Un contrat de développement territorial pour Vitry

Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François et président de la communauté de communes Vitry, Champagne et Der. (Photo : BB)

Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François et président de la communauté de communes de Vitry, Champagne et Der, souhaite ouvrir la démarche aux territoires voisins.

À la fin de l’été 2019, Jean-Pierre Bouquet signera son premier « Contrat de Développement Territorial vitryat, communauté de communes de Vitry, Champagne et Der, Vitry-le-François » avec l’État. Un document qu’il aborde comme un accélérateur d’initiatives pour l’ensemble du sud-est marnais. « Le contrat de développement territorial c’est l’histoire d’un dialogue constructif », explique Jean-Pierre Bouquet. « Il s’agit d’assurer des politiques convergentes pour absorber le choc de la disparition de la base Intermarché de Luxémont-et-Villotte par exemple ».

Car la naissance d’un tel contrat doit paradoxalement son existence à une disparition programmée, celle de la base logistique Intermarché, prévue à l’horizon 2023 ou 2024, avec la perte de près de 300 emplois à la clés.
« Depuis plusieurs années, cette question est évoquée en Sous-Préfecture entre les parties concernées », explique le maire de Vitry, qui n’a jamais été convié à ces discussions. « Dès que j’ai été informé de nouvelles menaces, début 2018, j’ai pris mes responsabilités parce que cette question dépasse la seule communauté de communes Perthois, Bocage et Der et le seul canton d’implantation de ce site. En fait, elle concerne tout le sud-est marnais, c’est pourquoi il me semblait normal que la communauté de communes de Vitry, Champagne et Der et que la Ville de Vitry-le-François soient impliquées dans ce processus ».

ÉVITER LA REPRISE DE LA CROISSANCE SANS EMPLOI

Après avoir alerté par écrit le Premier ministre, puis le Président de la République, le maire de Vitry a surtout profité de la visite de ce dernier à Châlons et au camp militaire de Suippes en mars 2018, pour lui faire part de ses inquiétudes au sujet de la situation de l’arrondissement et, plus précisément, du risque de fermeture de la base logistique Intermarché. « Lors de cet entretien j’ai rappelé au Président de la République qu’il avait déjà par le passé soutenu des territoires par le biais de contrats de développement territoriaux. C’est alors qu’il m’a donné son accord pour la mise en place d’un « Contrat de Développement Territorial vitryat, communauté de communes de Vitry, Champagne et Der, Vitry-le-François ». Il s’agit avant tout d’anticiper et d’accompagner les évolutions économiques et industrielles prévisibles du territoire, telles que cette fermeture de la base Intermarché, tout en renforçant son attractivité, les outils de formation et d’accueil des activités », précise Jean-Pierre Bouquet.

« Mon message principal était qu’il fallait éviter la reprise de la croissance sans emploi, ce qui serait la pire des choses pour un territoire industriel comme le nôtre ». Il a également reçu une réponse du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Lemaire, lui signifiant que « le Préfet de la Marne a d’ores et déjà engagé une réflexion sur un Contrat de développement territorial du Pays Vitryat ».

Depuis, Jean-Pierre Bouquet a travaillé avec la Préfecture sur l’élaboration de ce plan copiloté par l’État et dont la démarche a été présentée à Jean Rottner, président du Conseil régional, Grand Est et à Christian Bruyen, président du Conseil départemental de la Marne.

FÉDÉRER LES TERRITOIRES VOISINS

Pour Jean-Pierre Bouquet, qui a déjà fait de son territoire un des leaders de la transition écologique (lire ci-dessous), un tel contrat arrive à point nommé pour relancer le sud- est marnais et le rendre plus compétitif.

En juin 2018, le « Contrat de Développement Territorial » a déjà conduit à la création du Service Public de l’Emploi de Proximité (SPEP) piloté par la Sous-Préfète de Vitry et déjà en application. « Nous commençons à en mesurer les premiers effets concrets aujourd’hui. Cette disposition concerne tout l’arrondissement, tout comme le doublement de la « prime de revitalisation. Celle- ci est réhaussée pour atteindre le niveau de celles proposées par les territoires de Châlons-en-Champagne et de Saint- Dizier. Cela nous donne les atouts pour être compétitifs. Il n’y a pas de raison que l’on ne bénéficie pas de cet effet d’aubaine. Après c’est à nous de jouer… », souligne le maire de Vitry-le-François.

Aujourd’hui, l’élaboration de ce contrat est terminée et comprend l’ensemble des actions en accord avec la stratégie du Projet de territoire initié et mis en œuvre par la communauté de communes de Vitry, Champagne et Der. Une signature est envisagée pour la fin de l’été et le maire se veut fédérateur autour de ce contrat et du projet de reconversion territoriale : « La communauté de communes est prête à élargir le champ du Contrat de Développement Territorial pour bâtir des réponses face à cette situation catastrophique. C’est cela la solidarité territoriale », assène-t-il. « Dépassons les égoïsmes territoriaux et privilégions l’humain ».

Un Contrat de Transition Écologique pour le territoire
« Réaliser une conversion écologique et énergétique pour développer un nouveau mouvement sur le territoire », c’est l’objectif de Jean-Pierre Bouquet pour sa ville et sa communauté de communes. Le 9 juillet à l’occasion de la Journée Nationale des « Contrats de Transition Écologique » la Communauté de Communes Vitry, Champagne et Der, a été désignée comme l’une des 61 collectivités françaises à être lauréate du « Contrat de Transition Écologique » (sur 130 dossiers déposés sur le bureau du ministre de l’Environnement). « Ce nouveau succès confirme le bien-fondé de la stratégie globale de développement adoptée par notre collectivité et la pertinence de ses choix conduisant à un changement de modèle économique », se félicite le maire de Vitry et président de la communauté de communes de Vitry, Champagne et Der. « La préparation des « fiches action » va maintenant pouvoir commencer avec le concours des services de l’État ». La construction d’une chaufferie biomasse à l’automne, à laquelle seront adossés plusieurs projets liés à l’économie circulaire avec des créations d’emploi à la clé s’inscrit d’ailleurs dans cette dynamique. D’ores et déjà, l’obtention du CTE facilite l’accès aux crédits de droit commun ainsi qu’à ceux des grandes agences nationales, comme l’ADEME. « L’obtention du Contrat de Transition Écologique, s’inscrit dans la continuité du label Territoire à Energie Positive pour la croissance verte que nous avons obtenu en 2015 et des succès rencontrés par la Communauté de Communes à divers appels à pro- jets de l’ADEME (Économie circulaire, Plate-forme de rénovation énergétique, Territoire Hydrogène, Rénovation du patrimoine bâti des collectivités locales) et des investissements obtenus dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenier (PIA) tels que le Démonstrateur industriel pour la transition énergétique : stockage et conversion d’hydrogène ».