Florence Parly, ministre des Armées a inauguré à Châtres le nouveau centre aubois qui assure désormais l’habillement de l’ensemble des militaires français.
Lorsqu’un militaire voulait commander un nouveau treillis, c’était parfois le parcours du combattant. Retard de livraisons, rupture de stocks, erreurs de taille étaient monnaie courante. « Le temps où le comptoir d’habillement était rebaptisé le « y a pas ta taille » par les militaires eux-mêmes est révolu », annonce Florence Parly. La ministre des Armées est venue dans l’Aube inaugurer « l’entrepôt logistique du 21e siècle », l’arme ultime pour améliorer le service tout en optimisant les dépenses et l’efficacité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Eloca, l’établissement logistique du commissariat des armées de Châtres, gère 7000 références d’habillement, de chaussures et d’accessoires, expédie 8 millions de pièces par an et gère un flux d’une valeur de 250 millions d’euros. Jusqu’ici, à quelques centaines de mètres, sur son ancien site, l’établissement gérait l’habillement pour la seule armée de terre dans une trentaine de bâtiments disséminés sur une trentaine d’hectares. Désormais, dans sa nouvelle plateforme logistique, l’Eloca compte parmi ses clients 200 000 militaires actifs des trois armées – air, terre et mer – ainsi que 40 000 réservistes. Avec le même effectif, un peu plus d’une centaine de personnels civils, la nouvelle entité expédie 6 000 colis par jour au lieu de 2 500. Au passage, l’armée, à l’image de nombreux industriels, est passée du statut de propriétaire à celui de locataire en demandant à un spécialiste de la logistique de lui construire un bâtiment unique de 36 000 m2 sur neuf hectares pour le louer ensuite. « Les équipements de cette plateforme n’ont rien à envier à ceux des logisticiens industriels les plus performants », ajoute Florence Parly.
DES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES
D’une capacité de stockage de 50 000 palettes, la plateforme dispose de convoyeurs automatisé afin de préparer les colis commandés par chaque militaire. L’Armée innove encore en lançant en 2020 un service de commande en ligne, via une application ou internet, grâce auquel chaque militaire pourra directement commander à la plateforme ses effets militaires. À l’image d’un client de site de commerce en ligne, il pourra même s’assurer du suivi de sa commande. Une véritable révolution par rapport au système précédent, lent et peu réactif. Le Commissariat des armées qui assure le soutien logistique des militaires a rationalisé son organisation en passant de 14 à 5 sites en France, dont celui de Châtres. En même temps « la loi de programmation militaire a doté de moyens supplémentaires l’habillement des militaires à l’image des nouveaux treillis F3 ». Une plateforme qui fait aussi partie d’un écosystème profitable aux territoires et à l’économie nationale. « Nous avons 75 % de PME françaises parmi les fournisseurs de l’habillement de nos armées, le reste étant assuré par des entreprises européennes », tient à préciser Florence Parly. Effectivement, les chaussettes troyennes Tismail par exemple, sont bien visibles dans les colis préparés quotidiennement sur la plateforme. La ministre a également confirmé que l’Armée avait vocation à quitter son ancien site et à libérer ainsi une trentaine d’hectares et de bâtiments idéalement situés, en bordure de nationale et aux portes de Romilly-sur-Seine. Les élus locaux n’ont d’ailleurs pas perdu de temps et travaillent déjà sur un projet de reconversion du site à vocation économique.