Tout comme ses confrères restaurateurs, Didier Lepissier s’inquiète de l’avenir. Dans une lettre ouverte, il demande une intervention des pouvoirs publics pour sauver l’activité de plus en plus menacée.
139. C’est le nombre de jours pendant lesquels Didier Lepissier, propriétaire de deux établissements Logis de France à Vertus, aura fermé l’un d’eux. Mais ça, c’est dans l’hypothèse optimiste où il peut rouvrir le 1er décembre.
Car son activité d’hôtelier est étroitement liée à celle de la restauration. Sur ses deux établissements, l’Hostellerie de la Reine Blanche et le Logis Thibault IV, il cumule 46 chambres et 135 places de restaurant. De fait, bien trop pour la période actuelle, avec les restaurants à l’arrêt. « J’ai fermé entièrement le logis Thibault IV. À la Reine Blanche, les repas ne sont possibles qu’en room-service. Idem pour les petits-déjeuners », explique Didier Lepissier.
JUSQU’À 50% DE BAISSE DE CHIFFRE D’AFFAIRES
Ainsi, sur les 9 salariés que comptent les deux établissements, seuls lui et sa femme sont encore aux commandes, les autres ont dû être mis en chômage partiel. En cette période de l’année, c’est d’autant plus compliqué que « traditionnellement c’est le moment où les gens viennent chercher du champagne pour les fêtes. D’octobre à décembre, c’est le moment où les restaurateurs font leur trésorerie pour les mois plus creux, de janvier à mars », insiste celui qui est aussi président des Logis de la Marne.
Les commerciaux, qui habituellement constituent une grosse partie de sa clientèle ont aussi déserté les lieux. « Nous avons moins de 10 chambres réservées », se désole Didier Lepissier, pour qui « la perte s’élève à 30 % pour l’hôtellerie et 90 % pour la restauration ». Si la partie restauration reste fermée jusqu’au 15 janvier au moins, c’est une baisse de 50 % de son chiffre d’affaires qu’il devrait accuser, malgré une reprise encourageante cet été.
Si Didier Lepissier n’a pas contracté de PGE, « grâce à 45 ans de métier et une forte assise sur (ses) établissements », la situation l’inquiète fortement. « Nous avons aidé les adhérents Logis à payer leur cotisation, car pour certains, la situation est très critique, non seulement économiquement mais aussi personnellement. » Il a donc adressé une lettre ouverte au président des Logis de France et à Lise Magnier, député de la circonscription de Châlons-en-Champagne afin d’exprimer son désarroi tout en espérant des réponses claires sur une échéance de réouverture.