Une semaine de grève « totale » pour les avocats rémois

Manifestation avocats

Les avocats rémois solidaires de leurs confrères pour défendre l’autonomie de leur système de retraite.

À l’appel du Conseil national des Barreaux, les avocats du Barreau de Reims ont décidé de rejoindre le mouvement de grève totale dès le lundi 6 janvier 2020. Une semaine de mobilisation destinée à défendre le régime et la caisse de retraite de la profession, comme l’explique Me Eric Raffin, le nouveau bâtonnier rémois : « Nous avons un système qui fonctionne très bien et de manière auto- nome. Le gouvernement veut nous spolier de nos actifs qui s’élèvent à près de deux milliards d’euros et nous faire entrer dans un système à cotisations plus élevées : les taux de cotisation passeront ainsi de 14% à 28%, ce qui est absolument impensable pour certains cabinets », explique l’avocat rémois, qui rappelle que le revenu médian des avocats oscille aujourd’hui entre 3 500 euros et 4 000 euros, « parfois au prix de 50 à 60 heures de travail hebdomadaires » ce qui ne permet pas de supporter de telles hausses de cotisation. « Dans de telles conditions, on voit bien qu’il ne s’agit pas de défendre les nantis comme on aimerait le faire croire », insiste-t-il.

« Notre objectif est de conserver notre système autonome et de continuer à le gérer nous-même puisqu’il fonctionne très bien : il est cohérent, ne rencontre pas de difficultés économiques et contribue à la solidarité en soutenant le régime des artisans et des commerçants par le biais de la compensation ».

DISCORDE SUR LA RÉFORME DE LA PROCÉDURE CIVILE

Pour les avocats l’argument avancé par le gouvernement concernant la démographie de la profession ne tient pas, étant donné que la démographie professionnelle chez les avocats est meilleure que la démographie nationale. Autre sujet de discorde entre avocats et gouvernement : le mécontentement croissant au sein de la profession au sujet de l’entrée en vigueur de la réforme de la procédure civile au 1er janvier 2020. La signature des décrets en décembre dernier n’a en effet pas permis aux avocats de pouvoir préparer correctement la mise en place de cette réforme. « Personne n’a eu le temps de se préparer à son entrée en vigueur en si peu de temps, le moins que l’on puisse dire c’est que c’est ennuyeux ! »

Deux sujets de mécontentement qui vont sans doute amener une grande partie des 280 avocats du Barreau de Reims à suivre un mouvement qui aura pour conséquence la suspension des activités dans les cabinets et la grève des audiences.