Une région plutôt riche, mais avec des niveaux de vie très contrastés

Le niveau de vie des ménages du Grand Est se positionne parmi les plus élevés
de la France métropolitaine. Avec des différences parmi les plus marquées.

Le niveau de vie médian des ménages du Grand Est s’élève à 20 502 euros. Légèrement inférieur à celui de la moyenne métropolitaine (20 566 €), il se situe au 4e rang régional derrière l’Ile-de-France (22 638 €), Auvergne-Rhône-Alpes et Bretagne. La région des Hauts-de-France (18 942 €) occupe le 13e et dernier rang.

L’écart du niveau de vie entre les ménages du Grand Est les plus modestes (10 839 €) et les plus riches (36 594 €), soit 25 755 € est le 5e le plus élevé des régions métropolitaines, derrière l’Ile-de-France (36 058 €), Provence-Alpes-Côte d’Azur (27 447 €), Auvergne-Rhône-Alpes (27 337 €) et la Corse (25 806 €). Situation doublement très contrastée pour le Grand Est, au voisinage de l’Ile-de-France, la région la plus riche, et des Hauts-de- France, la plus pauvre, parmi les plus aisées (4e revenu médian des ménages) et les plus inégalitaires (5e plus gros écart entre ménages riches et ménages pauvres).

La moyenne des niveaux de vie les plus bas de l’Ile-de-France (10 239 €) est 4,5 fois plus basse que celle des hauts niveaux (46 297 €), avec un écart de 36 058 €. Ce rapport dans le Grand Est, entre les plus hauts (36 594 €) et les plus bas (10 839 €) est de 3,4, avec un écart de 25 755 €. Les écarts moindres se trouvent dans les Pays de la Loire (21 878 €) ou en Bretagne (22 416 €).

LE POIDS DE LA DENSITÉ DÉMOGRAPHIQUE

Les différences de niveau de vie opposent des départements moins densément peuplés (Haute-Marne, Meuse, Aube, Ardennes et Vosges) à des départements plus denses démographiquement (Marne,

Meurthe-et-Moselle, Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin). Les cinq premiers affichent tous un niveau de vie médian inférieur à la moyenne métropolitaine, les cinq autres avoisinent cette moyenne et la dépassent largement en ce qui concerne les deux départements alsaciens.

Le département des Ardennes, à près de 900 euros sous la moyenne nationale des ménages les moins lotis, abrite les revenus les plus bas (9 851 €) du Grand Est et occupe la 7e place parmi les niveaux les plus faibles de France. Avec un revenu médian par ménage de 18 541 €, ce département occupe le 10e rang régional, derrière la Haute-Marne.

DES NIVEAUX DE VIES TRÈS CONTRASTÉS

Les zones frontalières de Charleville-Mézières voisine de la Belgique et de Saint-Louis aux portes de la Suisse illustrent bien les niveaux de vie contrastés des territoires du Grand Est. La zone ardennaise est la plus marquée par la pauvreté dans le Grand Est (20,3% de sa population sous le seuil de pauvreté et les 10% des plus démunis ne disposant que de 9 700 euros de niveau de vie). Ce territoire est confronté à des processus constant de dépopulation et du déclin de l’industrie de la métallurgie, en peine de reconversion.

A l’inverse, la zone d’emploi de Saint-Louis profite du rayonnement économique de Bâle et des rémunérations suisses. Le niveau de vie médian y est de plus de 28 000 euros et se classe parmi les trois plus élevés de France métropolitaine avec les zones d’Houdan, dans les Yvelines et celle du Genevois français en Haute-Savoie proche des 29 000 euros. Les 10% des ménages les plus riches de cette zone disposent d’un niveau de vie de 56 000 euros contre 37 600 euros pour les 10% les plus riches du niveau national.

LA RICHE COLLECTIVITÉ ALSACIENNE

Le revenu médian le plus élevé du Grand Est revient au Haut-Rhin (21 919 €), département qui avec le Bas- Rhin se situe au-dessus des 20 566 € de la moyenne métropolitaine. La Marne, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle sont dans cette moyenne. La Haute-Marne (19 091 €) présente le revenu médian le plus faible. Dans le Haut-Rhin, les 10% des ménages les plus riches disposent d’un niveau de vie au minimum supérieur de 4 048 euros aux 10% des ménages les plus riches de France métropolitaine (41 669 € contre 37 621 €). Le Bas-Rhin (2e) est très légèrement au-dessus de cette moyenne métropolitaine et la Marne (3e) très légèrement au-dessous.

Dans la plaine d’Alsace, les zones d’emploi se positionnent parmi les 20% des zones au niveau de vie les plus élevés de France, avec des niveaux médians entre 21 et 23 000 euros et 28 000 euros pour la zone de Saint-Louis proche de la Suisse. Mais, là encore, les contrastes sont remarquables : 39 000 euros pour les plus riches et 11 000 euros pour les plus modestes.

Les niveaux de vie du triptyque Reims-Châlons-en-Champagne-Troyes sont plus modestes (entre 19 500 et 20 500 euros). La zone d’Épernay, avec l’influence de l’activité Champagne, offre un revenu médian de 21 150 € et une moyenne de 39 700 € pour les 10% les plus riches.