Un art de fer à préserver

Benoit Ecrepont (à droite) a repris l’entreprise en 2012. (Photos : BB)

Spécialisée dans la métallerie, la serrurerie et la menuiserie aluminium, l’entreprise ardennaise Cheyere SA compte une vingtaine de salariés et des chantiers prestigieux en région.

Il n’est pas rare, de croiser, loin de Château-Porcien (Ardennes) où sont basés ses ateliers, des camions de chantier estampillés au nom de l’entreprise Cheyere et son slogan, « L’Art de fer ». Il faut dire que l’entreprise collabore au quotidien à des chantiers prestigieux dans un large périmètre loin de ses bases dans de nombreux projets avec des bailleurs sociaux, des promoteurs immobiliers, des industriels, des col- lectivités ou des Maisons de Cham- pagne. « Nous avons refait la verrière et des éléments de l’intérieur de la Maison de champagne Henriot, la cuverie Taittinger, la façade couleur or de la rue de l’Université, mais aussi des interventions sur le chantier Réma’ Vert pour Plurial Novilia à Reims, par exemple », souligne Benoit Ecrepont, président de la SA Cheyère.

Plus récemment, l’entreprise a réalisé la métallerie et la serrurerie du projet de cinéma rémois Opéraims. « C’est un chantier vitrine pour nous car nous y avons réalisé des éléments tels que les façades vitrées, toute la serrurerie-ferronnerie en intérieur mais aussi de superbes garde-corps et des verrières suspendues ». Charpentes, murs-rideaux, fenêtres… Rien ne résiste à l’entreprise et à son bureau d’études intégré qui fait de son inventivité une véritable valeur ajoutée. « Nous évoluons dans une activité où le savoir-faire est fondamental, que ce soit dans la transformation de l’acier et de l’aluminium ou dans la pose des éléments », précise Benoit Ecrepont. « Nous achetons la matière première, nous la transformons et la posons nous-mêmes. Au-delà de l’aspect esthétique pour lequel nous échangeons avec les architectes et les clients nous devons également intégrer la dimension de la sécurité et de la conformité », insiste-t-il.

REPRISE EN 2012

L’entreprise ardennaise emploie 20 personnes et atteint aujourd’hui un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros.
« 90% de nos salariés habitent dans le village », apprécie le président. « Trouver des marchés c’est compliqué, mais il est encore plus difficile de trouver des compétences et des gens motivés ». De quoi risquer de freiner la croissance d’une entreprise qui ne demande qu’à grandir, portée par une renommée méritée après plus de cinquante ans d’existence et de références élogieuses. Créée en 1964, la société a été reprise en 2012 par Benoit Ecrepont. Ingénieur agronome de formation, il dirige plusieurs entreprises à Reims et à Bordeaux avant de se lancer un défi. « À cinquante ans j’ai voulu reprendre une entreprise et pourquoi pas une boîte en difficulté ». Il tombe d’accord avec l’ancien dirigeant de Cheyere, qu’il conservera d’ailleurs dans l’effectif à ses côtés pour l’épauler au quotidien.

« Au-delà de son savoir-faire, la spécificité de notre structure, c’est aussi son ancrage sur ce territoire ardennais. Cette entreprise a une vraie histoire et un fonctionnement bien à elle », constate-t-il, intarissable sur le sujet. Très attaché à la transmission, le président compte d’ailleurs sans cesse sur ses « anciens » pour accompagner les plus jeunes dans l’acquisition d’un savoir-faire très recherché en région. Une philosophie qui se traduit par des embauches régulières. « Nous avons recruté trois personnes à l’été 2019 », précise Benoît Ecrepont qui espère renouveler les générations d’artisans métalliers ardennais et ainsi perpétuer la tradition Cheyere pour de longues années encore.

Cheyere mise sur un savoir-faire unique pour décrocher des chantiers prestigieux.