Il y a un an, en Côte-d’Or, le secteur de l’hôtellerie-restauration et des cafetiers se dôtait d’un outil de formation et de recrutement calqué sur ce qui fonctionne depuis 30 ans dans le BTP : une Association régionale pour l’insertion et la qualification (Ariq). Celle-ci faisait le bilan de ses 12 premiers mois d’existence, à Beaune.
Un an, c’est à la fois beaucoup et très peu. Pour l’Association régionale pour l’insertion et la qualification (Ariq-Cafetiers, hôteliers, restaurateurs, discothèques-CHRD) c’est très peu dans la mesure où la structure a déjà mené de nombreuses actions en seulement 12 mois d’existence, mais c’est aussi beaucoup car, malgré sa jeunesse, elle doit composer avec un contexte très fluctuant et rempli d’incertitudes, en matière de formation professionnelle.
Ce fait était rappelé par son président, Lionnel Petitcolas, lors de l’assemblée générale de l’association, le 5 mars à l’hôtel Ibis de Beaune. Le financement des formations est plongé dans l’incertitude, en raison d’une réforme qui rebat profondément les cartes, notamment pour ce qui concerne les Opérateurs de compétences (Opco) qui ont pris le relais des Organismes paritaires collecteurs agréés (Opca), au moment de l’adoption de la loi Avenir professionnel, en septembre dernier.
FLOU SUR LE PREMIER TRIMESTRE
« Cela a conduit à une réduction du nombre des Opco, souligne Lionnel Petitcolas, qui, pour notre secteur n’est pas sans poser problème : nous ne sommes pas encore fixés sur l’Opco auquel nous allons être rattachés. Cela devrait être le cas fin mars mais, en attendant, cette situation de flou a contribué à ralentir, voir à geler certaines actions de formation sur le premier trimestre 2019. Il est impératif de retrouver à présent des financements pérennes ». C’est particulièrement important pour ce qui concerne les Préparations opérationnelles à l’emploi collectives (POEC). Jean-François Martinet, directeur général de l’Ariq-CHRD, a précisé qu’au cours des 12 derniers mois, 28 personnes avaient été insérées grâce aux deux POEC organisées en 2018, l’une en mars, l’autre en octobre.
Le bilan de cette première année se caractérise aussi par la signature de 10 contrats de professionnalisation et le retour à l’emploi pour 17 personnes, en CDD ou CDI. Si le secteur du CHRD a décidé de se doter d’une Ariq, en s’inspirant d’un modèle bien rôdé depuis 30 ans dans les métiers du BTP, c’est parce qu’à l’instar de ce secteur, l’hôtellerie-restauration est confronté depuis longtemps à des difficultés de recrutement. Les professionnels ont donc fait le choix d’aller prospecter au-delà des frontières de la formation classique à leurs métiers, en tentant de capter des profils même très éloignés. Un choix vertueux sur bien des points, Pôle Emploi appréciant, par exemple, la meilleure connaissance des métiers qu’apporte l’Ariq.
ÉLARGIR LE CHAMP
Pour 2019, l’association se fixe un premier objectif : l’élargissement de son champ d’action géographique, au- delà des frontières de la Côte-d’Or, et en visant notamment la Franche-Comté. « Pour le reste, précise Jean-François Martinet, nous voulons accroître le nombre des informations collectives que nous réalisons, afin de faire connaître nos métiers et les débouchés, poursuivre et même augmenter l’organisation de POEC et aussi faire porter nos efforts sur les contrats de professionnalisation ».
La professionnalisation, elle, concernera aussi l’Ariq-CHRD elle-même puisqu’il est prévu le recrutement d’un collaborateur, afin d’épauler dans sa tâche le directeur général, ainsi que la création d’un site internet. Pour sa première année, l’association a réalisé un chiffre d’affaires de 93500 euros et a dégagé un résultat de près de 14000 euros. Entre les POEC et les contrats de professionnalisation, le chiffre d’affaires visé pour 2019 est fixé à 143000 euros.