothermie, panneaux photovoltaïques, ventilation naturelle, espaces végétalisés complètent cette construction bioclimatique.
Ce projet innovant mené en partenariat avec les équipes d’Aerem, a reçu le soutien de l’Ademe et de la Région Occitanie. Plusieurs prix décernés par les Trophées de la Construction 2019, et les Green Solutions Awards ont récompensé Seuil Architecture, dirigée par Leslie et Philippe Conçalves.
« Nos locaux de Colomiers et de Plaisance-du-Touch étaient devenus trop petits, nous avons revendu pour nous installer à Pujaudran dans cette usine de 4 000 m2 qui double notre capacité, explique Joël Bry, président de l’entreprise. Nous disposons désormais d’un outil de pointe, écologique et très économique, qui nous permet de répondre à la forte expansion et à la diversification de nos activités. »
POLYVALENCE ET SUR-MESURE
Née sous la forme d’une Scop, en 1985, dans le cadre d’une procédure d’essaimage, à l’initiative de sept salariés d’Alcatel Espace (devenu Thales Alenia Space), Ateliers Études et Réalisations Electro Méca, propose des solutions complètes et réactives à dominante mécanique. D’abord tournée vers le spatial, Aerem a décollé dans le sillage de l’avionneur Airbus. « Depuis 10 ans, nous avons multiplié par deux nos effectifs, et notre volume d’activité, précise Joël Bry. L’entreprise compte aujourd’hui 55 personnes et réalise un CA de 6,5 M€. Nous concevons et nous réalisons des équipements sur-mesure et clés en main. » Ingénierie, usinage, chaudronnerie, montage, câblage, essais… La polyvalence des compétences a permis à l’entreprise d’explorer de nouveaux marchés, dans les secteurs ferroviaire ou pharmaceutique. « Nous agrégeons de plus en plus de métiers techniques pour produire des machines complexes. L’avenir passe par une stabilisation de nos activités après une période de forte croissance. Tout en développant des produits propres ou nouveaux comme des pièces de vol pour les nano satellites. »
Fidèle à ses valeurs coopératives qui associent tous les salariés dans un projet d’entreprise partagé, la Scop dispose désormais d’un superbe vaisseau pour déployer son plan de vol. Une usine écoresponsable plantée sur
5 000 m2 de prairie, qui abrite nichoirs à mésanges, gîtes à abeilles et refuges à hérissons. L’usine du futur peut aussi produire de la biodiversité.