Un laboratoire mixte pour le collagène de synthèse

Au laboratoire mixte, Bénédicte Motte, directrice générale adjointe du CHU Dijon Bourgogne ; David Vandroux, président et CEO de NVH Medicinal.

Jeudi 14 mars, NVH Medicinal et le CHU Dijon Bourgogne inauguraient leur laboratoire mixte au service du collagène de synthèse. Objectif
premier : tester un candidat médicament pour guérir les hémorragies.

La création de ce laboratoire mixte, à 20 mètres des urgences, représente une réelle opportunité pour NVH Medicinal. La biotech dispose désormais d’une plateforme clinique au plus près du terrain afin d’accélérer le développement de son médicament pour traiter les hémorragies à base de collagène de synthèse. À terme, NVH Medicinal compte investir 100.000 euros d’équipement dans ce laboratoire mis à disposition par le CHU Dijon Bourgogne. Ce lieu lui donne accès aux patients dans les meilleures conditions pour progresser dans ses validations. « Les plaquettes sanguines sont fragiles et doivent être utilisées dans les premières heures après le prélèvement », précise le docteur Emmanuel de Maistre, responsable du laboratoire d’Hémostase, investi depuis le début dans la dimension clinique des recherches de NVH Medicinal. De son côté, le CHU Dijon Bourgogne répond à sa mission de service public et offre aux Dijonnais l’accès aux dernières innovations.

POURQUOI LE COLLAGÈNE DE SYNTHÈSE ?

En cas de saignement, la formation du caillot de plaquettes sanguines est la première étape de la réparation du vaisseau. Pour jouer ce rôle parfois vital, les plaquettes doivent être activées. C’est l’une des fonctions parfois méconnues du collagène. NVH Medicinal a pris une longueur d’avance mondiale avec la conception d’un collagène de synthèse miniaturisé, et donc injectable. Celui-ci est plus efficace et sécurisé que les collagènes d’origine animale. Son application dans le traitement des hémorragies est au stade du candidat médicament. « Par exemple, un soldat en mission qui fait une hémorragie à la tête, sans hôpital à proximité, pourrait lui-même s’injecter le médicament pour stopper le flux de sang », précise David Vandroux, président et CEO de NVH Medicinal. En ajoutant que l’armée française suit de très près le projet.

C’EST DU « WIN-WIN » !

« Nous avons toujours travaillé en équipe avec le CHU Dijon Bourgogne depuis dix ans », souligne David Vandroux. « C’est du win-win ! », assure-t-il. Concrètement l’établissement a mis à disposition des moyens de recherche et co-déposé des brevets avec NVH Medicinal. « Certes, déposer des brevets, c’est important. Cela représente 500.000 euros d’investissement, soit 10 % de nos investissements sur dix ans. Mais, ce qui est indispensable c’est le côté humain avec un comité scientifique de haut niveau » précise David Vandroux. Le laboratoire mixte mobilise des cliniciens, des biologistes, des ingénieurs et des techniciens. « Il s’inscrit dans la durée avec l’objectif de mettre en commun les expertises et de valider les concepts de nouveaux candidats médicament », précise Bénédicte Motte, directrice générale adjointe du CHU Dijon Bourgogne. Si l’actualité la plus évidente concerne le domaine de l’hémostase – cela représente un marché potentiel de quatre milliards de dollars selon David Vandroux – d’autres projets sont dans les cartons. L’unité mixte NVH Medicinal / CHU Dijon Bourgogne réunit les équipes expertes pour finaliser les problématiques autour du collagène. La fibrose devait être le prochain sujet d’actualité. « D’ici deux ans, nous envisageons de produire du collagène pour recréer le tissu des organes, via des imprimantes 3D », assure le fondateur de NVH Medicinal. De quoi réjouir les fans du film « Le cinquième élément »…