Une nouvelle source d’énergie dans la Métropole

Antoine Hoareau, président d’Odivea et vice- président de la métropole en charge de l’eau et l’assainissement, François Rebsamen, président de Dijon Métropole, Fabien Sudry, préfet de Bourgogne Franche-Comté, et Bertrand Camus, directeur général de Suez, ont tour à tour pris la parole avec une volonté commune d’agir pour la transition énergétique, avant de poser la première pierre de l’unité de méthanisation qui devrait être opérationnelle en 2023. (Photos : JDP)

Alors que depuis le 1er avril dernier Odivea s’est vu confier la gestion de l’eau pour 15 des 23 communes de Dijon Métropole, la Semop, société d’économie mixte à opération unique détenue par Suez et Dijon Métropole, a lancé le chantier de sa future unité de méthanisation. Le 7 juillet, les acteurs concernés ont posé la première pierre de la construction.

Quand les boues deviennent énergie. La société d’économie mixte à opération unique Odivea a lancé la construction de sa future unité de méthanisation destinée à transformer les boues de la station d’épuration Eauvitale en biogaz par l’intermédiaire d’une macération d’une quarantaine de jours dans un digesteur. Fabien Sudry, préfet de Bourgogne Franche-Comté, François Rebsamen, président de Dijon Métropole, Bertrand Camus, directeur général de Suez et Antoine Hoareau, président d’Odivea et vice-président de la métro pole en charge de l’eau et l’assainissement, ont posé la première pierre du chantier de cet équipement. Cet investissement de 15 millions d’euros, soutenu à hauteur de 5,5 millions par l’État dans le cadre du plan de relance, sera suivi par la création d’un hydrolyseur pour lequel Dijon Métropole va engager trois millions d’euros. Son rôle consistera à métamorphoser les biogaz générés en du biométhane que la collectivité pourra vendre afin qu’il soit injecté dans le réseau de chaleur du territoire. « Ce procédé est une première en France pour le traitement des boues. Dijon Métropole pourra en tirer 1,3 millions d’euros de recettes chaque année à partir de 2023 », précise Antoine Hoareau. Ainsi, 40% des boues de la station d’épuration passeront dans l’unité de méthanisation, réduisant sur les routes le nombre de camions chargés de les transporter à des fins de compostage ou d’épandage dans les terres agricoles. La production de biométhane, qui débutera en janvier 2023, correspondra à la consommation de plus de 3.000 habitants de la métropole.

UNE ÉTAPE SUR LA VOIE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

L’unité de méthanisation recevra également les boues grasses de l’industrie agroalimentaire, jusque-là délaissées, engendrant des revenus complémentaires. « La méthanisation va transformer le modèle énergétique métropolitain et traduit notre volonté de lutter contre le réchauffement climatique tout en tenant nos engagements », insiste le président d’Odivea avant de préciser que sur les 12 entreprises sollicitées pour le chantier, sept proviennent du territoire. À l’horizon 2026-2027, l’ensemble des boues de la station d’épuration devrait être détruit sur le site. Cet investissement d’Odivea s’inscrit dans une dynamique plus large de la Semop avec une enveloppe de 100 millions d’euros sur les neuf prochaines années. À côté des 40 millions consacrés à l’eau potable avec la télérelève et la lutte contre les fuites, la Semop va engager 60 millions d’euros pour l’assainissement. « D’ici 2025, nous traiterons les micropolluants et les microplastiques, nous avons aussi en projet de créer un nouveau bassin d’orage de 15.000 mètres cubes ainsi qu’un four d’incinération pour le reste des boues et ne plus en rejeter dans le milieu naturel. »