74 logements sortent actuellement de terre à Dijon, selon un programme immobilier mené par CDC Habitat qui conjugue locatif social et Prêt social location-accession (PSLA). Le tout, avec une approche réfléchie de lutte contre les « îlots de chaleur ».
Les épisodes caniculaires que nous venons de connaître nous mettent face à cette réalité : l’urbanisation croissante accentue les effets néfastes des périodes chaudes. Elle est synonyme de destruction d’espaces végétalisés, porteurs de rafraîchissement. Le programme immobilier mené par CDC Habitat (filiale de la Caisse des Dépôts) dans le quartier de la Montagne Sainte-Anne à Dijon, n’en prend que plus de relief. Certes, la première vocation des 74 logements qui se construisent là n’est pas de refroidir l’atmosphère mais ce programme, qui comprend 66 logements collectifs et huit individuels en location accession, se singularise par le parti-pris de ses concepteurs.
Ils ont fait le choix d’utiliser la présence de la forêt toute proche et d’adopter des solutions architecturales qui préservent un environnement naturel agréable, évitent le recours à des climatisations, synonymes de charges plus lourdes et d’aggravation du réchauffement climatique, et limitent l’émergence de ces «îlots de chaleur » devenus si nombreux dans nos villes. Cette même logique a aussi poussé le concepteur (l’atelier d’architecture dijonnais Calc) à limiter au maximum l’emprise des terrains imperméabilisés. Entamé en 2018, ce chantier comprend plusieurs constructions neuves mais il s’appuie également sur la reconfiguration d’un ancien bâtiment conservé du site originel, qui permet de construire douze logements sur trois niveaux, alors que le permis de construire n’en autorisait que deux pour les constructions neuves.
« UN CONDENSÉ DE CE QU’IL FAUT FAIRE »
Les logements proposés iront du T2 au T5. 66 relèveront du statut de logement locatif social et les huit autres seront en Prêt social location-accession (PSLA), une première en Bourgogne-Franche-Comté pour CDC Habitat, comme le confirme François Bureau, directeur du développement sur la région. Outre la Caisse des Dépôts, les autres financeurs du programme sont l’État, Dijon Métropole et l’organisme collecteur Action Logement, pour un montant global de près de 12 millions d’euros.
« Ce programme, souligne Pierre Pribetich, vice-président de Dijon Métropole et adjoint au maire en charge de l’urbanisme et du Plan local d’urbanisme (PLU), est un condensé de ce qu’on doit faire : limiter l’emprise au sol, diversifier les logements, maintenir des espaces boisés afin de réguler les températures. Par ailleurs, le fait de mixer les typologies avec du locatif ou de l’accession à la propriété permet d’éviter la contrainte d’aller habiter hors de Dijon. En fait, cette résidence est conforme à l’esprit du PLU intercommunal habitat et déplacements (PLUI-HD) ». À travers des programmes de ce type, c’est la quête d’un point d’équilibre entre social et écologie qui est en jeu. Justement le type de préoccupations qui sont ressorties au plus fort du mouvement des gilets jaunes.