Un marché aubois très actif entre deux confinements

« Nous avons aussi beaucoup plus de demandes de la part de Parisiens »

Selon Nicolas Martinot, directeur du groupe Martinot Century 21, transactions, locations et investissements locatifs n’ont pas été impactés par la crise.

Comme ailleurs, le marché de l’immobilier dans l’Aube a connu deux temps d’arrêt complet au moment des confinements. Mais le bilan, que ce soit en termes de transactions ou de locations n’est pas mauvais pour autant. « Il y a eu un fort effet de rattrapage pendant quatre mois, dès la fin du déconfinement. Ceux qui avaient des projets d’achats avant le confinement les ont maintenus et finalisés et les recherches de locations ont été très actives », commente Nicolas Martinot, directeur général du groupe aubois Martinot Immobilier Century 21, qui compte une douzaine d’agences en Champagne (Aube et Marne), Bourgogne et Île-de-France. Le confinement aura tout de même joué un rôle en faisant évoluer le contenu des demandes. « Il est clair que les demandes de biens se sont orientées vers des biens avec des jardins pour les maisons et des terrasses ou balcons pour les appartements. Pour les maisons, la demande est plus forte sur l’agglomération troyenne mais les acheteurs hésitent moins à s’éloigner au-delà d’une vingtaine de kilomètres s’il peuvent avoir davantage d’espace », poursuit-il.

Malgré les deux périodes de confinement, le volume d’activités devrait être équivalent à celui de l’année dernière dans l’Aube. « Tous les marchés ont été dynamiques, nous avons vu revenir des investisseurs pour faire du locatif par exemple », ajoute Nicolas Martinot. Dans ce contexte favorable de forte demande, les délais moyens de vente se sont réduits passant sous la barre des 60 jours avec des marges de négociations très faibles de moins de 4 %. Les prix de l’immobilier troyen sont restés soutenus, avec des hausses significatives pour des maisons avec jardin dans l’agglomération. Par exemple, une maison en très bon état de 100 m2 à Saint-André-les-Vergers a trouvé preneur à 215 000 €, une autre de 190 m2 rue Pédron à Troyes s’est vendue 365 000 euros. Des prix bien loin de la folie parisienne. « Nous avons aussi beaucoup plus de demandes de la part de Parisiens désireux de s’installer en province après le déconfinement, et qui sont attirés par les prix très accessibles du marché immobilier troyen », fait remarquer Nicolas Martinot. L’année 2020 aura aussi fait évoluer les codes. « On constate aussi que les gens n’hésitent plus à louer un appartement ou une maison sur la base de visites virtuelles uniquement, c’est une évolution des comportements », conclut-il. 

Dans les Ardennes le marché résiste

« À Charleville-Mézières, si une maison est au prix et dans un bon état général, elle part en moins d’un mois », indique Christophe Colinet, directeur général de l’agence Foncia Charleville. Si pour l’investisseur il y a du « business » à faire, pour les primo-accédants c’est plus compliqué, surtout depuis le resserrement des conditions d’octroi de crédit par les banques. « Dans les Ardennes, il y a certes un parc vieillissant, mais pour celui qui investit en faisant des travaux, en locatif, la rentabilité est ensuite de plus de 10 % », explique Christophe Colinet. De facto, depuis quelques années, des investisseurs parisiens se sont positionnés sur le marché carolo. « Après le premier confinement, nous avons ressenti une réelle embellie, sur les maisons avec jardin, tout le monde voulait son carré de verdure ; aujourd’hui, ce n’est plus la même chose. Le financement est plus difficile et les gens ne sont plus dans la même optique. » Aujourd’hui, sur le marché ardennais, « il y a clairement plus d’offres que de demandes, mais c’est à cause de biens très vieillissants qui ne trouveront plus preneurs. » Comme certains immeubles de la ville de Sedan notamment, devenus « invendables ». À Rethel, le marché est différent, dans une ville « dynamique et bien gérée, entre Reims et Charleville avec tous les équipements qu’il faut. »