Un sous-préfet à la relance attendu dans les Ardennes

Avec Bourguignon Barré à Hautes-Rivières, l’entreprise Arden Plast fait partie des 55 premiers projets retenus dans le plan « France Relance ».

Lors de deux réunions de mobilisation, les entreprises, les collectivités locales, les artisans et les commerçants ont été incités à profiter des opportunités du plan de Relance.

Une première réunion de mobilisation des acteurs économiques ardennais au plan « France Relance » a été organisée dans les locaux de la Chambre de commerce et d‘industrie de Charleville-Mézières par la Préfecture des Ardennes avec l’aide du réseau consulaire.

Mise sur pied par Arnaud Briganti, étudiant en stage l’Ena travaillant actuellement à la Préfecture, cette assemblée a regroupé un large panel d’activités (industrie, artisans, commerçants, exploitants agricoles, éleveurs, services à la personne…) ainsi que les directeurs de la Dirrecte et de la direction départementale des territoires, Noël Quipourt et Julie Brayer Mankor ainsi qu’Alain Lobet, directeur du pôle de développement territorial à la Région Grand Est, et Jean-Louis Amat, directeur de l’agence de développement économique.

LE MODE D’EMPLOI DU PLAN DE RELANCE

Les Ardennes sont en attente d’un sous-préfet de la relance pour le mois de novembre dont on ne connaît pas encore l’identité mais qui sera l’un des trente premiers à être nommé sur le territoire national et le seul dans le Grand-Est. « Cela montre l’attention particulière dont bénéficient les Ardennes de la part de l’Etat », estime le Préfet qui a présenté les grandes lignes du plan gouvernemental, montré la capacité des acteurs présents à se saisir des opportunités et des moyens qui vont se présenter à eux.

Il a, pour cela, tenté d’aiguiller l‘assistance sur les déclinaisons possibles à l’échelon territorial en s‘attachant, par exemple, à créer une synergie avec le Pacte Ardennes. « C’est une opportunité intéressante pour accélérer les fiches déjà identifiées et relancer ainsi la dynamique d’un dispositif qui a déjà fait ses preuves ».

Si les Ets Bourguignon-Barré de Hautes-Rivières ont figuré parmi les premiers lauréats retenus, on sait déjà que d’autres dossiers locaux ont été ficelés et présentés soit au fonds de soutien à l’automobile (7), soit à celui de l’aéronautique (2) ou même dans le cadre des Territoires de l’industrie (5).

Par ailleurs, un dossier d’activité partielle et deux accords d’activité partielle longue durée ont d’ores et déjà signés avec des entreprises en difficulté.

6,5 MILLIONS D’EUROS DE DOTATIONS POUR LES INVESTISSEMENTS DES COLLECTIVITÉS

La réunion a permis de recenser les mesures qui peuvent bénéficier aux particuliers, entreprises et collectivités locales. Une liste de choses possibles dans différents domaines a été répertoriée. Comme, entre autres : la décarbonation de l’industrie, la modernisation des centres de tri/recyclage, la valorisation des déchets, le soutien aux projets industriels, le renforcement des fonds propres des TPE, PME ET ETI, la modernisation des abattoirs, la rénovation énergétique, la biodiversité, le renouvellement urbain, etc.

Les services de l’Etat sont appelés à accompagner au mieux les diverses candidatures déposées pour faciliter la constitution des dossiers. Tout est fait pour que ce plan gouvernemental porte totalement ses fruits dans les Ardennes. Par ailleurs, lors d’une autre assemblée en Préfecture, un message a été envoyé aux EPCI afin de les inciter à profiter pleinement de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) qui va abonder 6,5 millions d’euros au département. Dont 2,4 millions d’euros d’ici la fin d’année 2020.

Un bonus qui va permettre l’exécution de 33 projets communaux liés à la rénovation énergétique, à la restauration du patrimoine ou à l’assainissement et qui vont être bientôt déclenchés. La finalité étant aussi de faire repartir le secteur du BTP. D’où l’enjeu de cette forte mobilisation préfectorale sur le territoire…

Arden Plast à Mouzon est le second lauréat ardennais du plan « France Relance »

Après Bourguignon-Barré, Arden Plast, spécialiste de l’emballage et du conditionnement durable et réutilisable, est la deuxième entreprise ardennaise à avoir vu son projet industriel retenu parmi les lauréats des fonds de soutien aux investissements de modernisation de la filière automobile.

Mis en place par le gouvernement les 26 mai et 9 juin dans le cadre du plan « France Relance » à l’intention de PME souhaitant se relancer après la crise sanitaire, ce soutien sectoriel va permettre à l’entreprise, implantée à Mouzon sur la zone industrielle du Jard, de rebondir.

Le projet d’Arden Plast, baptisé « Alveus », doit en tout cas lui permettre d’atteindre la taille critique dans un marché de plus en plus européen en réunissant deux entreprises régionales du Grand Est aux compétences industrielles similaires et au positionnement complémentaire.

« Nous sommes satisfaits que l’État soutienne Arden Plast dans son projet de développement avec une entreprise dont on ne peut encore révéler l’identité avant que cette union soit finalisée d’ici la fin de l’année. Grâce à cet engagement financier, le risque nous apparaît moins important d’unir ainsi nos forces », souligne Benoît d’Harcourt, PDG d’ArdenPlast.

Par la mise en œuvre de synergies déjà identifiées et sécurisantes pour le futur des deux sites de production et de leurs personnels, ce projet créera un ensemble économique solidement ancré dans le Grand Est et durablement capable de répondre aux enjeux écologiques et économiques de demain dans son secteur d’activité.

Arden Plast (43 employés pour 16 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019) compte déjà une filiale avec Adenca, laquelle réalise des travaux de découpe et d’estampage de moquette pour des clients extérieurs.

SPÉCIALISTE DES SOLUTIONS D’EMBALLAGE ET DE PROTECTION

Fondée en 1986 par d’anciens salariés de Sommer avant d’être reprise en 1993 après un dépôt de bilan par le Vosgien Extendos, la SAS Arden Plast est présidée depuis 2012 par Benoît d’Harcourt, lequel a remis cette société ainsi qu’Ardenca sur la voie du renouveau.

Experte en solutions d’emballages réutilisables des centaines de fois, résistantes aux chocs et insensibles à l’humidité, Arden Plast sait ainsi protéger, caler, conditionner et entreposer toutes sortes de produits et composants industriels dans des flux circulaires logistiques pendant leur process d’assemblage et de stockage.

Pour la conception sur mesure en petite, moyenne et grande série d’éléments de calage, de bacs, caisses gerbables, plaques, boîtes, intercalaires, barquettes et rouleaux de protection, elle utilise un matériau polyvalent et dans l’air du temps s’inscrivant dans la logique de l’économie circulaire : le polypropylène extrudé alvéolaire 100 % recyclable (PPEA).

Après avoir extrudé, découpé et façonné ses produits, Arden Plast (qui dispose d’un bureau d’études) trouve ses clients dans différents secteurs, comme la pharmacie, la cosmétique, l’automobile, la logistique, l’agroalimentaire, le bâtiment, la métallurgie, les verreries, le flaconnage, le transport et l’impression.

Ses contenants sont aussi utilisés pour l’archivage par les bibliothèques, musées, universités, les Archives nationales ainsi que les lieux de préservation du patrimoine.

Rappelons que la région Grand Est recense actuellement dix projets lauréats (quatre dans l’aéronautique et huit dans l’automobile) qui représentent un investissement productif de plus de 17 millions d’euros. L’ensemble de ce projet bénéficiera d’un soutien de plus de six millions d’euros.