Dans un contexte national marqué par un fort dynamisme du marché de l’emploi des cadres, la Bourgogne Franche-Comté n’a pas fait exception en 2018. L’évolution positive devrait se poursuivre en 2019, sur un rythme plus modéré toutefois, selon les chiffres de l’enquête annuelle menée par l’Apec.
R &D, commercial- marketing ou production industrielle… Voici les secteurs pour lesquels, si vous êtes cadre, vous devriez être le plus « chassé » en Bourgogne Franche- Comté en 2019. C’est une des informations apportées par l’enquête annuelle réalisée par l’Apec (auprès de 588 entreprises et sur une période de deux semaines) afin de sonder le marché de l’emploi des cadres. De fait, ce marché devrait afficher une belle santé dans notre région, sans pour autant atteindre les résultats connus en 2018. Le bilan régional de l’année passée se résume de manière très positive, comme le souligne Dominique Doussot, déléguée de l’Apec pour la Bourgogne Franche-Comté : « on peut parler, pour 2018, d’un niveau de recrutements record, en progression de 36 % par rapport à 2017, avec près de 6.000 cadres embauchés (5.880 exactement)». De ce point de vue, la dynamique régionale s’est placée très au-dessus des chiffres nationaux, où la progression, sur la même période, n’aura été que de 11 %. Toujours en 2018, sur la région, l’essentiel des recrutements de cadres aura été réalisé dans les secteurs des services et de l’industrie (85 % à eux deux). 31 % des embauches ont concerné des cadres revendiquant de un à cinq ans d’expérience. On trouve ensuite les jeunes diplômés (14 % des embauches) alors que les personnes fortes de plus de 20 ans d’expérience ont peu profité de cette bonne santé du marché. Dans notre région, le taux de chômage des cadres s’affiche désormais à 3,3% (un peu moins de 9 % au plan national, toutes catégories de salariés confondues). Au terme de 2018, la région aura créé près de 1.500 nouveaux postes de cadres. Leur nombre atteint 107.800, soit une progression de 1,4 % par rapport à 2017, inférieure au taux de progression observé à l’échelle de la France (+2,1 %). Trois départements auront été moteurs dans le dynamisme qui s’est exprimé en 2018 : la Côte-d’Or, le Doubs et le Jura.
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Voici donc pour ce qui est du bilan. Mais l’enquête Apec permet surtout de faire quelques projections sur l’année qui vient de démarrer. Le premier enseignement à en tirer est que, si en 2018, la Bourgogne avait plus recruté que la Franche-Comté (dans une proportion 60/40) il semble que 2019 soit placée sous le signe de l’équilibre. La fourchette de prévision des embauches se place entre un minima à 5.500 et un maxima à 6.030, soit, par rapport à 2018, une baisse de 6 % dans le pire des cas ou une hausse de 3% dans le meilleur. À nouveau, le tiercé Côte- d’Or-Doubs-Jura se montre le plus optimiste en la matière, avec 17 % des entreprises sondées en Côte-d’Or qui envisagent de créer des postes cadres et 16 % dans le Doubs comme le Jura (la moyenne régionale est à 12 %). En queue, on trouve la Saône-et-Loire, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort qui n’affichent qu’un taux de 6 %. Les secteurs les plus porteurs se trouveront du côté des services (51 % des prévisions d’embauches) mais aussi de l’industrie (32 %). Au plan national, sur ce dernier secteur, les prévisions ne sont qu’à 15 %. Sur les fonctions recherchées en 2019, ce sont les études et la recherche et développement qui devraient être les plus demandées (20% des prévisions d’embauches) devant le commercial et le marketing (19 %), la production industrielle et les chantiers (17 %). Des proportions sensiblement équivalentes aux tendances qui ressortent au plan national, à l’exception notable de l’informatique : 20% des prévisions d’embauches en France, mais seulement 3 % en Bourgogne Franche-Comté. « La nature des postes que l’on propose évolue aussi, souligne Dominique Doussot, ainsi, on cherche plutôt des technico-commerciaux, que des commerciaux « purs”».
De manière plus générale, la déléguée régionale de l’Apec note une ouverture globale du marché, dans les recrutements, où l’on pense de plus en plus en termes de compétences et pas seulement de diplômes ou de filières. Une évolution que l’organisme prend en compte dans son rapport avec les cadres qui sont ses clients. «On leur demande aujourd’hui de remplir un profil constitué de compétences, explique Dominique Doussot, et nous faisons le même travail au niveau des entreprises : nos consultants leur demandent de définir des compétences lorsqu’ils passent une annonce ». C’est une culture du « matching » qui se développe où l’on ne cherche plus seulement un CV, mais où la rencontre se fait sur des compétences. Une tendance lourde dans le monde du travail. Dès lors, pas de raison pour que le marché de l’emploi des cadres y échappe…