RTE va accueillir sur son futur poste de Faux-Fresnay (Marne) 400 MW d’électricité d’origine renouvelable produite notamment dans la Marne et l’Aube pour l’injecter dans le réseau de transport d’électricité.
Le vaste chantier du futur poste de transformation électrique de Faux-Fresnay avance à grands pas et l’équipement devrait être opérationnel pour l’été 2021. Un poste de transformation hors du commun, comme en témoigne le montant de l’investissement, s’élevant à 21 millions d’euros. Pour rappel, RTE prévoit d’investir 49 millions d’euros en 2020 dans le Grand Est, et a prévu de recruter 25 CDI d’ici à la fin de l’année et 25 alternants à la rentrée. Il est vrai que pour RTE – Réseau de Transport d’Electricité – le futur poste de transformation revêt un caractère stratégique pour le développement des énergies renouvelables en Champagne-Ardenne. En substance, cet équipement va recevoir l’électricité produite notamment par les éoliennes, les panneaux photovoltaïques ou encore par les bioénergies, très présents dans cette partie de la Marne et de l’Aube, en la portant à 400 000 volts pour que ce courant puisse voyager loin avec de plus gros volumes. « Ce poste de transformation pourra accueillir 400 méga-watts d’électricité d’origine renouvelable, ce qui représente pratiquement la moitié de la production d’une tranche de centrale nucléaire », précise Élisabeth Bertin, déléguée de RTE Est. C’est donc une phase essentielle de l’action de RTE au service de la transition énergétique qui progresse continuellement. Ainsi, en 2019, la production éolienne dans le Grand Est, concentrée notamment dans la Marne et l’Aube, a augmenté de 21,1 %, celle hydraulique de 17,5 % et les bioénergies de 23 %. Dans le même temps, la production nucléaire reculait de 5,2 %. Le bilan de la couverture électrique régionale des énergies renouvelables, qui est en moyenne de 23 % en France, est très importante dans le Grand Est avec un taux de 38,2 %.
UN PYLÔNE DE 62 MÈTRES
Le futur poste à très haute tension de Faux-Fresnay, planifié dès 2015 dans le cadre du schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables, contribuera à renforcer le poids du Grand Est dans cette transition énergétique. D’autant que les projets continuent de se bousculer au portillon avec une progression, en 2019, du parc de production d’électricité de 6,5 % pour l’éolien, de 10,7 % pour le solaire et de 5,7 % pour les bioénergies.
La ligne de 400 000 volts qui assure le transport d’électricité des postes de Méry-sur-Seine, dans l’Aube, jusqu’à Reims-Vesle, va donc accueillir de l’électricité verte en passant par Faux-Frenay. Un gigantesque pylône de 62 mètres de hauteur et de 95 tonnes vient de prendre place sur le site du futur poste de transformation. Un pylône bien plus important que le précédent qui ne faisait que supporter les lignes qui passaient. « La nouvelle structure devra non seulement assurer la continuité des lignes de 400 000 volts, mais aussi la liaison avec le poste de transformation », rappelle Élisabeth Bertin.
Le chantier, interrompu pendant la crise sanitaire, a repris le 4 mai. RTE indique aussi que la sécurité d’approvisionnement en électricité a été assurée pendant toute la durée de la crise. Certes, dans le Grand Est, la consommation électrique a chuté jusqu’à 20 %, par exemple dans les secteurs de l’automobile et de la métallurgie. En revanche, la chimie et l’agroalimentaire, ont limité la baisse de consommation à 10 % et retrouvent déjà un niveau équivalent à celui de l’an passé à la même période.
