Une biscuiterie qui fait découvrir les saveurs d’antan

Des biscuits de la joie du Moyen-Âge, des brivadeaux de la Renaissance et des massepains de 1740.

Qu’il s’agisse de macarons du XVIIe siècle ou d’infusions de la Renaissance, la biscuiterie tarnaise Les Mirliflores revisite les siècles de notre Histoire. Fondée en 2017 par Elisa Faget et Gwenaëlle Carrère, l’entreprise espère maintenir son chiffre d’affaires en dépit de la pandémie.

C’est à Montans, une commune située en plein cœur du Tarn, qu’est née, en 2017, la biscuiterie Les Mirliflores. Fruit d’une collaboration entre deux jeunes femmes, Gwenaëlle Carrère et Elisa Faget, cette biscuiterie propose des douceurs tout à fait spéciales : des biscuits entièrement préparés comme au temps de leur création. Diplômées toutes deux d’un master en Histoire, spécialisé dans le patrimoine culturel, elles intègrent par la suite des structures culturelles dont des musées. Alors en poste, elles prennent peu à peu conscience que les liens entre la pâtisserie et l’Histoire sont peu visibles aux yeux du grand public.

LE FRUIT DE DEUX PASSIONS PARTAGÉES

C’est à partir d’un long travail de recherches dans des ouvrages historiques, culinaires, iconographiques et médicinaux que Gwenaëlle Carrère et Elisa Faget réalisent des macarons du XVIIe siècle, des brivadeaux de la Renaissance, ou encore des biscuits de la joie du XIIe siècle. « Nous voulions lier nos deux passions, l’histoire et la gastronomie, sachant que ce type de produits n’existait pas », explique Elisa Faget. Grâce à des prêts donneurs de BGE et d’Initiative Tarn, ajoutés à des aides publiques, elles parviennent à fonder cette biscuiterie.

Tout comme l’art, à chaque biscuit son époque. Elaborés à partir de recettes authentiques et d’ingrédients locaux, les biscuits sont vendus sous un packaging original. « Nous fabriquons des biscuits à partir de recettes du Moyen Âge, de la Renaissance, du XVIIIe siècle. Et à l’intérieur de chaque paquet, nous ajoutons un livret pour raconter l’histoire du biscuit avec les ingrédients utilisés », précise Elisa Faget.

DES PRODUITS POUR LES PARTICULIERS COMME POUR LES PROFESSIONNELS

Commercialisés auprès des particuliers grâce à la boutique en ligne qui propose 13 produits différents à la vente, tout comme auprès des professionnels de la culture et de la restauration, les créations de la biscuiterie ont d’ores et déjà conquis la table de restaurants de renom, des boutiques de musées parisiens comme le Louvre et le musée d’Orsay, mais également des châteaux comme celui des Milandes, en Dordogne, et le domaine de Chantilly. Outre des biscuits, sont également proposés à la vente des breuvages tels que des infusions, des thés et des préparations de chocolat chaud, fabriqués eux aussi à partir de recettes datant des XVIIe et XVIIIe siècles. La biscuiterie propose, par ailleurs, une gamme de produits personnalisables avec un choix d’emballage (une boîte métallique blanche ou en carton) et un livret lui aussi personnalisé.

Deux ans après la création de leur biscuiterie artisanale, Gwenaëlle Carrère et Elisa Faget ont remporté le prix T d’Oc dans la catégorie Produire local en 2019, un prix décerné par le Département du Tarn pour récompenser les meilleures initiatives au service du développement local. Forte de son succès, l’entreprise a ouvert des points de vente aux quatre coins de la France, une centaine au total, mais également en Allemagne, en Belgique, et au Royaume-Uni. Malgré la crise sanitaire, qui a frappé de plein fouet les centres culturels et in fine la production de la biscuiterie, les deux entrepreneuses espèrent néanmoins être en mesure de relancer leur activité dans de meilleures conditions. Incertain quant à son chiffre d’affaires pour l’année 2021, le duo a cependant d’autres projets en tête comme le lancement de nouvelles recettes d’ici le mois de juin, ainsi que l’export, avec l’ouverture de nouveaux points de ventes à l’international, en commençant par Shanghai, puis l’Australie.