Une initiative originale, pour la première fois dans la région, pour faire se rencontrer porteurs de projets et investisseurs.
Au menu du « fund-truck » jaune, posé devant la technopole de l’Aube, pas de spécialités culinaires mais les noms de trois start-up auboises inscrits sur le tableau noir proposant le menu du jour. Ce fundtruck est en fait une initiative lancée en 2015 par Sowefund, une plateforme de crowdfunding par actions qui a déjà collecté plus de 30 millions d’euros pour une quarantaine de start-up.
C’est la première fois que le « fundtruck » a fait étape dans le Grand Est, avec des haltes à Troyes, Nancy et Strasbourg. « À chaque fois, nous sélectionnons trois start-up locales qui viennent pitcher dans un foodtruck devant un parterre d’investisseurs potentiels », indique Benjamin Wattinne, co-fondateur de Sowefund. Des investisseurs qui vont voter pour un vainqueur lors de chaque étape locale, puis régionale, et enfin nationale. « Tout ce qui permet de faire connaître mon projet est bon à prendre », ajoute Benjamin Faraggi, l’un des trois candidats aubois retenus. Spécialiste de la technologie block-chain, il a présenté un projet dans l’air du temps, récompensant financièrement les citoyens agissant contre le réchauffement climatique. L’application Bas Carbone Blockchain trace les distances parcourues à vélo et à pied au lieu de la voiture, calcule les économies de CO2 qui sont en quelque sorte « rachetées » par des entreprises cherchant à limiter leur taxe carbone.
DES INVESTISSEURS INTÉRESSÉS
Patrick Baillot, fondateur de Viatic Académie et de la plateforme pilotermacommune.fr vise les élus communaux pour les former et les aider dans la gestion de leur collectivité. « Je compte présenter mon projet au salon des maires 2019 pour un lancement à grande échelle au printemps 2020 », explique- t-il. Pour y parvenir, il cherche à lever 500 000 euros pour réaliser cette étape. Troisième candidat, Simon Dalmas, cofondateur de la marque de vêtements féminins Danaïde France. « Une marque qui mise sur le naturel avec une réflexion autour du recyclage et de la durabilité », résume-t-il en soulignant que ses vêtements sont garantis dix ans. La jeune marque troyenne a déjà fait le salon Made in France et souhaite participer à des évènements internationaux. Elle cherche donc à lever 350 000 euros en vue d’augmenter sa communication.
C’est Viatic qui a été élu par les investisseurs présents et Patrick Baillot est allé défendre son projet à Strasbourg. Mais au-delà, il s’agissait surtout de nouer des contacts avec des investisseurs. « Pitcher dans un foodtruck est un format différenciant et ludique qui oblige à être direct : c’est aussi une occasion de déceler un projet pour lequel on serait passé à côté avec une présentation classique », reconnaît Guillaume Joerg, secrétaire général de Capital Grand Est. Cette société régionale en capital investissement historiquement présente en Alsace et Bourgogne-Franche Comté dispose de plus de 100 millions d’euros sous gestion à travers trois fonds d’investissements, Cap Innov’Est, Alsace Création et Alsace Croissance. « Nous avons en préparation un nouveau fonds qui interviendra en Champagne et notamment sur les départements de la Marne et de l’Aube », annonce celui qui a suivi les étapes du fundtruck pour nouer des contacts.
