Un tiers-lieu pour apprendre en pleine autonomie

Assis : Virginie JAMA (Coach responsable du site de Châlons), Sébastien REMY (Futur Etudiant). Debout : Florian MOUCHEL (Directeur des activités d'insertion et d'accompagnement), Christophe TESTI (Directeur du développement). (Droits réservés)

Véritable réponse à la problématique de l’abandon des études post-bac, une Digitale Académie voit le jour à Châlons-en-Champagne pour cette année 2019-2020.

L’association Alméa Formations Interpro, spécialisée dans l’apprentissage, la formation continue et l’École de la deuxième Chance (E2C), est à la tête d’une nouvelle initiative, pour cette rentrée 2019-2020. En effet, une Digitale Académie va ouvrir ses portes sur le site du Think Lab de Châlons dès ce mois de septembre. Accompagnée par le RITLES (Réseau International des Tiers-Lieux d’Enseignement Supérieur), la création d’une Digitale Académie obéit à deux objectifs majeurs : faire revenir vers l’enseignement supérieur un public qui en semblait désolidarisé par l’isolement socio-géographique et rendre ce public autonome afin de poursuivre des études dans des conditions optimales. Seulement 58% des bacheliers français, toutes sections confondues, accèdent en effet à l’enseignement supérieur.

« Ouvrir un site à Châlons, c’est considérer que ce bassin de vie mérite de faire venir l’université auprès de ceux qui ne pouvaient ou ne comptaient pas y aller », justifie Christophe Testi, directeur du développement chez Alméa, « Une fois que le territoire géographique est judicieusement identifié, il faut trouver un lieu connecté, sur lequel les étudiants peuvent accéder à du contenu à distance, facilement ».

UNE UNIVERSITÉ DÉCENTRALISÉE

La Digitale Académie envisage d’accompagner jusqu’à 30 jeunes et de les faire prendre en charge par trois coaches, pour un appui méthodologique. « Les cours sont assurés, à distance, par des professeurs référents de l’université rattachée à la filière dans laquelle s’inscrit l’étudiant. La Digitale Académie n’a pas la charge de l’aspect pédagogique, mais cadre les jeunes pour leur apprendre l’autonomie et de bonnes méthodes de travail », explique Christophe Testi. Des bonnes méthodes, certes, mais aussi de l’assiduité : chaque étudiant a une obligation présentielle de 16h par semaine, sur le site de la Digitale Académie, pour travailler avec son coach. Ce rythme de présence peut aussi s’adapter aux obligations professionnelles des étudiants qui travaillent déjà. Les cours, quant à eux, sont à disposition en ligne sur un portail digital, ouvert 24h/24 et 7j/7, depuis le site de la Digitale Académie ou depuis le domicile des étudiants. Les cours sont consultables plusieurs fois, pour que chacun travaille à son rythme.

UNE OUVERTURE SUR LE MONDE

La Digitale Académie est un dispositif complémentaire au parcours universitaire classique. « Les coaches que nous recrutons ne sont pas des professeurs. Ils peuvent avoir un profil de formateurs, mais sont avant tout dans la méthodologie ou dans les ressources humaines : ils sont là pour aider à s’organiser et s’ouvrir sur le monde », explique Christophe Testi. Cette vie étudiante parallèle s’agrémente de débats sur l’actualité, de sorties culturelles, afin de rompre l’isolement de l’enseignement à distance. Car, une fois les étudiants de la Digitale Académie plus aguerris, notamment après l’obtention d’un DAEU ou d’un BTS, l’objectif n’est pas nécessairement l’accès à l’emploi mais aussi la poursuite des études dans une université. « C’est en cela que ce dispositif rejoint la mission d’Alméa. Nous souhaitons être une passerelle pour faciliter l’insertion des jeunes en études supérieures », conclut Christophe Testi. Entrer dans la vie active, certes, mais avec son bagage de confiance, d’autonomie, de responsabilité et de diplômes.