Un complexe « MySens » au Domaine de Montvillers

Marc Dubois, au centre, entouré de l'acteur franco-américain Christophe Lambert, Adnan El Bakri (à gauche), Sébastien Lagnier et Julien Fernandez, le directeur sportif du CSSA. (Photo : Pascal Rémy)

Marc Dubois a dévoilé les grandes caractéristiques de « MySens », projet d’envergure qui alliera tourisme, sports, bien-être et prévention santé.

Un hôtel quatre étoiles de pourrait ensuite être dupliqué dans 80 chambres avec, sur ses ailes, un pôle de prévention santé tout public (bilan de santé, tests, consultations, remise en forme avec des coaches, sophrologie, diététique, salle de relaxation, yoga…), un pôle de sciences sportives et un spa de 1 200 m2. Voilà en résumé le projet du premier Health Spa Ressort, présenté par Marc Dubois, le dirigeant du groupe Aplus, engagé depuis 1989 dans la quête du mieux-vivre. Devenu président du CSSA (Club Sportif de Sedan Ardennes) en 2013, suite à sa liquidation judiciaire, l’homme d’affaires natif de Sedan a donc profité du centenaire de son club de football le 14 septembre au stade Louis Dugauguez, pour annoncer son grand projet de transformation du Domaine de Montvillers – le centre de vie du CSSA – en complexe hôtelier et sportif.

« À travers cette réalisation, mon objectif est aussi de consolider le CSSA, et grâce à ce business, de lui donner les moyens économiques durables pour assurer sa pérennité et le ramener au plus haut niveau professionnel. Car ce club a besoin d’avoir un équilibre financier pour pouvoir grandir », a rappelé le président qui veut faire de ce complexe inédit, un moteur économique pour le club de football sedanais.

Des propos appréciés par le député et vice-président de la Région Grand Est Jean-Luc Warsmann « car on ne peut plus seulement compter, aujourd’hui, sur les collectivités locales », indique-t-il.

25 À 30 MILLIONS D’EUROS D’INVESTISSEMENTS

Pour bâtir cet ensemble dans un environnement naturel de 13 hectares ressourçant, doté d’un étang, d’arbres séculaires et du centre d’entraînement du CSSA , le groupe Aplus (400 salariés, 28 millions d’euros de chiffre d’affaires dans la construction et l’exploitation d’EHPAD et d’établissements de bien être associant hôtellerie et spa) s’est associé à deux partenaires rémois : les start-up Sports Science Expertise et Innovhealth.

Cette dernière, qui compte parmi ses actionnaires l’acteur Christophe Lambert et l’ex-patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, est dirigée par son fondateur, le médecin en neurologie d’origine libanaise, Adnan El Bakri, 33 ans, arrivé en France en 2004. Spécialisée dans la santé numérique, la start-up basée à Bezannes, a mis à la disposition du public un produit appelé « PassCare », un passeport de santé numérique interactif permettant à son titulaire de récupérer et exploiter toutes les données de sa santé et ainsi de mieux la gérer en faisant de la prévention. Grâce à cet éco-système interconnecté, Innovhealth qui emploie 30 salariés, se déploie en France et à l’international. Elle va prochainement créer des boutiques de santé connectées « Take- CareBoutique », à Reims en avril 2020 dans un premier temps, puis à Abidjan. Innovhealth va prochainement procéder à une levée de fonds de 5 millions d’euros.

Quant à sports Science Expertise, c’est un centre sportif innovant, fondé en mars 2017 par Maxime Point (dont le père, ancien footballeur professionnel a été responsable du centre de formation du CSSA) et Isaias Perez, 27 ans tous les deux. La start-up effectue des bilans de santé avant de faire des programmes individualisés d’entraînement en fonction des besoins des personnes (perte de poids, récupération de blessure, sport, santé), particuliers, amateurs ou professionnels.

PROJET 100% CHAMPARDENNAIS

Les trois partenaires créeront ensemble une nouvelle filiale du groupe Aplus. Dans cette perspective, Marc Dubois s’est aussi entouré d’un référent scientifique, Sébastien Lagnier, spécialiste en neurologie et membre du CNRS, et bénéficiera de la collaboration de l’Université de Bordeaux. L’approche de MySens est de proposer des outils adaptées à chaque individu afin d’optimiser leur mieux-être général en agissant comme un révélateur des potentiels physiques et psychologiques. Des particuliers comme des sportifs professionnels ou amateurs seront accueillis dans ce premier Health Spa Ressort qui pourrait ensuite être dupliqué dans le sud de la France et à l’étranger. Outre ses 80 chambres spacieuses réparties en trois catégories (confort, premium et supérieure), il comprendra donc un spa constitué d’un espace AquaSens de 800 m2, d’un bassin animé de 160 m2, d’un hammam, d’un bio sauna, d’un sauna infra-rouge et d’une grotte de glace.

Les aux autres adjonctions programmées, prévoient un espace lounge, bar, bibliothèque et billard, 350 m2 de salles de séminaires et un restaurant de 120 couverts axés sur la cuisine diététique qui serait géré en partenariat avec le lycée hôtelier voisin. Cette infrastructure haut de gamme représente un investisse- ment estimé entre 25 et 30 millions d’euros par le groupe Aplus et devrait déboucher sur la création d’une centaine d’emplois dans les différents métiers intégrés.

« MySens sera un lieu d’innovations et d’expérimentations au service du plus grand nombre. Avec l’ambition de contribuer aux réflexions sociétales actuelles et de s’ouvrir aux nouveaux enjeux et besoins des pratiquants sportifs », souligne Marc Dubois à propos de son nouveau concept. Autrement dit, changer le paradigme de la santé.

Le cabinet d’architecture lyonnais Chabanne & Partenaires a d’ores et déjà dessiné les esquisses du futur complexe hôtelier et sportif dont le business plan a été peaufiné par les trois associés du projet. Le permis de construire sera déposé en fin d’année et 36 mois seront ensuite nécessaires pour obtenir les autorisations administratives et procéder à la construction. Le complexe 100% champardennais, MySens devrait donc ouvrir ses portes à ses premiers clients en 2023.

Un château de caractère datant du XVIIIe siècle

Construit en 1770 par le baron Jean-Abraham Poupart de Neuflize, drapier de son état et qui l’avait acquis dès 1764, le château de Montvillers que l’on doit à l’architecte Jallier de Savault fut revendu en 1840, sous la restauration, au maître de forges Eugène Schneider, le grand industriel du Creusot, alors président du Corps législatif. Lieu de bataille entre l’infanterie de marine et les Bavarois lors de la guerre de 1870, le parc servit à l’époque à ensevelir 1 200 cadavres dans une gigantesque fosse. Devenu propriétaire, Charles-Emmanuel Palamet de Matharel mit le château à disposition d’une congrégation religieuse qui le transforma en école et en salle d’asile. En 1942, le lieu fut légué aux orphelins apprentis d’Auteuil. Inoccupé depuis 1985, le domaine fut racheté le 4 mai 1987 par le conseil général des Ardennes qui cherchait alors un terrain pour la construction du lycée hôtelier de Bazeilles sur une superficie de 5 hectares. Le reste fut vendu au CSSA (Club Sportif Sedan Ardennes) en 2000. Et à l’instar de leurs collègues de Nantes (la Jonelière), Bordeaux (Le Haillan), du PSG (le Camp des Loges), Marseille (la Commanderie) ou encore Montpellier (le domaine de Grammont), les joueurs de Sedan disposèrent d’un magnifique écrin pour préparer leurs matchs.

Le cabinet d'architecture Chabanne & Partenaires concevra le futur complexe hôtelier et sportif de Montvillers à Bazeilles, lieu de vie du CSSA. (Photo : Pascal Rémy)