Un conseil départemental à l’offensive


Lors de la présentation des vœux à la presse, Georges Méric a réaffirmé les engagements de la collectivité.

Contexte social oblige, c’est une tournure très politique qu’ont prise les vœux à la presse du président du Conseil départemental de Haute- Garonne Georges Méric le 22 janvier. Pointant « le libéralisme débridé », « les injustices sociales », « la montée des populismes » ou encore « le communautarisme identitaire », l’élu a profité de l’occasion pour réaffirmer ses positions. « L’avenir souhaitable n’est pas dans cette fuite en avant dans cette société néolibérale mondialisée, a-t-il ainsi affirmé. Il demeure pour nous dans la rencontre, le partage, le lien, l’empathie, la solidarité, la responsabilité, avec priorité à l’humain dans le défi social et sociétal et priorité au vivant dans le tissu environnemental. Il est temps de mettre l’humain au centre du projet et de faire société ensemble et non les uns contre les autres comme aujourd’hui ».

Traduction de cette volonté, le président du Département entend « faire vivre la République » à travers la poursuite du « dialogue citoyen ». De nouvelles concertations seront ainsi lancées cette année sur des sujets aussi divers que la gestion du RSA, la gestion de l’eau, dans le cadre du projet Garonne Amont ou encore autour du thème « Haute- Garonne demain », une vision prospective du département.

LA MOITIÉ DU BUDGET POUR L’ACTION SOCIALE

Le président du Département entend aussi répondre aux attentes exprimées par le mouvement des Gilets jaunes en mettant en avant le volet social de son action. Près de la moitié du budget du Département, soit un peu moins de 785 M€, concerne en effet l’action sociale, montant en hausse de 3,5 % par rapport à l’année dernière, « sans augmentation de la part du département dans la fiscalité locale », a tenu à préciser au passage Sébastien Vincini, rapporteur général du budget. Le Conseil départemental prévoit, du reste, de renforcer son maillage territorial en créant sept nouvelles maisons des solidarités qui viendront s’ajouter aux 23 existantes. Une cinquantaine de recrutements est programmée dans ce but. La collectivité maintient également son projet d’expérimenter le revenu de base pour lutter contre la pauvreté. Dans ce but, les présidents de plusieurs conseils départementaux ont déposé une proposition de loi qui sera débattue à l’Assemblée nationale le 31 janvier.

RÉSERVES D’INDIENS

Évoquant « la détresse de la France périphérique » et sa « marginalisation », Georges Méric a également réaffirmé, lors de ces vœux, son opposition au principe d’une fusion du département et de la métropole, qui conduirait selon ses termes à la création d’« un département résiduel, en occultant sa métropole, ce qui paupériserait d’autant plus les territoires périphériques », sachant que ceux-ci constituent 93 % du territoire haut-garonnais, soit 600 000 habitants. La création d’un département résiduel est pour l’élu « inacceptable », pour plusieurs raisons : « c’est d’abord le divorce de l’urbain avec le périurbain et le rural. C’est inacceptable aussi en raison de la disparition de la solidarité et de la cohésion territoriales. La Haute-Garonne est une et indivisible, elle est com- posée de territoires différents mais complémentaires. C’est inacceptable aussi parce que cela maintiendrait et même augmenterait l’isolationnisme institutionnel de la métropole. Nous sommes contre la France avec 10 ou 12 métropoles et le désert français autour. Nous sommes contre les réserves d’Indiens », a-t-il expliqué. Sou- lignant que des métropoles avaient fait marche arrière sur le sujet, citant Nantes, Lille et Bordeaux, le président du Département s’est félicité du soutien à sa cause d’une grande majorité des maires de Haute- Garonne, maires périurbains, ruraux et de montagne, mais aussi de 21 des 37 maires de Toulouse Métropole également opposés au projet. L’élu rappelle enfin l’accord signé en juin dernier avec l’intercommunalité pour renforcer la coopération entre les deux collectivités. Paraphrasant la formule que le chef de l’État a utilisée récemment à Souillac à ce sujet, « le cousu main existe en Haute-Garonne, nous demandons à l’appliquer », a-t-il ajouté.