Un plan de relance inédit de 80 M€ pour préparer l’avenir

Les entreprises touristiques, comme les commerces de proximité et l’artisanat pourront bénéficier d’avances remboursables et de subventions dans le cadre du fonds L’Occal.

La Région, 12 des 13 départements de l’Occitanie et 144 intercommunalités vont abonder, au côté de la Banque des Territoires, le nouveau fonds L’Occal, destiné à soutenir la reprise des TPE et PME des secteurs du tourisme, du commerce de proximité et de l’artisanat.

C’est un dispositif de soutien d’une ampleur inédite par le nombre d’acteurs qu’il mobilise qu’ont présenté jeudi 28 mai Carole Delga, présidente du Conseil régional d’Occitanie, Olivier Sichel, directeur général adjoint de la Caisse des Dépôts et Thierry Ravot, directeur régional de la Banque des Territoires. De fait, ce fonds dénommé L’Occal agrège autour de la Région et de la Banque des Territoires 12 des 13 conseils départementaux d’Occitanie et à ce jour 144 intercommunalités, soit 90 % d’entre elles. Doté de 80 M€ dont 17 M€ de la Banque des Territoires et 19,3 M€ de la Région, le fonds L’Occal a pour ambition de soutenir la relance de l’activité dans les entreprises des secteurs du tourisme, du commerce de proximité et de l’artisanat – soit 40 000 structures en Occitanie dont près de 38 000 comptent moins de trois salariés – et ce dans l’ensemble des territoires de la région. Des entreprises qui ont été fortement affectées par les mesures de confinement quand elles n’ont pas été tout simplement mises à l’arrêt.

PRÉPARER L’AVENIR

Rétroactif à compter du 14 mars, ce nouveau dispositif voté le 29 mai vise avant tout les entreprises de moins de 20 équivalents temps plein (ETP).

Il concerne aussi bien « des besoins de trésorerie que le soutien à l’investissement », précise la présidente de région, afin de répondre « au plus près des besoins du terrain ».

Il prévoit ainsi, dans un premier volet, des avances remboursables destinées à couvrir les besoins en fond de roulement (BFR), assorties d’un différé de remboursement de 18 mois et d’un délai de deux ans pour rembourser les montants avancés. Cette aide est plafonnée à 50% du BFR dans la limite de 10 K€ pour les commerces, l’artisanat et les structures touristiques jusqu’à trois salariés, et de 25 K€ pour les plus grosses structures.

L’autre volet du fonds L’Occal concerne des subventions d’investissement pour la mise en œuvre des mesures sanitaires. Ces subventions peuvent atteindre 70 % de l’investissement, mais sont également plafonnées à 2 000 € pour les commerces et artisans de proximité et à 20 K€ pour les structures touristiques.

Ces aides pourraient ainsi financer aussi bien l’achat d’une paroi en plexiglas pour un chauffeur de taxi, que les investissements réalisés par un commerce d’habillement pour sécuriser le parcours de ses clients, ou encore un camping, qui doit dans la perspective de sa réouverture, réaménager son espace d’accueil ou sa supérette… « Des dépenses pas nécessairement élevées mais rendues indispensables par la crise », pointe Carole Delga.

SOLIDARITÉ DES TERRITOIRES

Les départements et intercommunalités qui participent à cet effort collectif abonderont le fonds à hauteur de 2 à 6 € par habitant, en fonction de leurs moyens. Les Hautes-Pyrénées devraient ainsi voter une dotation de 2 € par habitant tandis que l’Ariège devrait porter son effort à 3 € par habitant, le Conseil départemental de Haute-Garonne, qui ne participe pas au fonds, ayant lui, a précisé Carole Delga, fait le choix de rester « autonome dans ses actions ».

« L’ampleur de cette coopération assez unique », selon les mots d’Olivier Sichel, a été également plébiscitée par les élus et notamment la présidente du Conseil départemental de l’Ariège. Christine Téqui souligne ainsi : « il  était important que cette coopération se mette en place. On agit toujours plus et mieux lorsqu’on est plusieurs à intervenir. L’effet de levier est plus intéressant que si nous étions partis seuls de notre côté ». Le fonds L’Occal sera géré dans le cadre de comités d’engagement organisés dans chaque département, comités auxquels seront associés l’ensemble des partenaires ainsi que notamment les chambres consulaires. Il entrera en vigueur à partir du 4 juin et sera effectif jusqu’à la fin de l’année.

Une feuille de route pour Lourdes et le thermalisme

C’est ce qu’a annoncé Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État, le 25 mai.

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, dans le cadre de son tour de France virtuel des régions, s’est entretenu le lundi 25 mai avec les élus et les professionnels du tourisme de la région Occitanie afin de mesurer les impacts de la crise sanitaire sur leurs activités. L’occasion pour le secrétaire d’État de rappeler l’importance des dispositifs d’aide mis en place par l’État pour soutenir les entreprises de la filière touristique lourdement affectée. Des mesures présentées la semaine précédente par le Premier ministre et dont les  principales sont : la création d’un PGE « saison » ; le renforcement de l’enveloppe des prêts Tourisme distribués par Bpifrance, portée à 1 Md€ ; ou encore la mise en place d’un plan d’investissement en fonds propres, porté par Bpifrance et la Caisse des Dépôts abondé de 1,3 Md€. Soit 18 Mds€ d’aides au total dont la moitié dédiée au financement de l’investissement car explique Jean-Baptiste Lemoyne, « il faut à la fois manier le très court terme et ne pas perdre de vue le tourisme de demain et investir pour rester au niveau. De nombreuses destinations dans le monde ont émergé depuis une quinzaine d’années et la France, même si elle est première en termes d’attractivité touristique, ne doit pas rester les deux pieds dans le même sabot. »

Dans la pratique, 8 000 entreprises du secteur du tourisme ont bénéficie d’un PGE en Occitanie pour un montant global de 641 M€. « En complément du PGE, Bpifrance et la Région Occitanie ont mis en place le prêt Rebond qui a permis d’aider 22 entreprises à hauteur de 2 M€ et le prêt tourisme qui vient d’être lancé a permis d’aider sept entreprises pour 1,7 M€, mais il est amené à monter en puissance puisque nous avons acté 1 Md€ sur le prêt tourisme », a précisé le 25 mai Jean-Baptiste Lemoyne.

Lequel a annoncé l’élaboration dans le cadre du comité interministériel du tourisme d’une « feuille de route spécifique pour Lourdes compte tenu de l’impact de l’épidémie sur l’économie lourdaise et des Hautes-Pyrénées », un département où les recettes tirées du tourisme représentent 33 % du PIB. Le thermalisme, qui joue également un rôle particulièrement important dans certains territoires d’Occitanie, devrait bénéficier lui aussi d’une feuille de route dédiée.