Un nouveau réseau féminin à objectif business

Bouge ta Boîte emploie 12 salariées. Au premier plan au centre, Marie Eloy entourée des participantes à la rencontre de lancement. L’adhésion à Bouge ta Boîte est de 490 euros par an.

Déjà présent dans 60 cercles en France, Bouge ta Boîte se différencie des réseaux féminins d’entraide par son objectif : aider les entrepreneures à développer leur chiffre d’affaires. Ses créatrices ont mis au point un fonctionnement très cadré et misent sur la recommandation entre paires.

Se faire la courte échelle. Peut-être un peu trivial comme expression mais une formule qui résume le style sans complexe porté par le réseau Bouge ta Boîte. Pas seulement de la convivialité, de l’écoute mais aussi des objectifs « sonnants et trébuchants ». Ce langage, qu’on entend plus naturellement dans la bouche des hommes, est le bienvenu si l’on en croit les statistiques fournies par Marie Eloy lors de la réunion de présentation de son réseau, le 7 mars dernier à Dijon : « Si l’on arrive presque à la parité en matière de création d’entreprise, seules 20 % des femmes vivent correctement de leur activité. » Pour y remédier, il faut aux femmes ciblées par Bouge ta Boîte – entrepreneures, professions libérales et conjointes collaboratrices – plus qu’un simple encouragement, un véritable plan de bataille et un réseau utile. Marie Eloy sait de quoi elle parle puisqu’elle a créé il y a quatre ans Femmes de Bretagne, un réseau d’entraide associatif qui affiche près de 7 000 membres. Pour Bouge ta Boîte, elle est passée à la création d’entreprise et a sollicité des partenaires tout ce qu’il y a de plus business : Axa, BNP Paribas, O2, SocomoreVenture, Sncf Développement, BPI France, Raise. Elle a déjà réalisé une première levée de fonds depuis la création de la société il y a un an et demi et est en train d’en boucler une deuxième « de plusieurs centaines de milliers d’euros », pour une activité prometteuse qui affiche 600 « bougeuses » et un objectif de 1 500 à fin 2019. Le réseau est à la fois physique et digital. Physique grâce aux cercles, un ou plusieurs par ville, des groupes de 20 personnes aux activités complémentaires. Animé par une « boosteuse », chaque cercle se réunit un vendredi sur deux, de 12h45 à 14h15, un horaire très précis qui oblige à être rigoureux et tient compte du planning multitâches des entrepreneures.

SE RECOMMANDER HORS DU CERCLE

Le contenu lui aussi est très cadré. Un mot d’ouverture, une minute de pitch pour présenter son activité, 20 minutes consacrées à découvrir le métier de l’une des membres avant la partie « boost », le cœur du réacteur. « Chacune dit son objectif et formule aux autres des demandes de coups de main », pour favoriser des mises en relation business.

Autrement dit, autant de personnes dans le cercle, autant de réseaux mobilisés. Des ateliers mensuels de formation croisée et quelques minutes chaque mois autour d’un thé ou d’un café avec une autre membre de son cercle complètent la formule. Bouge ta Boîte a aussi développé des outils numériques et digitaux : un site internet avec pour chaque adhérente une page personnalisée et une application dédiée qui connecte tous les cercles, créant des portes d’entrée sur d’autres territoires. À Rennes, où sont nés les premiers cercles, les « bougeuses » « ont chiffré à 80.000 euros le business généré depuis septembre ».

En savoir plus : www.bougetaboite.com

« Apporter mon expérience, transmettre »
Valérie Lescure, dirigeante de TP LOC Environnement


« J’ai acquis beaucoup de choses avec l’expérience, sur le tas, mais cela m’a pris beaucoup de temps. Ces jeunes entrepreneures ont l’opportunité de le faire dans un réseau bienveillant et encourageant, elles apprendront beaucoup plus vite ! Je peux apporter mon expérience, transmettre, et j’attends en retour des échanges et une ouverture, notamment sur les nouvelles technologies, que je n’ai pas dans mon activité au quotidien. Je ne prendrai peut-être pas tout de suite un rôle pour laisser la priorité aux jeunes, mais à l’issue de la présentation j’ai envie de prendre une place et des responsabilités ».