Un nouvel acteur du marché ferroviaire

Électrotechnicien de formation, Jérôme Anselme a créé OCS2 il y a tout juste deux ans. (Photo : JDP)

Depuis septembre 2017, la société OCS2 se fait discrètement une place sur le marché des équipements ferroviaires et des installations caténaires.

Originaire de la Nièvre, Jérôme Anselme est sur l’axe Dijon-Beaune depuis la fin de l’année 2000. C’est au sein de la société Simel, aujourd’hui TE Connectivity, à Gevrey-Chambertin, qu’il a commencé à travailler sur le ferroviaire. « À un moment donné, on m’a proposé de gérer la ligne de produits dédiée pour les installations ferroviaires et pour les caténaires. J’ai commencé à m’intéresser à ces produits qui sont des produits de connection qui sont montés sur les câbles pour les lignes caténaires, pour assurer l’alimentation en énergie des trains électriques », explique Jérôme Anselme. Une première expérience qui lui a permis de nouer des liens avec des entreprises de construction de caténaires, comme Alstom, Colas ou encore Cegelec, et de développer une connaissance du marché et des clients. Après trois années au sein de cette société, Jérôme Anselme a été repéré par un chasseur de tête. « L’univers de la caténaire est un microcosme qui peine à attirer de nouveaux collaborateurs », confie-t-il. Il a alors rejoint une société bordelaise spécialisée dans la fabrication d’équipements caténaires pour développer leur activité à l’internationale, depuis la Côte-d’Or. Cette nouvelle expérience lui a permis d’acquérir de nouvelles expériences sur la partie commerciale. Pendant 12 ans, il a pu voyager à travers le monde pour accompagner des projets d’électrification ferroviaire et caténaire. Ce sont toutes ces connaissances accumulées, notamment sur les produits mais aussi concernant les interlocuteurs et les principaux acteurs de la caténaire à l’international, qui l’ont poussé à démarrer sa propre activité.

UN MICROCOSME AU SEIN DU MONDE FERROVIAIRE

« Le ferroviaire est un monde extrêmement complexe. Il y a bien sûr le matériel roulant et la voie, mais aussi la signalisation caténaire, les sous-stations d’alimentation et enfin le métier de la caténaire. On se trouve sur les poteaux et entre ces derniers ». C’est sur ce métier de niche en particulier que Jérôme Anselme a souhaité miser, étant devenu avec le temps un acteur et un interlocuteur du marché français. Il a ainsi lancé OCS2 (pour Overhead catenary solutions & services), aujourd’hui installée dans la zone artisanale de Gilly-lès-Citeaux. Représentant pour un certain nombre de marques, Jérôme Anselme a signé des contrats d’agent commercial avec un fabricant allemand, un consortium italien et une société suisse. « À travers ces contrats d’agent, je dois développer les ventes pour ces marques sur un territoire donné. Je visite donc les clients potentiels pour pouvoir mettre en avant leurs produits et les vendre ». En parallèle et grâce à la bonne connaissance des produits et à une certaine maîtrise technique, l’entrepreneur propose des packages produits. « En Algérie, par exemple, ces sept dernières années, une petite dizaine de tramways a été mise en service et globalement construite par des entreprises françaises. On a confié aux algériens la gestion, l’exploitation et la maintenance de ces réseaux. Mais ils n’ont pas encore accumulé suffisamment d’expérience pour être autonome. J’ai donc réalisé des contrats avec eux pour les accompagner sur le sourcing des pièces de rechange ». Établir une liste de pièces, les classer par grandes familles et faire correspondre les bons fournisseurs… Jérôme Anselme en extrait ensuite une synthèse pour faire une offre globale avec toutes les gammes de produits. En plus des pièces homologuées sur un territoire donné, il propose aussi d’autres pièces homologuées sur d’autres réseaux comme le ferroviaire italien ou encore espagnol.

CASSER LES CODES POUR INNOVER

Aujourd’hui, Jérôme Anselme travaille seul et n’a pas besoin d’appliquer les mêmes marges que des sociétés beaucoup plus structurées, avec un grand nombre de salariés et un parc machine. Il peut donc proposer ce travail d’accompagnement technique à un prix raisonnable pour le client. « La réussite du TGV français a eu un rayonnement à l’international. Toute cette expérience accumulée en France a ouvert des portes pour un bon nombre d’entreprises pour aller à l’international », confie-t-il. S’il reconnaît que le marché français est plutôt frileux aux nouveaux partenaires, ce dernier entend vouloir devenir un nouvel acteur du marché en lançant toute une série de produits sous la marque OCS2.

En plus d’essayer de proposer de nouvelles pièces homologuées sur d’autres marchés et parfois plus résistant pour un coût inférieur parce que conçues dans des matériaux différents, Jérôme Anselme souhaiterait intégrer de l’innovation. « Je vais proposer à Divia d’installer des capteurs sur les isolateurs de secteur. Ces derniers seront connectés via un boîtier et permettront d’analyser le taux d’impact au passage d’un tram sur la caténaire », détaille-t-il. Cette innovation pourrait permettre un plus grand suivi du matériel pour un meilleur entretien des lignes.