La situation économique des industries et métiers de la métallurgie est plutôt satisfaisante.
Sans doute, dans l’Aube et les Ardennes, l’activité est-elle un peu en baisse, selon les secteurs économiques et la clientèle. Mais le niveau d’activité reste « intéressant ». Dans la Marne, l’investissement des grands groupes du champagne tire l’activité.
D’une manière générale et régionale, les difficultés que connaissent certaines activités (l’industrie sucrière, par exemple), rejaillissent, bien sûr, sur le reste de l’économie. L’automobile, de son côté, manque de « vision » stratégique et de réflexion politique à l’égard d’une transition écologique/énergétique qui risque d’être sensiblement plus longue et plus complexe qu’on ne veut bien le dire.
La région Grand Est reste la deuxième région exportatrice française, derrière l’Ile-de- France, avec un niveau commercial inédit de 64,7 Md€ et un accroissement des exportations de +3,4 % – ce bon volume d’exportation étant presque exclusivement dû à l’industrie. Et au sein du Grand Est, la Champagne-Ardenne en général – et plus particulièrement les Ardennes et la Marne – est une importante contributrice à ces résultats. Il faut d’ailleurs noter que les 500 entreprises champardenaises adhérant à l’UIMM « pèsent » environ 25 % des quelque 150 000 salariés du secteur dans le Grand Est (lesquels représentent 62 % des effectifs de l’industrie dans la grande région).
Dans cet environnement où les carnets de commandes diminuent sur le marché intérieur mais augmentent sur le marché extérieur, l’activité reste à un niveau intéressant par rapport au 8 dernières années, les chefs d’entreprise du secteur prévoyant même, en 2019, une augmentation d’activité de l’ordre de 4%.
DÉLAIS D’EXÉCUTIONS ET TAUX DE MARGE
Ce qui soucie davantage Christian Brethon, président de l’UIMM Champagne-Ardenne c’est, d’une part, le contrôle des grandes entreprises régionales par des groupes internationaux, avec lesquels les échanges sont pour le moins difficiles (citons notamment le cas de ce chef d’entreprise qui envoie 70 % de ses factures à l’étranger, pour des travaux réalisés localement…).
Il s’inquiète également des cahiers des charges « délirants de complexité » (sic !) qui découragent nombre de PME ; ou encore des processus de décisions très longs qui débouchent sur des délais d’exécutions de travaux particulièrement contraints, nécessitant la mobilisation de l’essentiel des effectifs de l’entreprise au détriment d’une répartition entre différents chantiers ; le tout, avec des taux de marge… plus que serrés, ce qui pénalise la rentabilité des entreprises.
Enfin, le président de l’UIMM Champagne-Ardenne insiste sur ce paradoxe qui fait que, malgré une baisse des effectifs de 1,38 % en Haute-Marne, 1,16 % dans l’Aube et 0,44 % dans les Ardennes (alors que l’industrie métallurgique marnaise enregistre une croissance de l’emploi de 1,28 %), les chefs d’entreprise éprouvent toujours autant de difficulté à recruter les compétences dont ils ont besoin.