Une école qui forme les futurs acteurs de la transition numérique

Alexis Steiner, directeur de l’ESADD. (Photo : JDP)

Première rentrée pour les étudiants de l’ESADD, l’École Supérieure Appliquée au Design et au Digital, qui a ouvert en septembre, à Dijon, à l’initiative de la CCI Côte-d’Or.

Numérisation des produits, des outils de production, des services supports (RH, comptabilité) nouvelles façons de commercer, etc… La révolution numérique bouleverse les habitudes des PME qui n’ont pas forcément de stratégie pour l’intégrer. Elles manquent de maturité. « Face à ce constat, la CCI de Côte-d’Or, dont le rôle est d’accompagner les entreprises dans leur développement a décidé d’agir en créant cette école dédiée », précise Alexis Steiner, directeur de l’ESADD. « D’autres pays émergents ont pris ce virage et nous prennent petit à petit des parts de marché », poursuit-il. Durant un an, une réflexion a donc été menée pour apporter une réponse à ce problème. « Nous sommes allés à la rencontre des dirigeants de PME pour mieux cerner leurs besoins, nous avons fait des études de marchés dans d’autres régions, et d’autres pays », confie Alexis Steiner. De cette démarche, trois piliers forts sont apparus comme nécessaire pour créer une boucle vertueuse : l’ESADD, une école supérieure, BIZ, une agence de conseils en transformation numérique ; un laboratoire d’expérimentation pour tester les nouvelles tendances, soit une approche d’usage plus que technologique. « Un chef d’entreprise qui a une idée peut ainsi demander une étude de marché au cabinet de conseils, puis la faire tester dans le laboratoire et enfin renforcer ses compétences ou celles de son équipe grâce à l’École supérieure », précise Alexis Steiner.

UNE ÉCOLE À MI-CHEMIN ENTRE INFORMATIQUE ET DESIGN

« Nous ne souhaitions pas une école 100 % numérique car il y avait un risque de pousser uniquement sur la technologie sans s’attarder sur le besoin. Nous avons ajouté la facette design, au sens anglo-saxon, c’est-à-dire au sens expérience utilisateur. L’idée est de mettre l’humain avant la technologie », souligne le directeur de l’ESADD. Les premiers diplômes décernés seront des « Bachelor digital designer ». Les étudiants auront 50 % de cours de technologies : concevoir un site, un objet connecté, une application. L’autre moitié sera consacrée au design, avec une approche d’ethnologue. « Ils deviendront des sociologues du numérique », assure Alexis Steiner. L’idée est de partir de l’utilisateur pour répondre à son besoin. Après avoir analysé le comportement d’un individu, comment il vit, interagit avec son entourage, ses habitudes, l’étudiant devra être capable de lui apporter une technologie pour améliorer son bien-être. « C’est ce qu’on appelle la conception centrée utilisateur », indique Alexis Steiner. Ce dernier a souhaité mettre en place une pédagogie active où les étudiants devront répondre à des commandes d’entreprises pour être en situation réelle. Ils seront accompagnés par leurs professeurs, tous issus du monde professionnel. L’ESADD a racheté le bâtiment voisin qui accueillait l’ARIA. Actuellement en rénovation, il devrait offrir pour la rentrée prochaine « des espaces de travail dignes des start-up innovantes, à l’image de l’école », assure Alexis Steiner. Le directeur vise 200 étudiants au total, répartis sur un bachelor, un master généraliste en gestion de projet et un autre master ciblé agroalimentaire, smart city et santé (au regard des orientations de la Métropole).

Pour l’instant, une dizaine d’élèves sont inscrits. Les candidatures étaient ouvertes jusqu’à début novembre.