Émeric OudinUn dirigeant confiant

Le dirigeant d’Axe Environnement, Émeric Oudin, préside le CJD national depuis le 1er juillet 2020.

Le dirigeant aubois de l’entreprise Axe Environnement a pris les rênes du CJD en tant que président national le 1er juillet 2020.

Émeric Oudin est arrière petit-fils, petit-fils, fils et frère d’agriculteurs. « J’ai toujours baigné dans le milieu agricole. J’ai grandi dans l’exploitation que mon arrière grand-père avait acheté il y a 100 ans à Rhèges ». À l’âge de seize ans, c’est tout naturellement, que le Troyen intègre l’école d’agriculture de Sainte-Maure. Avec en poche un BTS en technologie végétale, il quitte l’Aube pour la région Paris Île-de-France en 1999 afin d’entrer à l’école de commerce et négoce agricole de la TECOMAH. 

RACHAT D’ENTREPRISE

En 2001, dès l’obtention de son diplôme (CCAF), il travaille pour la société australienne de produits agro-chimiques Nufarm. Il est alors responsable commercial régional pour les secteurs de Charente-Poitou et centre Limousin. C’est en 2004 qu’il change d’entreprise pour exercer le même métier, cette fois au sein du groupe industriel de produits phytopharmaceutiques Phyteutop, pour le Bassin parisien et la Picardie.

« En 2008, j’ai décidé de racheter Axe-Environnement. Jusqu’en 2012, l’entreprise était installée à Rhèges, sur le siège de l’exploitation familiale. Avant de déménager à Romilly, où elle est depuis huit ans », explique le chef d’entreprise aubois. La société spécialisée dans la conception et la commercialisation de matériels pour protéger la santé et l’environnement des agriculteurs travaille pour la France majoritairement et pour l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. « En 2008, nous étions cinq personnes pour un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros. Aujourd’hui, ce sont vingt personnes qui y travaillent pour un chiffre d’affaires de six millions d’euros », se félicite Émeric Oudin.

« Notre but est de protéger la terre et ceux qui la font vivre. Notre mission est d’accompagner les professionnels de l’agriculture dans tout ce qui va les protéger. Diminuer les risques du travail et des produits phytosanitaires. Et nous développons du matériel pour diminuer l’empreinte des produits sur l’environnement, sur l’eau notamment», explique le dynamique entrepreneur, avant d’ajouter : « Il est aujourd’hui d’autant plus important d’accompagner les agriculteurs dans les exigences et les nouvelles normes HVE que les cahiers des charges leur demandent ». 

LE CJD, UNE ÉCOLE POUR PROGRESSER EN MANAGEMENT

Au sein de son entreprise, Émeric Oudin prône des valeurs comme la confiance et la responsabilité. Chantre d’une économie au service de l’Homme, il s’efforce de « manager de la façon la plus humaine possible ». Étant donné que l’entreprise réussit si les clients sont satisfaits, il ne fait pour lui aucun doute que des collaborateurs épanouis et engagés sont la clé de ce succès.

Son parcours associatif démarre lorsqu’il devient lauréat du réseau Entreprendre en 2008. Pendant deux ans, il s’investit dans le pilotage d’entreprises. Cette expérience lui permet d’échanger avec d’autres entrepreneurs et lui donne envie de continuer dans cette voie. C’est en 2012 qu’il rejoint ainsi le CJD de l’Aube, en s’occupant notamment du recrutement. Il devient président de la section de l’Aube en 2016, pour un mandat de deux ans non renouvelable. Appelé en 2018 par le président national pour rejoindre son Comex, il sera élu président du CJD national en décembre 2019 pour en prendre les rênes le 1er juillet 2020.
« Les grands enjeux de notre mandat sont basés sur deux ambitions. La première est d’allier excellence écologique et excellence économique, explique-t-il. La deuxième est de considérer l’entreprise comme étant un lieu d’épanouissement des collaborateurs et citoyens, un lieu de vie, au-delà de sa mission de créer de la valeur ».

Et d’évoquer l’importance de créer une dynamique et des chaînes de solidarité. Tout l’enjeu, selon lui, étant d’arriver à déployer les conditions en tant que manager pour que les collaborateurs de l’entreprise puissent s’épanouir dans cette organisation. Un autre des thèmes de prédilection du CJD n’est autre que l’inclusion. Cela concerne des sujets liés aux relations femmes-hommes ou encore ceux liés aux personnes en situation de handicap : «Trois personnes handicapées travaillent chez Axe Environnement. Je ne les ai pas embauchées parce qu’elles étaient handicapées mais parce qu’elles étaient compétentes ! »

Le mouvement patronal – comptant aujourd’hui au niveau national 5 200 chefs d’entreprise adhérents – s’engage également pour la jeunesse. L’objectif visé avec la ministre de la Jeunesse de former 1 500 apprentis a d’ailleurs été dépassé, le nombre de 2 000 apprentis ayant même été atteint au niveau national. « J’ai deux apprentis dans mon entre- prise par exemple », souligne-t-il.

Au niveau des actions pour la protection de l’environnement, le CJD a une ambition forte de proposer à l’ensemble de ses adhérents des outils d’auto-diagnostic de leur bilan carbone. Autre volet d’action, la solidarité qui revêt une importance toute particulière en ce moment. Les collaborateurs ont besoin de lieux d’écoute et d’échanges. « Nous allons dans les jours qui viennent mettre en place une plateforme de psychologues, pour que nos adhérents puissent être écoutés et accompagnés car certains d’entre eux sont dans des situations compliquées », annonce d’ores et déjà le président du CJD.

«Je suis globalement hyper confiant pour l’avenir, à condition d’y réfléchir. La situation est compliquée pour certaines entreprises parce qu’elles manquent de visibilité, mais il faut rester à l’écoute des évolutions des manières de consommer, des nombreuses opportunités à saisir au milieu de tout ça, dont la consommation locale, observe-t-il. Il faut attirer l’attention des consommateurs sur leur manière de consommer car seulement 13 % de leur budget est consacré à l’alimentation alors que cela devrait représenter beaucoup plus ».

Et d’insister aussi sur le fait qu’il y a beaucoup de possibilités de réindustrialisation. « Au CJD, on travaille beaucoup pour mener des projets de relocalisation ».

Parcours

1979 Naissance à Troyes le 15 novembre.
1999 Entre à l’école de commerce et négoce agricole de la TECOMAH.
2001-2008 Responsable commercial régional chez Nufarm, puis chez Phyteurop.
2008 Rachat d’Axe Environnement. Installation à Romilly-sur-Seine en 2012.
2020 Prend ses fonctions de président du CJD national le 1er juillet.