Après avoir travaillé à Marseille, l’ancien commercial est revenu dans l’Aube pour y créer Les Cabanes au Bois d’Orient, une activité d’hébergement touristique insolite.
Maxime Gouley a drôlement bien fait de changer de branche. En témoigne l’engouement que suscitent les cabanes perchées dans les arbres que l’ancien commercial a créées il y a six ans, dans la petite forêt de l’Étoile, au cœur du Parc régional de la Forêt d’Orient.
« Les cabanes plaisent aux amoureux de la nature et à ceux qui souhaitent vivre une expérience un peu différente. Habituellement, j’accueille 50 % de clientèle étrangère. Les gens viennent également de toute la France. Mais étant données les circonstances liées à la pandémie de Covid-19, la clientèle est locale cette année, du département ou des départements voisins, dans un souci de ne pas trop s’éloigner de sa résidence habituelle… Le concept colle bien à la période actuelle, car il répond à un besoin de nature et les gens ne sont pas les uns sur les autres. Sans compter le fait que l’on n’a pas besoin de porter un masque », sourit le propriétaire du domaine des Cabanes au Bois d’Orient.
Originaire de Troyes, c’est avec en poche un BTS action commerciale, en alternance avec l’enseigne Adidas, que Maxime Gouley est parti à Marseille en 2003. Après avoir travaillé quelques années comme commercial pour la marque aux trois bandes, il décide de revenir sur les bancs de l’école. « Je voulais devenir prof de marketing. Je suis donc entré à l’IUFM (L’Institut Universitaire de Formation des Maîtres), mais comme je n’ai pas obtenu le sésame pour enseigner, je suis retourné en filière commerce », explique-t-il.
RETOUR DANS L’AUBE
Il devient alors agent immobilier à Marseille, un métier qu’il exercera pendant trois ans. Avant de travailler dans le commerce BtoB dans le domaine des fournitures pour le bâtiment. Débauché par un de ses clients en 2013, c’est en tant que commercial pour une entreprise de fenêtres en aluminium, qu’il achèvera, par une note en demi-teinte, concède-t-il, sa période professionnelle comme salarié : « J’avais envie de voler de mes propres ailes ».
C’est à la faveur d’un héritage familial, qu’il devient propriétaire de la petite forêt de l’Étoile, située dans le Parc régional de la Forêt d’Orient. Afin de valoriser son domaine, l’idée de créer un hébergement touristique insolite a rapidement germé dans son esprit. « J’avais testé à titre personnel un séjour dans une cabane perchée dans les arbres et cela m’avait plu », se souvient Maxime Gouley. À partir de 2013, il mettra sur pied son projet en n’étant présent dans la région qu’à temps partiel.
En 2014, le dynamique Aubois commence la construction de deux cabanes, en faisant appel à une entreprise spécialisée, tout en y participant lui même, avec déjà en tête l’idée de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de continuer à développer le site : « Au vu du succès de la première saison, j’ai fait construire deux autres cabanes, l’année suivante », se félicite le chef d’entreprise qui est ainsi revenu à Troyes pour s’y installer pleinement en 2015.
JUSQU’À 8 MÈTRES DU PLANCHER DES VACHES
Depuis 2014, les amateurs de nature et d’aventure ont la possibilité de vivre un moment inoubliable, un retour aux sources, simplement grâce à un séjour dans une des cabanes au Bois d’Orient. Les familles avec deux enfants ont accès à la leur, perchée à cinq mètres de hauteur, par un escalier droit suivi d’un pont suspendu. Pour les familles avec quatre enfants, la magie se situe au cœur de la vallée de la Barse, à sept mètres de hauteur et en surplomb de la rivière. Deux cabanes sont réservées aux couples, dont une permet aux amoureux de se hisser à huit mètres du sol par un escalier en branches de chêne. La cabane baptisée Romance, avec accès direct à la terrasse par un escalier en colimaçon, est quant à elle installée à 7 mètres d’altitude.
Dans cet écrin de verdure, le dépaysement est total : ni électricité, ni eau courante, mais des lampes à LED et des toilettes sèches pour équipement. Le calme et le sentiment d’être coupé du monde permettent d’apprécier à sa juste valeur la magie d’une nuit dans une cabane perchée dans les arbres. L’important étant de renouer avec la simplicité d’une vie pure, sans oublier pour autant le confort d’un habitat à la bonne odeur boisée.
Cerise sur le gâteau, le petit déjeuner est discrètement livré au pied des cabanes. À leur réveil et depuis leur terrasse suspendue, les hôtes de la forêt n’ont plus qu’à hisser le panier à l’aide d’une corde. « C’est un concept hybride, entre le camping et l’hôtel. Je fournis la tente en quelque sorte. Les gens apportent leurs affaires de couchage et de toilette. Et des douches sont installées à proximité », précise le directeur, seul pour gérer l’activité, avec un accueil d’avril à octobre.
Le maître des lieux fait appel à des traiteurs du village voisin pour concocter des repas froids à base de produits du terroir. Si ses hôtes ne souhaitent pas ressortir pour se restaurer et s’il n’ont pas apporté leur propre pique-nique, il est ainsi en mesure de leur livrer des paniers à une heure convenue. L’option panier apéritif au champagne est également prévue, à déguster, avec modération, sous les charmes de la forêt d’Étoile.
En cette période particulière, marquée par la pandémie de Covid-19, la 7e saison des Cabanes au Bois d’Orient a malgré tout bénéficié d’une belle publicité de bouche-à-oreille. « Contrairement aux autres années, je n’ai pas ouvert mes plannings sur les centrales de réservations. Malgré tout, la saison a bien marché ».