Un musée qui rayonne

Vendredi 17 mai, le musée des Beaux-Arts de Dijon a rouvert ses portes mettant fin à 14 ans d’études, de travaux et de rénovation. L’occasion de faire le point sur la place du musée dans le paysage économique et culturel dijonnais.

Le musée des Beaux-Arts, c’est environ 150 000 visiteurs par an. Il attire près de 70 % de visiteurs français et 30 % d’étrangers. Une fréquentation exceptionnelle, due non seulement aux œuvres qu’il contient mais aussi à son architecture et son histoire. Le Palais des Ducs de Bourgogne à Dijon construit au VIe siècle était auparavant le lieu de résidence des ducs, puis des rois et des gouverneurs de la région. C’est depuis 1831 qu’il abrite le musée des Beaux- Arts, ce qui fait de lui l’un des plus vieux musées de France.

UNE ATTRACTIVITÉ HISTORIQUE

Les siècles qui l’ont traversé ont laissé derrière eux une histoire qui attire de nombreux touristes. « À Dijon, on a la chance que le musée des Beaux-Arts attire de par ses collections, son territoire et son architecture. Il bénéficie d’une aura via son histoire », explique David Liot, directeur des musées et du patrimoine de Dijon. Un charme historique avec lequel s’accorde Christine Martin, adjointe à la culture à la mairie de Dijon : « Les touristes étrangers viennent à Dijon pour chercher l’histoire de la ville et de la France. C’est un territoire d’authenticité pour les touristes du monde entier. L’attachement au patrimoine français a encore été démontré par l’émotion générale lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris ».

UN POUVOIR CULTUREL

Le musée des Beaux-Arts s’inscrit dans un tissu culturel à Dijon. Et la culture, pour Christine Martin, c’est un atout essentiel pour l’attractivité et le dynamisme d’une ville. À Dijon, le budget alloué à la culture représente 25 % du budget global de la ville. « Le musée des Beaux-Arts attire au-delà de la métropole dijonnaise, tout comme l’Opéra », assure l’adjointe. Le musée est un lieu de passage obligé lors d’une visite de la région, au même titre que la gastronomie de la ville, son terroir, ses vignes ou ses vins. « Dans le musée on entend toutes les langues. Quand on passe dans la région, le musée des Beaux-Arts est un lieu incontournable, grandiose », exprime David Liot. Et pour mettre en mouvement ce patrimoine, Christine Martin se réjouit de l’offre culturelle de Dijon qui montre que la capitale des Ducs n’est pas seulement une ville d’Histoire mais qu’elle est aussi contemporaine et Dijon créative. Elle cite notamment les galeries, les cafés concerts, le port et sa péniche culturelle, en somme tous les lieux qui rythment Dijon. Une force culturelle dans laquelle le musée des Beaux-Arts veut intégrer tout le monde. Sa gratuité qui demeurera après sa rénovation, veut permettre de lever les freins financiers pouvant bloquer certaines personnes pour accéder à la culture. « Le musée a une vocation sociale, il est ouvert à tous les publics. C’est un bien commun, il appartient à tout le monde », précise David Liot.

UNE RÉNOVATION QUI REDONNE UN COUP DE DYNAMISME

La rénovation et la réouverture du musée des Beaux-Arts, par l’intérêt et la curiosité qu’elles ont suscité, « boostent » considérablement l’attractivité du lieu. Un évènement qui offrira et offre déjà un gain de visibilité pour Dijon. Un coup de projecteur puissant pour faire redécouvrir la ville. Le nombre de visiteurs attendus après la réouverture du musée est de 300 000 à 400 000. « Ce n’est pas un chiffre fou ! Depuis le 1er janvier il n’y a que la salle des tombeaux qui est ouverte, il y a toujours 12 000 visiteurs qui viennent tous les mois ». Pour découvrir les 1.500 œuvres accrochées aux murs du musée de Beaux-Arts, l’adjointe à la culture est sûre que les visiteurs seront au rendez- vous. Une rénovation porteuse de bons augures pour l’avenir, mais qui donne déjà des résultats aujourd’hui. Le chantier du musée qui a duré une dizaine d’années a fait travailler plus de 25 entreprises, dont certaines, très locales. « On va du plus gros groupe comme C3B Construction à de petites entreprises de la région. On a fait appel à un restaurateur de Semur-en-Auxois par exemple. La rénovation du musée a touché de nombreux corps de métier », explique Christine Martin.

Le musée des Beaux-Arts a de l’âge, mais ne se laisse pas dépasser par son temps. La ville est consciente de son fort potentiel d’attractivité et sa rénovation va sans doute renforcer sa place au cœur du patrimoine et de la culture de Dijon.