Une économie consolidée face à l’incertitude

Globalement, l’industrie de Bourgogne Franche-Comté a affiché de belles progressions en 2018, qui se sont traduites aussi en investissements, mais moins en recrutements.

Quel bilan, quelles perspectives pour les entreprises de Bourgogne Franche-Comté ? Réponses avec l’enquête annuelle de la Banque de France.

D’un optimisme presque étonnant : c’est ainsi que se présentent les chefs d’entreprises interrogés dans le cadre de l’enquête annuelle menée par la Banque de France auprès des entreprises de Bourgogne Franche-Comté. Étonnant parce que si 2019 semble démarrer globalement sur de bonnes bases, l’année s’inscrit dans un environnement pourtant marqué par l’incertitude. De plus, en 2018, même si l’activité a poursuivi sa progression, cette dernière fut moins marquée qu’au sortir d’une année 2017 excellente au niveau français, et particulièrement sur notre région. Il semble bien, en fait, que l’économie régionale demeure robuste sur ses bases. Premier élément significatif à prendre en compte : les investissements industriels ont confirmé en 2018 un redémarrage amorcé l’année précédente (+4,8 %).

« EFFET RATTRAPAGE »

Toujours dans l’industrie, les chiffres d’affaires (+2,7 %) et les exportations (+11,4 %) affichent une belle santé, qui, pourtant, ne se traduit pas autant en termes de recrutements, avec des effectifs pour le secteur quasi- stables (+0,1 %). « Il s’agit probablement, explique François Bavay, directeur régionale de la Banque de France, de l’effet conjugué d’un certain manque de main-d’œuvre qualifiée, entraînant des difficultés de recrutement, et d’investissements de productivité, avec des équipements permettant de pallier ce manque de compétences». Reste qu’en 2018, l’industrie de Bourgogne Franche-Comté a montré une belle santé, bien meilleure que dans les autres régions françaises : sans doute la conséquence d’un effet « rattrapage » après le fort ralentissement ressenti pendant la crise.

Les investissements dans le domaine de l’industrie agroalimentaire ont fortement progressé, ceci s’expliquant par la nécessité d’importantes mises aux normes. Du côté du secteur de la construction, 2018 aura livré un niveau de production en forte hausse (+3,7 %), au- delà de ce qui était prévu, mais dans ce domaine, les investissements n’ont quasiment pas bougé (+0,3 %). Il faut noter que la bonne performance enregistrée en termes de production est largement due à des marchés obtenus à l’extérieur de la BFC. Si l’on entre dans le détail de la progression de la production, on découvre également que les travaux publics en constituent la locomotive (+8 %) devant le second œuvre (+2,6%) et le gros œuvre (+1,9 %). Les effectifs salariés du secteur repartent à la hausse (+1,3 %), une tendance appelée à se confirmer encore plus forte- ment en 2019.

Troisième secteur concerné par cette enquête, réalisée entre le 15 décembre 2018 et le 15 janvier dernier auprès de 1.500 dirigeants : les transports, où les investissements ont fortement crû (+ 11, 8 %), de même que les effectifs (+ 9,7%) et les chiffres d’affaires (+ 5,5%). Du côté de l’ingénierie technique, effectifs et chiffres d’affaires sont en progression (respectivement + 3 et + 1,7 %) et les perspectives pour 2019 sont très favorables, notamment avec une forte reprise attendue des investissements, une poursuite des recrutements et des chiffres d’affaires envisagés en forte hausse (+5,1 %).

Une bonne santé qui contraste avec un secteur de l’hébergement et de la restauration où chiffres d’affaires et effectifs progressent modestement et alors que les investissements baissent en 2018 et devraient baisser encore plus fortement en 2019. L’activité serait toutefois en hausse de 1,6% l’an prochain. Enfin, dernier secteur observé: celui du négoce de vins. 2018 aura été bien orientée avec des chiffres d’affaires en hausse de 1,4% et des exportations qui progressent de 3%.

Globalement, 2019 s’annonce positivement pour l’activité dans l’industrie (hausse de 6,9 % de l’activité envisagée), la construction devrait poursuivre ses recrutements malgré une production en hausse moins importante (+1 % prévu). En revanche les investissements devraient subir un gros coup de frein dans les transports (- 17 %) et l’hébergement restauration (- 46,6 %).