Un nouvel appel à projets biogaz et méthanisation lancé

Biométhane

Les congressistes sont venus de toute la France pour structurer la filière biométhane.

À Troyes, la convention d’affaires de la filière laisse apparaître de nouvelles utilisations, notamment dans les transports.

Région pionnière en la matière, le Grand Est entend bien continuer de soutenir activement, avec le soutien de l’Ademe et de l’Europe, les projets de biogaz et de méthanisation. À l’occasion de la 7ème convention d’affaires du bio-gaz et de la méthanisation, organisée à Troyes par le cluster Biogaz Vallée et le pôle IAR, Pascale Gaillot, vice-présidente du Grand Est et Thierry Baig, directeur régional délégué de l’Ademe, ont annoncé le lancement d’un nouvel appel à projets dans les semaines à venir. Le précédent avait connu un large succès, « notre région représente à elle seule 20 % des demandes en France actuellement », rappelle Pascale Gaillot.

La perspective d’une diminution des aides aux projets à l’avenir a eu pour effet de provoquer « une bulle » de projets pour bénéficier du cadre réglementaire actuel de tarif d’achat, de mécanismes de compensation et d’appels d’offres de l’Etat. Résultat, plus d’une quarantaine d’unités étaient en construction dans la région au printemps dernier, et une soixantaine de projets avaient déjà été acceptés. L’Aube et la Marne étaient particulièrement actives dans la méthanisation, avec la mise en service d’unités de plus en plus importantes comme celle de Biogaz d’Arcis cette année. Le Grand Est, qui est déjà le premier producteur en France, devrait ainsi compter rapidement 200 unités de méthanisation sur les 800 que compte la filière biogaz en France. « Cela a représenté 280 millions d’investissements réalisés en milieu rural dans le Grand Est », ajoute Pascale Gaillot.

DU BIOMÉTHANE POUR LES CAMIONS

Si l’injection du biogaz dans le réseau de GRT Gaz reste le débouché pour le bio gaz, d’autres utilisateurs se montrent intéressés. « Pour la première fois, la convention d’affaires accueille aussi des participants de la filière des transports car si au départ nous étions focalisés sur la production, il faut désormais rapprocher l’amont et l’aval, notamment en direction de nouveaux demandeurs », analyse Xavier Joly, président de Biogaz Vallée.

En tant que carburant, le bioGNV s’affirme comme une solution opérationnelle de mobilité décarbonée dans les transports. Les constructeurs de poids lourds comme Iveco, présent à la convention, proposent déjà des camions et des bus capables de rouler au GNV, gaz naturel véhicule, et au bioGNV, le biométhane.

Dans l’Aube, la TCAT qui organise les transports en commun dans l’agglomération troyenne, utilise déjà un bus roulant au biométhane. Les pouvoirs publics entendent favoriser le développement de ce type de transport propre en maillant le territoire de points de charge de gaz naturel. « La grande distribution demande aussi aux transporteurs d’inclure une part de plus en plus importante de carburants biosourcés dans les cahiers des charges », constate par ailleurs Xavier Joly. Au-delà des tables rondes organisées pendant les deux jours pour 350 congressistes de toute la France, ce sont 900 rendez-vous individuels qui ont eu lieu entre professionnels à l’occasion de la convention organisée au centre de congrès de l’Aube.