Une fois implantée à Rethel, Agronutris ciblera la Marne

Le Pdg de la start-up occitane a annoncé la création de 60 emplois à Rethel et dévoilé dans le même temps la très probable implantation d’une seconde usine sur la plateforme Pomacle-Bazancourt avec 120 emplois à la clé.

Entré dans la phase de finalisation de ce dossier de longue haleine après avoir coché une à une les cases administratives (déclaration ICPE, dépôt et obtention du permis de construire, premières aides financières), Mehdi Berrada le Pdg d’Agronutris n’avance plus masqué et joue désormais la carte de la médiatisation.

« Nous sommes prêts aujourd’hui, à partir d’une technologie maîtrisée, à transformer l’essai sur le terrain en passant du pilote à la réalité industrielle. Les choses avancent bien car il y a beaucoup d’attractivité autour de notre programme. Désormais, on n’attend plus que le tour de table des financements de l’ensemble du secteur bancaire et des investisseurs privés pour concrétiser la première étape du projet Frenchfeed sur le terrain. Mais l’aide récemment allouée par l’Etat (8,3 millions d’euros) dans le cadre du plan France Relance et le prêt à taux zéro sur une somme d’un million d’euros accordé par la région Grand Est ont indéniablement eu un effet accélérateur. On va donc maintenant changer d’échelle en se projetant, probablement à la fin du premier trimestre 2021, dans la construction de l’usine de Rethel afin de pouvoir y démarrer l’activité en avril 2022 ».

LE SITE DE POMACLE-BAZANCOURT CLAIREMENT VISÉ

Toujours muet sur le montant de l’investissement opéré dans le sud des Ardennes, Mehdi Berrada précise que « si Agronutris avait préalablement communiqué sur 35 à 45 emplois sur le site rethélois, le projet a depuis été revu à la hausse puisqu’on sera finalement à une soixantaine d’embauches sur des postes de directeur de site, pilotes de lignes, maintenance et fonctions support comme directeur des ressources humaines et responsable des approvisionnements ».

Le siège occitan de la start-up, déjà passé de 5 à 20 personnes en l’espace de douze mois, est aussi appelé à abriter soixante salariés.

Mehdi Berrada a reconnu avoir des projets pour l’installation d’une seconde usine dans le Grand-Est, localisant même la plateforme de Pomacle-Bazancourt « où on pourrait ainsi profiter du même gisement de co-produits que pour l’unité de Rethel. C’est encore de l’ordre du projet mais on a vocation à s’installer dans la Marne même si les conditions ne sont pour le moment pas encore remplies. Il faut notamment s’affairer collectivement à disposer d’un terrain pour accueillir de 100 à 120 personnes à l’horizon 2024 ». Cette unité si elle voit le jour assurerait la même activité qu’à Rethel mais dans un bâtiment trois fois plus grand, détaille le dirigeant. Des contrats de sourcing (approvisionnements) ont d’ores et déjà été signés pour l’usine ardennaise avec Archer Daniels Midland, l’un des leaders mondiaux de la transformation des productions agricoles en ingrédients alimentaires, la distillerie Cristanol, filiale de Cristal Union, et Nealia, leader régional de la nutrition animale.

Aux avants postes d’une industrie naissante et épaulée par l’équipementier helvétique Bühler qui « en développant notre solution technique va nous aider à mettre en musique notre savoir-faire » (dixit Mehdi Berrada), Agronutris a acquis la conviction d’avoir adopté la stratégie gagnante et de posséder toutes les capacités pour devenir l’un des leaders mondiaux de la biotechnologie via l’élevage d’insectes (en l’occurrence des mouches « soldat noir ») et la fabrication d’ingrédients.

A Rethel, à partir du printemps 2022, l’usine traitera et valorisera 70 000 tonnes de co-produits (pelures de pommes de terre, pulpes de betteraves, etc..) provenant d’usines agroalimentaires présentes dans un périmètre de 50 km pour la transformation d’insectes en farines et huiles sous forme de protéines à haute valeur destinées aux marchés européens de l’alimentation animale et à l’aquaculture.