Un Erasmus pour les agriculteurs bio

Vache

L’Europe agricole n’a pas de frontières. C’est en tout cas l’ambition du programme Erasmus +, qui permet déjà aux élèves agriculteurs de quitter leur pays d’origine pour aller compléter leur formation dans un autre pays de l’Union européenne.

L’Union européenne finance un tout nouveau projet italien baptisé « Startup Bio » avec la collaboration de FederBio, qui rassemble les associations de la filière de l’agriculture biologique.

L’objectif est de former, dans chaque pays européen qui y participera, 80 agriculteurs bio pour un total de 320 personnes. La sélection aura lieu à l’automne prochain, avec la volonté de convertir 100 entreprises agricoles traditionnelles au bio.

Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, avec près de 13 millions d’hectares exploités en Europe sans pesticides ou produits chimiques. Un nombre en hausse de 25 % depuis 2012. L’Italie figure parmi les bons élèves de la classe européenne, juste derrière l’Espagne.

En Italie, près de deux millions d’hectares sont cultivés en bio, soit 15,4 % des terres arables. Selon l’Association italienne pour l’agriculture biologique (AIAB), une exploitation biologique sur trois en Europe est italienne. Un bon point pour l’économie transalpine qui a enregistré, ces dix dernières années, une explosion de 600 % des exportations bios. À environ deux milliards d’euros, l’Italie en est ainsi aujourd’hui le deuxième exportateur mondial, juste derrière les États-Unis.

Le projet Start Up ambitionne d’amplifier encore ce mouvement vers une agriculture plus saine, mais aussi plus innovante. Il proposera pendant deux ans une formation qualifiée aux jeunes agriculteurs, tout en aidant les entreprises agricoles traditionnelles à se reconvertir. Ce, avec l’aide d’outils numériques dans les domaines de la gestion, de la logistique et de la distribution commerciale des produits. Les start-up ainsi créées pourront bénéficier de services sur mesure offerts par le tout nouvel incubateur européen pour l’agriculture biologique. L’Italie figure, là encore, en haut du classement. Le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a progressé de plus de 30 % ces cinq dernières années, d’après un rapport du principal syndicat de la profession. Une entreprise nouvelle sur trois est dirigée par un jeune. La moitié d’entre eux ont un diplôme d’études supérieures, ce qui explique que 57 % d’entre eux misent sur l’innovation. Un pari gagnant : leur chiffre d’affaires est supérieur de 75 % à celui de leurs confrères traditionnels.