Un trésor dans mon placard : s’habiller sans acheter

Laurie Raphalen

Responsable des ressources humaines dans une clinique, Laurie Raphalen a donné une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle. Après avoir mis en place un blog, elle a quitté le virtuel pour le réel en créant son concept store, Un trésor dans mon placard.

Le 24 avril 2013 a transformé l’avenir professionnel de Laurie Raphalen. Ce jour-là, quand un atelier de confection s’effondre au Bangladesh, la jeune femme prend conscience de l’impact de son mode de consommation. « Dans les médias, j’ai vu les marques concernées. J’en portais certaines mais plus la confection est loin moins on se pose de questions. » Depuis, elle a décidé de ne plus acheter de vêtements neufs, deux paires de chaussures éco-responsables représentent sa seule exception depuis sept ans. « Je choisis des habits de seconde main et je réalise ma propre lingerie. » En ce sens, l’entrepreneuse de 39 ans a imaginé un atelier qui a déjà fait ses preuves sur son blog : concevoir sa petite culotte dans un tee-shirt. Au fil des ans et des demandes, sa réflexion s’est affinée et elle choisit de quitter son emploi dans les ressources humaines pour se concentrer sur cette nouvelle activité. Sa présence sur internet l’a conduite à mener des ateliers et réaliser des retouches pour ses abonnés. Elle a basculé dans le réel en ouvrant son concept store, Un trésor dans mon placard, le 15 janvier dernier pour donner une seconde vie aux vêtements.

UNE BOUTIQUE QUI NE VEND PAS DE VÊTEMENTS

À côté d’un service de création, retouche et transformation de vêtements existants pour réaliser une tenue sur-mesure, Laurie Raphalen a ouvert des ateliers de couture upcycling pour que tout un chacun puisse transformer lui-même ses tenues. « Les clients peuvent suivre un atelier ponctuel ou s’inscrire à un parcours de dix séances pour un projet plus long comme préparer l’arrivée de bébé, transformer des vêtements pour une grossesse, repenser une robe de mariée, concevoir son kit zéro déchet… ». Dans son local de 60 mètres carrés situé au-dessus de l’épicerie Papilles, rue Vaillant à Dijon, elle a imaginé une penderie partagée où l’on échange ses vêtements plutôt que les acheter. « Pour les enfants de zéro à douze ans et pour les femmes, du 34 au 42 pour l’instant, je propose des tenues de seconde main que j’ai chinées ou achetées en invendu, en très bon état tout en éliminant les marques peu éthiques. » Grâce à une carte dix vêtements ou annuelle illimitée, les abonnés peuvent profiter de cette façon de consommer d’un autre genre. « Je suis dans une logique de service et non de produit pour redonner de la valeur aux choses et au travail qu’il implique. »