Éric Gauthier. Il a créé Alvina en 2017 pour redonner vie à la source Salmanière d’Alvignac-Miers et pallier les problèmes intestinaux.
Ce Lotois d’origine a fait le pari de redonner vie à la source Salmanière d’Alvignac-Miers reconnue depuis le XVIe siècle pour ses vertus laxatives et ainsi mettre en lumière l’une des pépites de son patrimoine local. Cette idée lui trottait dans la tête depuis presque une décennie. En 2012, la cinquantaine entamée, il décide de quitter un poste à responsabilité en Espagne au sein du groupe Andros et de laisser 26 ans de carrière derrière lui pour concrétiser un rêve. « J’ai créé une première entreprise dans le domaine de l’engrais bio sur le point aujourd’hui d’être cédée, tout en gardant un œil sur ce sujet car c’était, pour moi, un capital non exploité de mon territoire. À partir de 2017, lorsque j’ai su que le Sivu composé des mairies de Miers et d’Alvignac, propriétaire des 35 hectares du site, souhaitait relancer la source, j’ai collaboré avec les élus pour obtenir les autorisations d’exploitation et élaborer le projet. » C’est ainsi que l’entreprise Alvina est née.
Les eaux sulfatées sodiques d’Alvignac-Miers seraient efficaces à plus de 80 % pour traiter des problèmes de constipation et de lithiases biliaires. Cette source naturelle a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre et fait l’objet d’une douzaine de thèses. « On lance en février, une étude médicale plus moderne formalisée par le CHU de Clermont-Ferrand et le professeur Dapoigny, gastro-entérologue pour appuyer ce discours ».
Si l’entrepreneur ne se définit pas comme un ayatollah du bio et de l’économie circulaire, il défend un mode de vie rural et le respect de la nature. « La vraie écologie selon moi consiste à combiner des actions intelligentes de l’homme avec une préservation de la nature. Je suis convaincu que les gens rejettent de plus en plus les produits chimiques dans leur vie. Ma solution permet ainsi d’offrir une alternative aux médicaments, sachant que 20 % de la population souffre de problèmes intestinaux en France », soulève-t-il.
Le fondateur vise une production de 4 millions de litres d’ici quatre ans.
Cette eau médicinale, dont la bouteille de 50 cl sera 100 % biodégradable et compostable, une première dans l’histoire de l’eau minérale, sera exclusivement distribuée en pharmacie, dans les magasins diététiques et sur internet. « L’objectif n°1 est de faire 70 % de nos ventes sur internet car l’idée est de proposer un programme de 21 jours en relation avec des spécialistes pour retrouver un transit normal, comme avec une cure thermale », explique le dirigeant.
Il aura fallu quatre ans et 850 K€ d’investissements pour que le projet soit sur pied, ou presque. « Dans le cadre de l’arrêté préfectoral, le forage est déjà prêt. Le chantier de construction de l’atelier d’embouteillages, devrait bientôt démarrer, avec une capacité de stockage de 6 millions de bouteilles ».
Aujourd’hui, incubé chez Nubbo, à Toulouse jusqu’en septembre, « une chance » selon lui, il doit encore trouver 20 % de financement, affiner sa solution digitale et recruter.