Un Hacking Health bisontin en très bonne santé

De gauche à droite : Etienne Boyer, président du pôle de compétitivité des microtechniques, Jean-Louis Fousseret, président du Grand Besançon et maire de la ville, Chantal Carroger, directrice générale du CHRU de Besançon : les trois co-fondateurs du Hacking Health de Besançon.

Le Hacking Health de Besançon entame sa troisième année d’existence et il peut déjà se prévaloir d’un bilan très positif. L’évènement a atteint son principal objectif : faire émerger des projets innovants en santé, les transformer en nouveaux produits, générer la création de start-up.

Les 18, 19 et 20 octobre se déroulera le

troisième marathon d’innovation en santé Hacking Health (HH) à Besançon. Le 6 février, les trois co-organisateurs de cet évènement unique, né en 2012 au Canada, que sont : le Grand Besançon, le Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Besançon et le Pôle de compétitivité des Microtechniques (PMT), organisaient une conférence de presse pour présenter le bilan des deux premières éditions et les perspectives à venir. Si Chantal Carroger, directrice générale du CHRU évoquait sa fierté de participer à cette innovation fédératrice de toutes les énergies locales, le président du Grand Besançon et maire de la ville, Jean-Louis Fousseret affirmait de son côté, sa satisfaction à voir tant de projets avancer : « Aujourd’hui nous sommes dans le succès. Une réussite qui voit des projets émerger et se transformer en produits commercialisables, créateurs d’emplois. » Un satisfecit qui s’est vu renforcé par la visite, lors de la deuxième édition du HH de Besançon, d’Annie Lamontagne, responsable du développement international du Hacking Health. « La dimension que le marathon a pris ici, si rapidement et ses résultats sont remarquables : c’est le seul exemple des 54 marathons présents dans le monde qui, dès sa première édition, a généré le dépôt d’un brevet » a-t-elle déclaré. Elle a souligné également le côté assez unique de la mobilisation de l’écosystème complet du Grand Besançon : enseignement supérieur, entreprises, CHRU, professionnels de santé, associations de patients, spécialistes du numérique, établissements de recherche… Cette synergie et cette implication de talents et de compétences très complémentaires font la force du Hacking Health de Besançon et offrent ainsi un bilan très positif pour les deux premières éditions. Ainsi, 15 mois après la première édition d’octobre 2017, une entreprise s’est créée : Shine Medical ; une start-up est en cours de création : VascMap ; un consortium s’est constitué avec le CHRU, l’Institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC), Shine Medical et l’opérateur de télémédecine bisontin Covalia pour développer un projet de repositionnement de patient en radiothérapie et six autres projets sont en passe de devenir de nouveaux produits ou services. L’édition 2018 est à l’avenant avec, trois mois après sa réalisation : la présence de deux porteurs de projets en pré-incubation : Audrey Amiotte et Jean-Marc Bideaud (voir encadré). Douze projets ont, par ailleurs, de très fortes chances de générer un nouveau produit ou service et un projet a permis de répondre directement au besoin du lanceur de défi. « Des avancées qui attirent de plus en plus le regard des entreprises, précise Étienne Boyer, président du PMT. La fin de l’année a été notamment marquée, pour le PMT, par la signature d’une alliance avec le pôle parisien Medicen, le plus grand pôle de compétitivité des technologies innovantes en santé (biotech, medtech et santé numérique…) de France. Une des raisons citées par ce géant pour acter ce rapprochement était notamment son fort intérêt pour le HH de Besançon. En cela, l’évènement remplit pleinement une mission d’attractivité économique de notre territoire ».

À CHAQUE NOUVELLE ÉDITION SON PETIT PLUS

Après avoir organisé la première édition du marathon d’innovation en 2017, un showroom de l’innovation en santé a été intégré en 2018. « Le principal objectif du HH 2019 sera de finaliser et mettre au point une “couveuse” pour aider les projets issus du marathon et leur donner le maximum de chances d’aboutir à la réalisation de produits », développe Jean-Louis Fousseret. Déjà amorcée sur la dernière édition de l’évènement, cette couveuse devra, fin 2019, permettre aux équipes qui se constituent lors du marathon de poursuivre ensuite le travail et aux porteurs de défis, qui ont en général une activité professionnelle et ne peuvent la mettre en suspens, de continuer le pilotage et la maturation de leur projet. « La dimension très collaborative du Hacking Health va s’élargir encore pour permettre de sou- tenir les projets et les aider à aller le plus loin possible » a conclu l’édile.

hacking-health.org/fr/ besancon-fr

Quatre exemples de réussite

Sylvain Grodemouge et sa société Shine Medical. Fondateur de Shine Research, une start-up bisontine qui développe un moteur numérique permettant de générer des jeux vidéo, Sylvain Grosdemouge est intervenu au Hacking Health (HH) 2017 en tant que coach. Il a aussitôt réalisé combien les technologies qu’il met au point pouvaient s’appliquer au domaine de la santé et a décidé de créer une structure dédiée au développement de projets dans le domaine. Ainsi est née Shine Medical qui joue un véritable rôle d’accélérateur pour les projets issus du HH Besançon demandant des développements numériques. Quatre projets sont déjà en cours d’accompagnement.

Jean-Marc Bideaud et son projet de motorisation universelle pour fauteuils roulants. Accompagnant son fils handicapé, le pari de Jean-Marc Bideaud était de concevoir une motorisation universelle adaptable sur n’importe quel fauteuil roulant, en conservant ses qualités : léger, pliable… Jean-Marc Bideaud et son équipe sont parvenus à produire un prototype en 48 heures lors du HH 2018. Une deuxième version a suivi, confirmant l’intérêt de la solution proposée. Grâce au prix Grand Besançon du projet le plus prometteur, Jean-Marc Bideaud va pouvoir financer un troisième prototype et progresser sur plusieurs aspects de son projet. Repéré par l’incubateur Deca BFC lors du Hacking Health, il suit le parcours de pré-incubation, ce qui l’a convaincu de s’inscrire dans un vrai projet de création d’entreprise. Sa start-up devrait voir le jour début 2020.

Fanny Delettre, de l’Établissement français du sang (EFS) de Bourgogne-Franche-Comté. Très engagé dans la recherche et l’innovation, l’EFS s’est fortement impliqué dans le HH de Besançon dès sa première édition. Il y a déposé quatre problématiques en 2017 et deux en 2018. L’établissement dispose d’une direction de la valorisation au plan national et a la capacité de porter le développement des projets, ce qu’il a fait en s’appuyant sur l’écosystème technologique bisontin. Les projets présentés en 2017 sont à des stades d’avancement différents. L’un d’eux, réalisés depuis, a permis le dépôt d’un brevet sur l’accélération de la décongélation de plasma (le projet permet de réaliser cette opération en quelques minutes au lieu de 20 habituellement). Un autre : la création d’une application mobile est en cours de finalisation,au niveau national, pour faciliter l’accueil et l’entretien pré-don des donneurs de sang. Enfin un dispositif de retournement corrélé à une évaluation qualitative des poches de sang, susceptible d’intéresser le monde entier, est en cours de développement.

Christine Kavan et son application Glucimiam. Diététicienne au CHRU de Besançon, Christine Kavan porte le projet Glucimiam : une application en direction principalement des personnes ayant un diabète de type 1 dont le développement a été initié lors du HH 2017 et qui a reçu le prix de la CPAM. L’évènement lui a permis de nouer des contacts notamment avec Shine Medical (en charge du développement technique) et de soulever l’intérêt de partenaires, parfois outre-Atlantique. Après une année de persévérance, elle a réuni des partenaires financiers, dont la région qui apporte 50% des capitaux et une association locale -BIABFCS- qui œuvre pour la prise en charge optimale du diabète. Le projet va donc se concrétiser rapidement.